La Nation Bénin...
Journalistes,
écrivains, hommes de science, enseignants, personnalités
politico-administratives, anciens élèves de l’ex-Lycée Victor Ballot et du
Lycée Béhanzin et autres acteurs se sont mobilisés, ce mercredi, à l’Ecole
normale supérieure (Ens) à Porto-Novo, pour célébrer et sublimer à titre
posthume, feu Jérôme Carlos pour tout ce qu’il a été et apporté tant pour le
Bénin que pour l’Afrique.
Jérôme
Carlos, décédé le 15 janvier dernier dans sa 80e année, sera inhumé ce jeudi à
Porto-Novo. Une cérémonie d’hommage a été organisée, ce mercredi, à l’Ecole
normale supérieure à Porto-Novo pour saluer la mémoire de l’illustre disparu.
Occasion pour les uns et les autres de défiler au pupitre pour dire tout le
bien qu’ils pensent de feu Jérôme Carlos, un homme hors pair. Tous les
intervenants ont été unanimes sur les qualités exceptionnelles de Jérôme
Carlos. De la présidente de l’Union des professionnels des médias du Bénin,
Zakiath Latoundji représentant également le Conseil national de la presse et
l’audiovisuel (Cnpa), au représentant de l’Association des anciens Ballotins et
Béhanzinois (2A2B), Fidèle Ayikoué en passant par l’ancien sous-directeur
général de l’Unesco, Nouréini Tidjani Serpos et promoteur de la radio Bénin
Culture de Porto-Novo, le directeur de cabinet du président de l’Assemblée
nationale, Mathieu Ahouansou, représentant l’autorité parlementaire, le
professeur Adrien Huannou et Gratien Ahouanmènou, écrivain-poète et spécialiste
du Fâ, tous deux anciens élèves de Jérôme Carlos ; Soulé Issiaka, journaliste
et promoteur de radio et les représentants des Réseaux des anciens étudiants
catholiques du Bénin comme du Sénégal, tous ont vanté l’immensité de Jérôme
Carlos, journaliste, écrivain et promoteur de la radio Capp Fm émettant à
Cotonou.
Pour
Zakiath Latoundji, l’heure ne doit pas être aux pleurs. L’heure doit être en
réalité à célébrer un grand homme, un héros, une icône de la presse béninoise.
Selon elle, la réputation de feu Jérôme Carlos va au-delà des frontières
nationales. « Nous n’avons point besoin de jeter un regard dans le rétroviseur,
car le parcours du doyen Jérôme Carlos est bien connu. Sa contribution est
immense et exceptionnelle dans le secteur des médias auquel il appartient. Le
doyen laisse ainsi une empreinte indélébile », a témoigné la présidente de
l’Upmb, au nom de tous les acteurs des médias du Bénin. Zakiath Latoundji salue
la mémoire d’un journaliste hors pair, un écrivain, un historien et un
enseignant qui aura marqué des générations d’ici et d’ailleurs. Jérôme Carlos,
à en croire la présidente de l’Upmb, était bien plus qu’un professionnel
accompli. Il était un artisan passionné de la vérité et un défenseur intrépide
de l’éthique dans les médias.
Patrimoine intellectuel
«
Sa plume au service de la vérité et sa quête incessante de la vérité ont
éclairé nos médias et inspiré de nombreux journalistes, qui l’ont côtoyé dans
l’exercice de la profession », a ajouté Zakiath Latoundji. Au-delà de ses
compétences professionnelles, Jérôme Carlos a été un homme chaleureux, très
sympathique, gentil, humaniste, généreux d’esprit avec un sens d’humour et une
pensée positive, rappelle la présidente de l’Upmb. Soulé Issiaka salue surtout la franchise qui
caractérisait Jérôme Carlos. Il regrette aussi le décès de l’homme qui est
parti presque sur la pointe des pieds. Une disparition que continue de pleurer Nouréini
Tidjani Serpos. Celui-ci n’a pu retenir ses larmes hier surtout quand il
partageait avec l’assistance les derniers échanges qu’il a eus au téléphone, ce
lundi 15 janvier avec Jérôme Carlos. Selon Nouréini Tidjani Serpos, ce 15
janvier, était son jour d’anniversaire. Jérôme Carlos s’en était rappelé et l’a
même appelé pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Nouréini Tidjani Serpos
dit en avoir saisi l’occasion pour convenir d’un rendez-vous avec lui afin de
lui présenter les derniers matériels qu’il a acquis pour sa radio à Porto-Novo.
Il était à mille lieues de savoir que c’étaient ses derniers échanges avec son
frère et ami. Nouréïni Tidjani Serpos dit avoir été surpris et ébahi de la
nouvelle de la mort de Jérôme Carlos aux environs de 15h, ce même 15 janvier.
L’ex-sous-directeur général de l’Unesco plaide pour que l’Etat béninois puisse
faire quelque chose pour immortaliser Jérôme Carlos qui a tout donné au Bénin
et à l’Afrique.
Philibert
Abibou, rédacteur en chef de la radio Capp Fm, représentant le personnel, a
aussi fait l’éloge de son désormais ancien patron. « Vous avez été un modèle
inspirant à plusieurs titres. La pluie de témoignages en dit long. De Cotonou
en passant par Lagos, Abidjan, Dakar jusqu’à Paris, le statut, la stature et la
grandeur de notre patron font l’unanimité », a relevé Philibert Abibou. Pour lui, Jérôme Carlos est un homme
très dense, mais très humble, accessible et sensible. Il était un leader et un
manager qui a la crainte de Dieu et pour qui l’humanité est sacrée. Jérôme
Carlos était très attaché à la qualité, à la déontologie et à l’éthique. On ne
transige pas avec la conscience professionnelle, a témoigné le représentant du
personnel de la radio Capp Fm.
Immortaliser l’homme
Hervé
Carlos, fils aîné de l’illustre disparu, Praxède Boya, présidente directrice
générale de radio Capp Fm, et Carel Roger Carlos, représentant la famille
Carlos, de Souza et alliés, ont remercié les uns et les autres pour leur forte
mobilisation en signe de leur forte admiration à Jérôme Carlos. «Pas de place
pour l’échec dans la vie de Jérôme », a témoigné Praxède Boya. La Pdg de Capp
Fm pense que la voix de Jérôme Carlos restera longtemps au service de
l’humanité à travers ses chroniques. Hervé Carlos, quant à lui, dit avoir
réalisé avec le temps que son père n’appartenait plus à la famille Carlos, au
regard de sa dimension. Il fait désormais partie de l’éternité mais surtout du
patrimoine intellectuel du Bénin et de l’Afrique. Hervé Carlos n’a pas manqué
de partager avec l’assistance l’exil de son père et ce que la notion de famille
représentait pour lui. Il dit garder essentiellement dix valeurs de son papa.
Il s’agit notamment des valeurs telles que : travail acharné et sens du devoir
; rigueur intellectuelle et discipline ; esprit d’analyse et de discernement ;
crainte de Dieu et responsabilité ; résilience, combativité ; gestion du temps
; cohésion familiale et empathie. Hervé Carlos témoigne que l’illustre disparu
était un père très affectueux, très aimant et qui mettait un point d’honneur au
resserrement des liens familiaux. « Célébrer donc la mémoire de l’illustre
disparu devrait faire de nous aujourd’hui, les légataires du riche patrimoine
de valeurs et de compétences qu’il nous laisse et qu’il nous revient de
pérenniser pour faire du Bénin sa terre natale, un creuset d’excellence », a
exhorté Hervé Carlos.
Tous regrettent la disparition de Jérôme Carlos