La Nation Bénin...
Après les révélations de l’ancien ministre Paulin Akponna
sur un détournement présumé de milliards de francs Cfa, le Haut commissariat à
la prévention de la corruption (Hcpc) a mis en place une commission technique
pour vérifier les projets d’investissement réalisés entre 2016 et 2025 dans les
secteurs de l’eau et de l’électricité dans la ville de Parakou.
Les récentes déclarations de l’ancien ministre Paulin Akponna, tenues à Parakou le 21 juin dernier, continuent de susciter des réactions. Selon l’ancien patron du ministère de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, plusieurs dizaines de milliards de francs Cfa auraient été détournés entre 2016 et 2025, au détriment de la fourniture d’eau potable et de l’électricité aux populations. Face à ces révélations jugées “graves”, le Haut commissariat à la prévention de la corruption (Hcpc) n’a pas tardé à réagir. Dans une déclaration officielle lue ce mardi 1er juillet par Jacques Migan, Haut commissaire à la prévention de la corruption, son institution a suivi ces allégations et veut en apprécier la véracité, à juste titre. Le Haut commissariat, créée par la loi n° 2020-09 du 23 avril 2020, a pour mission de prévenir la corruption, évaluer les dispositifs de contrôle et formuler des recommandations pour améliorer la gouvernance publique. « Cette démarche vise à permettre au Haut commissariat d’apprécier avec objectivité les faits rapportés, et le cas échéant, de proposer des solutions correctives appropriées », a précisé Jacques Migan. À cet effet, une commission technique de vérification a été mise en place et a tenu sa première séance de travail ce mardi 1er juillet 2025. La commission est composée de profils multidisciplinaires pour garantir une analyse rigoureuse et transversale des projets incriminés. Elle compte sept membres, est présidée par Alexandre Dagba, inspecteur d’État reconnu pour son expertise en audit administratif et a pour rapporteur l’expert en gouvernance Euloge Francis Atadé. Les autres membres sont: Moussa Machoudi, ingénieur en génie électrique; Guy Clegbadja, ingénieur en eau et assainissement; Dossou Kébo Assuéruse, analyste financier et contrôleur de gestion; Horace Adoukonou, spécialiste en passation des marchés publics et Gracia Adjinacou, spécialiste en suivi et évaluation.
Durant quatre semaines, ces experts devront collecter et analyser tous les documents relatifs aux projets d’investissements réalisés dans les secteurs de l’eau potable et de l’électricité. Pour le Haut commissariat, l’enjeu est double: rétablir la confiance des citoyens dans les institutions publiques et rappeler que la lutte contre la corruption reste une priorité de l’État. Depuis quelques années, le Bénin a multiplié les réformes pour améliorer sa gouvernance et assainir la gestion des finances publiques. Le Haut commissariat à la prévention de la corruption appelle à la prudence et invite toutes les parties prenantes à collaborer pour que la vérité soit restaurée. Une étape décisive pour que la lumière soit faite sur les soupçons de détournements et pour que la lutte contre la corruption se traduise par des actes concrets.