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35 ans de la Conférence nationale: La Ceb réunit les forces vives autour de l’héritage

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Conférence épiscopale du Bénin Conférence épiscopale du Bénin

Acteurs politiques de la mouvance et de l’opposition, membres de la société civile, autorités religieuses toutes confessions confondues, ainsi que des scientifiques et témoins de l’histoire, ont répondu à l’appel de la Conférence épiscopale du Bénin (Ceb), pour échanger sur l’héritage de la Conférence nationale, 35 ans après, et la nécessité de le préserver. La journée nationale de relèvement a été aussi instituée, vendredi 28 février dernier à Cotonou.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 06 mars 2025 à 06h17 Durée 3 min.
#Conférence épiscopale du Bénin #Conférence nationale des forces vives de février 1990

La Conférence épiscopale du Bénin a réuni, à l’occasion du 35e anniversaire de la Conférence nationale, la classe politique toutes tendances confondues, les universitaires et des acteurs sociopolitiques de divers ordres, autour d’un colloque scientifique sur le thème «L’esprit de la Conférence des forces vives de la nation : un héritage pour la construction». Selon le père Nathanaël Soédé, aumônier national des cadres et personnalités politiques, le 28 février 1990, date emblématique, le Bénin a fait le choix de la démocratie et de l’Etat de droit. «Une date histoire qui ne peut être galvaudée quand on sait que la Conférence nationale autour de laquelle s’articule cette histoire est la voie de l’avenir de notre pays en quête de paix et de développement au profit de tous», a-t-il indiqué. Il poursuit : «L’Église, témoin d’un message de salut qui a pour noms: amour, miséricorde, conversion pour construire un monde de justice et de paix, ne peut faire fi des acquis de la Conférence nationale si elle veut remplir vraiment sa mission auprès de son peuple au Bénin». Ce colloque initié par l’Église est avant tout, pour le père Soédé, un devoir de mémoire mais aussi, un rendez-vous scientifique, de réflexion et d’engagement en faveur de la construction du Bénin. A en croire Mgr Roger Houngbédji, la Conférence nationale tenue du 19 au 28 février 1990 sous la présidence de Mgr Isidore de Souza, est une véritable Assemblée de dialogue inclusif pour le relèvement de la Nation. Et l’esprit sur lequel reposait une telle initiative, et qui fut aussi un facteur décisif de son succès, est la conviction que tous, absolument tous, ont leur contribution à apporter pour le bien de la Nation. Il explique qu’au-delà de son caractère scientifique, le colloque de ce 28 février s’inscrit dans une démarche pastorale de l’Église catholique du Bénin assumant la mission prophétique qui lui est propre. Le prélat explique que l’Église voudrait, à l’occasion de cet anniversaire, attirer l’attention sur trois termes clés à savoir, mémoire, excellence et défis. Pour Mgr Houngébdji, faire mémoire implique et exige un travail de narration mais aussi de relecture et de réinterprétation du passé en vue du présent et de l’avenir.

«Le devoir de mémoire vise à nous réapproprier ce passé glorieux comme élément structurant du présent et de l’avenir. Notre parcours a alimenté les perplexités de ceux-là qui avaient des doutes sur nos capacités à nous mettre ensemble pour gérer notre nation dans la cohésion. L’appartenance commune au Bénin précède et dépasse nos divergences même les plus légitimes. 35 ans après, savons-nous mieux qu’hier, ou tout au moins autant qu’hier faire le même geste, celui de nous mettre ensemble pour le bien commun, quelles que soient nos opinions et appartenances politiques ?», s’est interrogé Mgr Roger Houngébdji, archevêque de Cotonou. Il ajoutera que la Conférence nationale avait pour mérite de faire du Bénin, reprenant les propos du professeur Théodore Holo, un Etat de droit et de démocratie pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l’homme, les libertés publiques, la dignité de la personne humaine et la justice sont garantis, protégés et promus comme la condition nécessaire au développement véritable et harmonieux de chaque Béninois, tant dans sa dimension temporelle, culturelle, que spirituelle. «Voilà pourquoi il est urgent de faire revivre, de consolider et réactualiser l’esprit de cette conférence aujourd’hui», a conclu Mgr Houngbédji.

Au titre des communications qui ont meublé ces assises, l’on retient notamment la conférence inaugurale de Mgr Eugène Cyrille Houndékon sur le thème «Le Bénin de 1960 à nos jours : le défi du développement et les pratiques politiques. Au plus fort de la crise économique et sociopolitique: la conférence des Forces vives de la nation, une solution inédite». Et les thématiques «Face à l’héritage de la Conférence nationale : les pratiques politiques, d’un gouvernement à l’autre» et «Repartir de la devise nationale et de l’esprit de la Conférence des forces vives de la nation».