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Discours sur l’état de la Nation: Entre fermeté et hommages aux militaires

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Dans son dixième et dernier discours sur l’état de la Nation, le chef de l’État a choisi de mettre au premier plan la question de la sécurité intérieure, surtout que cette adresse intervient au lendemain de la tentative de coup d’État du 7 décembre dernier. Ce rendez-vous constitutionnel a pris une dimension particulière avec un message de fermeté face aux menaces, mais aussi de profonde reconnaissance envers les forces vives de la République.

Par   Joël C. TOKPONOU, le 23 déc. 2025 à 15h39 Durée 3 min.
#hommages aux militaires #Patrice Talon à Riyad

Patrice Talon a d’abord tenu à rappeler que, malgré les tensions régionales et les menaces multiformes, la cohésion interne du pays demeure solide. « La communauté nationale vit en bonne harmonie », a-t-il affirmé, soulignant qu’aucune tension ethnique, religieuse ou sociale ne met aujourd’hui en péril la paix intérieure. Cette stabilité sociale est présentée comme un socle essentiel sur lequel repose l’efficacité de la réponse sécuritaire de l’État. Pour le Chef de l’État, la sécurité intérieure ne se limite pas à l’action militaire ou policière : elle s’enracine aussi dans l’unité du peuple et dans son attachement aux valeurs républicaines.

Abordant plus directement les enjeux sécuritaires, le chef de l’Etat a reconnu que le pays fait face à des agressions extérieures, notamment dans certaines zones frontalières, qui mettent à rude épreuve les Forces de défense et de sécurité. Toutefois, il a tenu à rassurer la Nation. « L’intégrité du territoire national est préservée », confirme-t-il. Cette déclaration se veut un signal fort, destiné à affirmer la capacité de l’État à faire face aux menaces, tout en rendant hommage au professionnalisme et au sacrifice des soldats engagés sur le terrain.

Le cœur du discours a été consacré aux événements du 7 décembre, date désormais inscrite dans l’histoire politique récente du pays. Le chef de l’État a salué avec force la réaction des Forces de défense et de sécurité face à cette tentative de déstabilisation de la Nation. Il a rendu hommage à leur bravoure et à leur loyauté à la République, face à des assaillants qu’il a décrits comme des « marginaux insensés », manipulés par des intérêts internes et externes en quête de privilèges perdus. Par ces mots, le président de la République a voulu souligner la gravité de l’acte, mais surtout la solidité du rempart républicain que constituent les forces armées et de sécurité.

Dans un geste solennel, il a exprimé sa fierté et sa reconnaissance à l’égard de tous les corps d’armée, des garnisons déployées sur l’ensemble du territoire, du commandement militaire et de la Police républicaine.

Au-delà des forces de sécurité, le chef de l’État a également tenu à saluer le comportement exemplaire des institutions de la République. Il a exprimé sa reconnaissance envers leurs dirigeants pour leur attachement sans ambiguïté à l’ordre constitutionnel, affirmé dans les minutes qui ont suivi l’attaque. Cette réaction rapide et coordonnée a, selon lui, contribué à désamorcer toute tentative de confusion et à rassurer la population comme les partenaires du pays sur la continuité de l’État.

Le peuple béninois n’a pas été oublié dans cet hommage national. Patrice Talon a exprimé sa fierté à l’égard de la grande majorité des citoyens, pour leur refus de soutenir la forfaiture et pour leur attachement constant à la démocratie. Le calme, la retenue et la maturité observés au sein de la population après le 7 décembre sont présentés comme une victoire silencieuse mais décisive contre l’instabilité et le chaos.

Enfin, dans un esprit d’apaisement, le chef de l’État a adressé un message à ceux qui restent en marge de la dynamique nationale, appelant à dépasser les frustrations et les divisions. Il a rappelé que les divergences politiques ou les insatisfactions du moment ne doivent jamais compromettre l’intégrité de la Nation ni son avenir. À travers ce dernier discours, il a ainsi voulu laisser en héritage une conviction forte : la sécurité intérieure du pays repose autant sur la vigilance des forces armées que sur l’unité des institutions et la maturité du peuple.