Assainissement de Ganvié: De nouveaux détails sur l’épuration des eaux usées

Le processus de mise en place d’un système d’épuration des eaux usées dans la cité lacustre de Ganvié se poursuit. Ainsi, il est apparu nécessaire de réaliser une étude complémentaire au dossier d’avant-projet détaillé en intégrant le raccordement, la collecte et le traitement des eaux usées. Le Conseil des ministres a donné ces orientations aux ministres concernés, ce mercredi 24 avril. Il en est ainsi parce que l’analyse de l’avant-projet a permis de relever quelques aspects dont l’intégration permettra une meilleure réussite du projet.

En fait, il s’est avéré qu’aucune étude, budgétisation ou planification n’a été faite pour le raccordement et la collecte des eaux usées domestiques. Ce qui fait comprendre que le système ne disposera pas d’affluents à traiter. Aussi, le dimensionnement de la station d’épuration est prévu pour une population potentielle de 75 000 équivalents-habitants en 2038 alors qu’elle est actuellement de 40 000 habitants. La cogénération biogaz ne présentera une valeur ajoutée qu’après un raccordement d’au moins 40 000 équivalents-habitants.

De même, la gestion des boues après déshydratation n’a pas fait l’objet d’une étude, or elle peut être utilisée dans l’agriculture sous forme de compost.

Cette infrastructure majeure participe de l’assainissement de la cité lacustre de Ganvié. Lieu de refuge d’une population fuyant les razzias esclavagistes, cette cité est devenue un site touristique majeur en Afrique de l’Ouest. Inscrite sur la liste indicative de l’Unesco depuis 1996, elle a connu une baisse du taux de fréquentation avec le développement des maisons en dur notamment sur pilotis et des murs en béton avec des toits en tôle, en remplacement des constructions traditionnelles (maisons en bois et toits en chaume), depuis une vingtaine d’années.

 Un nouveau Ganvié

 Le système d’épuration des eaux usées fait partie du projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié». C’est un projet qui s’inscrit dans le Programme d’action du gouvernement (Pag) et qui prend peu à peu corps. Le site devant accueillir la première infrastructure entrant dans la promotion touristique de ce patrimoine a été remis à l’entreprise qui est sélectionnée pour la réalisation des travaux, mardi 7 novembre 2023 à l’hôtel de ville de Sô- Ava.

Ce projet phare du Pag a des impacts aux plans social, sanitaire, environnemental, touristique et de l’assainissement. A travers ce projet qui est le premier d’une telle envergure au Bénin, le gouvernement relèvera un défi historique. Avec cette infrastructure projetée, des kilomètres de réseau d’assainissement, de réseau gravitaire et de réseau sous pression seront mis en place. Tous ces réseaux vont permettre d’acheminer toutes les eaux usées de Ganvié à travers des dizaines de stations de pompage vers la station d’épuration centralisée. A ce niveau, le traitement des eaux se fera à travers une méthodologie et une technologie très avancée. Le dispositif contribuera également à générer des énergies renouvelables qui serviront aux populations.

Selon l’Agence nationale pour la promotion touristique (Anpt), « le projet vise l’amélioration des conditions de vie des populations de Ganvié ainsi que celle du cadre bâti. Il favorisera également le développement socioéconomique de l’ensemble de la commune ». A terme, cette infrastructure et toutes les autres qui composent le projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié» permettront un développement inclusif et une meilleure mise en valeur de ce patrimoine mondial de l’Unesco.

Avec tous les impacts envisagés, c’est un nouveau jour qui se lève pour Ganvié et toute la commune de Sô-Ava. Les autorités locales en sont conscientes et promettent leur accompagnement pour que ce projet aboutisse. « La Station d’épuration des eaux usées est une nouveauté pour notre commune qui, paradoxalement, s’étend en grande partie sur l’eau. Nous serons donc aux côtés de l’entreprise pour que les travaux réussissent pour le bonheur de nos populations et des touristes qui vont visiter la cité lacustre », avait indiqué André Todjê, maire de la commune de Sô-Ava.