La Nation Bénin...

Ouverte à Cotonou le dimanche 17 juin dernier, la deuxième Conférence internationale des ministres de la santé et du numérique sur la sécurité des soins en Afrique (Cimsa) a pris fin, vendredi 22 juin dernier. Les participants ont formulé plusieurs recommandations pour l’amélioration des soins en Afrique.
Accélérer la transformation digitale du secteur sanitaire et améliorer la sécurité des patients, tel est l’engagement partagé des participants à la Cimsa et explicitement exprimé dans la déclaration de Cotonou qui a sanctionné leurs travaux. Du 17 au 22 juin, les ministres de la Santé et du Numérique, ont échangé sur la contribution des technologies de l’information (Tic) à la sécurité des soins en Afrique. Cette session s'inscrit dans le cadre du suivi des recommandations de la première édition (Cimsef) organisée à Cotonou en 2012, qui a identifié les outils technologiques comme facteur de performance du système sanitaire.
Aux assises de 2018, étaient présents près de 359 participants provenant de vingt pays d’Afrique, d'Europe et d’Amérique avec environ dix-sept délégations ministérielles. L’objectif était d'obtenir l’engagement politique des ministres en faveur de la transformation digitale du secteur de la santé pour l’amélioration des soins. Un objectif donc atteint au terme des travaux avec la détermination des participants à œuvrer pour une mutualisation des efforts afin de faire avancer l’agenda de la e-Santé en Afrique.
Entre autres recommandations formulées, la validation du projet de création de l'observatoire sur la transformation digitale, la mise en place dans chaque pays d’une formation sur la transformation digitale. L'une des huit résolutions des participants est la mise en place d'un comité international de suivi des résultats de la Cimsa.
Au total, la conférence s'est déroulée en sept phases complémentaires notamment la réunion du comité des experts en vue de la validation de seize documents de travail, l’animation de sept panels et de sept tables rondes, les cérémonies d'ouverture et de clôture, la réunion des ministres, cinquante-et-une communications, l’organisation des réunions des points focaux, la remise de prix aux meilleures start-up.
Pour les ministres béninois de la Santé, Benjamin Hounkpatin, et de l’Economie numérique, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, les résultats des travaux sont satisfaisants. Ils ont salué tous les participants pour leur détermination qui a permis d'accoucher de bonnes résolutions. C’est au cours de la cérémonie de clôture, qu’il a été procédé à la remise de prix aux lauréats du concours en e-santé. Sur les dix candidats sélectionnés, les trois meilleures start-up ont été primées. Il s’agit respectivement de Care medical du Bénin, Pass santé de la Côte d'Ivoire et Go medical du Benin.
Assurer la couverture universelle sanitaire
Les travaux ont permis de mettre en évidence une situation alarmante sur la sécurité des patients en Afrique. Présenté par la présidente du comité scientifique international, Dorothée Kindé Gazard, le rapport des assises présente l’éventail des maux qui minent le secteur sanitaire en Afrique. Vétusté des infrastructures et déficit de plateaux techniques de pointe, insuffisance d’un environnement propice au développement des Tic, absence d'un cadre permanent de concertation entre les ministres de la santé et du numérique pour des actions coordonnées, absence de système de veille sanitaire, manque de contrôle des produits de santé...
Face à cet état de choses, les participants ont formulé plusieurs recommandations. Au niveau national, il faudra procéder à la restitution des résultats de la Cimsa aux institutions et structures, mettre en place dans chaque pays un cadre de collaboration permanent entre les ministres de la santé et du numérique, et promouvoir la recherche pour l’utilisation des tics dans le système sanitaire.
Au niveau stratégique, il est attendu la mise en place d'une agence régionale de sécurité sanitaire pour le contrôle des produits de santé, l’adoption d'une politique nationale de sécurité des patients dans chaque pays…
Au niveau technique, il est recommandé la mise en place d’un programme de formation, l'insertion dans les curricula de formation de module en santé numérique, en sécurité des patients et en hygiène médicale. Au plan économique, il faudra allouer des lignes budgétaires pour l’informatisation des hôpitaux, identifier des bailleurs de fonds, dynamiser le partenariat public-privé…
Pour le représentant resident de l'Oms au Bénin, l’enjeu est de taille et le défi, c'est d’utiliser, dans un contexte de pauvreté, les Tics dans le système de soins pour une meilleure résilience et l’amélioration de la couverture universelle sanitaire en Afrique.
Les travaux ont également permis de noter que vingt-six pays d’Afrique sont déjà dotés d’une stratégie de cybersanté et dix autres pays sont en voie de l'adopter.