La Nation Bénin...

Candidature à l’élection présidentielle: 28 parrainages de députés ou maires requis

Actualités
Assemblée nationale du bénin Assemblée nationale du bénin

Les députés ont examiné et adopté, ce mardi 06 mars, la loi modificative et complétive du Code électoral. Plusieurs dispositions du texte ont été améliorées dans le sens notamment de renforcer le système partisan et l’organisation des élections au Bénin.

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, le 06 mars 2024 à 07h08 Durée 4 min.
#Candidature à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle de 2026 savent désormais à quoi s’en tenir. Le Code électoral adopté ce mardi, les contraint désormais à avoir 28 parrainages pour la validité de leur candidature. L’article 132 du texte dit clairement que nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il  n’est de nationalité béninoise de naissance ou acquise depuis au moins dix ans ; n’est de bonne moralité et d’une grande probité ; ne jouit de tous ses droits civils et politiques ; n’est âgé d’au moins 40 ans révolus et au plus 70 ans révolus à la date d’entrée en fonction ; a été élu deux (02) fois président de la République et a exercé comme tel deux mandats; n’est présent en République du Bénin lors du dépôt de sa candidature ; ne jouit d’un état de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois (03) médecins assermentés désignés par la Cour constitutionnelle ; n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 15 % de l’ensemble des députés et des maires et provenant d’au moins 3/5 des circonscriptions électorales législatives. Ce qui fait 28 parrainages exigés étant donné que les 77 maires et les 109 députés font 186 élus. Le texte va plus loin pour préciser qu’un député ou un maire ne peut parrainer qu’un candidat membre ou désigné par le parti sur la liste de laquelle il a été élu. Toutefois, en cas d’accord de gouvernance conclu avant le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle et déposé à la Cena, le député et/ou le maire peut parrainer un candidat membre de l’un ou l’autre des partis signataires de l’accord. Autrement dit, aucun député ou maire ne peut laisser le candidat de son parti pour aller parrainer le candidat d’un autre parti.    
Les dépôts de candidature sont faits 180 jours avant l’ouverture de la campagne électorale pour le premier tour du scrutin présidentiel. La déclaration de candidature est faite en double exemplaire, revêtue de la signature du candidat et attestant sur l’honneur qu’il remplit les conditions d’éligibilité requises.  Le montant de cautionnement à verser par le duo candidat aux postes de président de la République et de vice-président de la République est de 25 millions de Francs Cfa. Ce montant est versé à la Caisse des dépôts et de consignation et est remboursable aux candidats ayant obtenu au moins 10 % des suffrages valablement exprimés. 
De nouvelles dispositions pour les législatives

Les élections législatives ont connu aussi une innovation. Ici, seules les listes ayant obtenu désormais au moins 20 % des suffrages valablement exprimés au plan national, sont éligibles à l’attribution des sièges. Mieux, 60 jours avant l’ouverture de la campagne électorale, les candidats titulaires et suppléants présentent une déclaration en double exemplaire, revêtue de leurs signatures et portant l’engagement que tous les candidats et leurs suppléants remplissent les conditions d’éligibilité prévues. Ce code électoral prévoit aussi le renouvellement bientôt des conseillers locaux et de villages à partir des résultats des élections communales de 2020. Les partis ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages lors des élections locales dans le village sont éligibles à l’attribution des sièges. 
Pour le député Eric Houndété, ce code électoral n'est pas convenable surtout en ce qui concerne cette proposition d’alliance de gouvernance. Il s’agit d’une stratégie pour confisquer le pouvoir et s’y installer durablement. Eric Houndété a été soutenu par plusieurs autres de ses collègues Les Démocrates, parti de l’opposition, dont Nouréïnou Atchadé, Habibou Woroucoubou, Viviane Tama et Raouf Sariki. «Pas question », répliquent Barthélémy Kassa, Benoît Dègla, Chantal Ahyi, Sofiath Schanou et autres. Pour eux, ce texte vient assainir le paysage politique, renforcer le système partisan et discipliner les politiciens. Cette loi va valoir pour l’avenir, précise Orden Alladatin, président de la Commission en charge des Lois. Les élections sont dans deux ans. Chaque parti doit s’organiser pour mieux affronter ces joutes électorales. « Si la loi est douce ou amère, elle le sera pour tout le monde », a réagi Orden Alladatin pour rassurer ses collègues qui trouvent que le texte porte des germes d’exclusion.