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Dépenses publiques: L'exécution du budget de l’Etat gestion 2015 officiellement lancée

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Par   Josué F. MEHOUENOU, le 09 janv. 2015 à 09h21

Discipline, transparence et efficacité budgétaires, réduction du train de vie de l’Etat, fiscalité appropriée aux petites et moyennes entreprises (PME), promotion des produits locaux et de la petite affaire…. Le budget général de l’Etat exercice 2015 dont l'exécution a été officiellement lancée jeudi 8 janvier hier au palais des Congrès de Cotonou, est plein d’innovations. A première vue contraignant, il offre néanmoins assez de souplesses et vise surtout la sécurisation des dépenses publiques.

Le budget général de l’Etat exercice 2015 est équilibré en ressources et en charges à la somme de 1506,638 milliards de francs CFA. Il sera exécuté conformément au décret 2014-25 du 23 décembre 2014 portant Loi de Finances, gestion 2015. Une loi de Finances rénovée et porteuse d’importantes innovations, a rappelé hier le directeur général du budget, Célestin Hossou, à l’occasion du lancement officiel de l’exécution dudit budget.

Une première

«Ce budget est une première par rapport au contexte», a indiqué le ministre de l’Economie, des Finances et des Programmes de dénationalisation, Komi Koutché.
En effet, rappelle-t-il, un budget est la traduction chiffrée annuelle de la déclinaison d’une politique qui soutend une vision. Et cette vision qui n’est autre que celle du président Boni Yayi a été soutenue et appréciée par les députés à travers un vote massif. C’est donc un défi que les honorables députés ont lancé à ceux qui sont chargés de son exécution, a-t-il fait savoir à ses collaborateurs, aux gestionnaires de crédits et autres acteurs de la chaîne de dépenses publiques mobilisés hier. En dehors des défis lancés par les parlementaires, le budget 2015 constitue en lui-même un autre défi. C’est en effet la toute première année de mise en œuvre de la nouvelle loi organique relative à la Loi des Finances. Il est alors opportun selon le ministre en charge des finances, de tirer profit des dispositions de cette loi et d’essayer de tirer les éléments les plus pertinents du diagnostic budgétaire à travers les différentes évaluations faites du fonctionnement de la chaîne des dépenses publiques dans le pays.
«En réalité, notre pays ne devrait pas avoir de problèmes de ressources. Nous avons plutôt des difficultés de qualité de dépenses et c’est ce que nous avons essayé d’encadrer à travers les différentes mesures», souligne par ailleurs le ministre en charge des finances. Il y a donc matière à agir et parer au plus pressé pour plus d’efficacité et de célérité dans les finances publiques.

Les grandes innovations

Le directeur général du budget Célestin Hossou s’est engagé et promet que les modalités définies par le ministre pour accélérer le rythme de recouvrement des recettes et améliorer la qualité de la dépense publique seront suivies à la lettre. Pour ce faire, il invite chacun des acteurs concernés à s’approprier les nouvelles directives et s’engager au respect des procédures telles que prescrit par les lois et règlements en vigueur au Bénin.
En dehors de la mise en application de la nouvelle loi organique relative à la Loi des Finances, deux autres éléments vont impacter le contexte du budget général de l’Etat exercice 2015. Il s’agit de l’entrée en vigueur depuis le 1er janvier dernier du Tarif extérieur commun (TEC) et de l’organisation au cours du premier semestre de l’année de deux différentes élections. Le premier induira la capacité de chaque pays à apporter quelque chose sur le marché commun et le second aura pour effets, une série de turbulences dans le fonctionnement de l’appareil étatique en général. Mais cela devrait être sans conséquence sur les innovations à apporter, si l’on s’en tient aux explications données hier par le ministre Komi Koutché. C’est encore lui qui s’est fait le devoir de rappeler les axes nouveaux de ce budget qu’il a qualifié de «budget de réformes».
Au niveau de la discipline budgétaire, une priorité est accordée aux payements des dettes antérieures au cours du premier trimestre de la gestion budgétaire, de sorte à consacrer 10% du premier chargement de crédits à l’apurement desdites dettes et 15% pour les nouveaux engagements jusqu’à l’apurement total des anciennes dettes.
Komi Koutché a insisté sur une chaîne de dépenses à très court terme et souhaite que chaque pas qui est posé soit sécurisé avant de poser un autre.
L’autre pagaille qui n’aura que trop duré et dont la fin sera bientôt sifflée à travers cette nouvelle Loi de Finances, c’est la réglementation des arrêtés à incidence financière et l’encadrement et la régulation de certains postes de dépenses à grande consommation de ressources tels que ceux de la location et des voyages à l’extérieur. L’ensemble de ces dispositions, apaise le ministre en charge des finances, ne bloquera en rien le fonctionnement des administrations. «Tout ce que nous prenons comme mesure vise à encadrer les dépenses publiques et n’a pas pour objectif d’empêcher des intérêts, en tout cas pas des intérêts légitimes», a-t-il souligné.

Promotion

Les nouvelles dispositions budgétaires ont également prévu de protéger les petites et moyennes entreprises (PME) du diktat des grands groupes. Ainsi, il est prévu une réservation de 60% des commandes de mobiliers de bureaux à la consommation locale et une réservation de 80% des commandes de vivres au profit des cantines, restaurants universitaires et des prisons civiles à la production agricole nationale. 50% des commandes de la fourchette de zéro à cinq millions de francs Cfa doit revenir à ces PME conformément aux standard du Small Business Promotion.
En somme, ce budget, s’il était bien exécuté, doit permettre au pays de tirer des gains substantiels comme par exemple, un taux de croissance de 6% contre 5,7% en 2014, un taux d’inflation d’environ 2% contre une norme de 3%, un taux de pression fiscale de 16,1%, un taux d’investissement public de 8,5% du Produit intérieur brut (PIB) contre 6,7% en 2014.
La réalisation de ces prévisions passera également par une bonne utilisation de deux nouveaux outils de gestion que sont le guide d’exécution des dépenses publiques et le passeport du contrôle financier.