Coups d’Etat au Burkina Faso, en Guinée et au Mali : A Accra, la Cedeao maintient les sanctions
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Par
Fulbert Adjimehossou, le 04 févr. 2022
à
09h08
A Accra, hier 3 février 2022, les chefs d’Etat de la Cedeao ont maintenu les sanctions prises à l’encontre du Burkina Faso, du Mali et de la Guinée. Ils disent être disponibles pour accompagner le retour à l’ordre constitutionnel dans ces pays.
Fermeté, mais aussi ouverture au dialogue. Au sommet extraordinaire tenu hier, la Cedeao a décidé de maintenir les sanctions infligées au Mali, au Burkina Faso et à la Guinée. Le leitmotiv des chefs d’Etat réunis est resté le retour à l’ordre constitutionnel dans ces pays. En effet, lors de ce conclave ayant connu la participation du président Patrice Talon, la récurrence des coups d’Etat dans la sous-région était à l’ordre du jour. Les chefs d'Etat ont examiné le rapport des missions déployées au Burkina Faso les 29 et 31 janvier 2022. Il en est de même des mémorandums sur la situation au Mali et en Guinée présentés par Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cedeao.
La libération de Kaboré exigée
Par rapport à la situation politique au Burkina Faso, les chefs d’Etat disent avoir pris note de la détérioration des conditions de sécurité et de la situation humanitaire dans le pays. Cela appelle, disent-ils, à un retour rapide à l’ordre constitutionnel pour traiter efficacement ces questions. « Sous peine de sanctions, la Conférence exige la libération sans condition du président Roch Marc Christian Kaboré », précise le communiqué. Dans le même temps, la Cedeao a décidé du maintien de la suspension du pays des hommes intègres de tous les organes de l’institution jusqu'au rétablissement de l'ordre constitutionnel. « La Conférence confirme la suspension du Burkina Faso de toutes les institutions de la Cedeao, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel, appelle l’autorité militaire à mettre en place les organes de la transition, à adopter un calendrier électoral et favoriser le retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement», martèle le communiqué.
Fermes, mais aussi ouverts
Dans le cas guinéen, la Cedeao dit avoir pris bonne note de la création récente du Conseil national de transition, en tant qu’organe législatif. Néanmoins, elle reste préoccupée par l'indisponibilité du calendrier de transition requis à la session extraordinaire du 16 septembre 2021. Et là, les sanctions restent maintenues. « La conférence décide de maintenir toutes les sanctions déjà imposées à la Guinée ». Les mesures sont aussi semblables face au Mali. « La conférence invite les autorités maliennes à proposer rapidement un chronogramme acceptable à la Cedeao afin de permettre la levée progressive des sanctions », soulignent les chefs d’Etat. Toutefois, ils disent être disponibles à travailler de concert avec l'Union africaine et les Nations unies à fournir les moyens techniques nécessaires d’appui aux autorités des trois pays concernés.
Une force d’appui en Guinée-Bissau
La tentative de coup d’Etat en Guinée-Bissau est revenue dans les discussions d’Accra. Elle a été condamnée par les chefs d’Etat qui ont par la suite exprimé leur solidarité au président Umaro Sissoco Embalo. La Cedeao est allée plus loin et fait appel à la force armée. «La Conférence, au vu de ces derniers développements, décide de l’envoi d’une force d’appui à la stabilisation du pays », précise le document. Du côté de la Gambie, les composantes militaires et de police de la mission de la Cedeao seront maintenues pour consolider la stabilité du pays. Cela traduit l’engagement de la Cedeao en faveur du respect du principe de la tolérance zéro aux coups d’Etat, conformément au Protocole additionnel de 2001, relatif à la démocratie et la bonne gouvernance.