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En raison de la non distribution des cartes d’électeurs à ce jour:Des forces de l’Opposition appellent à une marche vendredi prochain

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Par   Didier Pascal DOGUE, le 15 avr. 2015 à 06h48

Cinq jours après le lancement de la campagne électorale et suite à la passe d’armes entre le COS-LEPI et le gouvernement sur la non disponibilité des fonds pour lancer la distribution des cartes d’électeurs, certaines forces de l’Opposition sont montées au créneau, hier mardi 14 avril. C’était à travers une conférence de presse, au siège de l’Union fait la Nation à Cotonou, pour manifester leur mécontentement.

La Renaissance du Bénin, l’Alliance Soleil, le Réso ATAO, l’Alliance ABT et l’Union fait la Nation appellent le peuple à une marche de protestation vendredi 17 avril prochain, si d’ici à jeudi, rien n’est fait pour commencer la distribution effective des cartes d’électeurs qui constituent le sésame à détenir pour aller voter.
L’article 183 du Code électoral en son alinéa 3 stipule :« Le centre de distribution des cartes d’électeurs est ouvert pendant quinze (15) jours ininterrompus de (8) heures à (18) heures alors que les élections doivent avoir lieu le 26 avril prochain. Nous sommes donc déjà en porte à faux avec lesdites dispositions», a déploré Sakinatou Bello, membre de l’Alliance ABT qui a expliqué hier que la marche projetée vient pour protester contre cette violation imputable au gouvernement. A sa suite, certains membres des forces de l’Opposition justifient également la projection de la marche de vendredi prochain.
«L’heure est grave et notre silence serait coupable; nous ne pouvons être un peuple intelligent et qu’on nous traite comme des tarés ; la marche est une première étape», a déclaré Me Moustapha Waïdi de la même alliance.
«Nous ne saurions être comptables des actes du gouvernement et du COS-LEPI car aucune affaire publique ne se gère de cette manière ; la responsabilité exclusive incombe au gouvernement si rien n’est fait», avance son confrère Raymond Dossa de la même alliance par rapport à cette situation pendant que Séraphin Agbahoungbata d’Alternative citoyenne s’inquiète et dénonce : «Nous sommes à quelques jours des élections législatives. Les angoisses s’amplifient, les questionnements s’intensifient ; nous sommes en présence d’un régime qui ne respecte pas ses engagements».
Pour Lazare Sèhouéto de l’UN, après le lancement de la campagne, l’alliance au pouvoir s’y est lancée de la manière la plus tonitruante dans un activisme sans précédent, avec les inaugurations et les poses de première pierre tous azimuts. Pendant ce temps, la Cour constitutionnelle et la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication qui sont des institutions garantes d’un certain équilibre et d’une certaine équité laissent faire alors qu’elles disposent de la possibilité d’une auto saisine pour rectifier les anomalies ainsi décriées, dénonce-t-il. Alors, poursuit-il, ce qui se passe traduit un nouveau complot en cours contre le peuple attributaire de la souveraineté. Ce complot, selon Lazare Sèhouéto consiste à ne pas débloquer l’argent à temps pour ensuite épuiser et engager les forces politiques dans une course de vitesse, quitte à ce que poussées à bout et asphyxiées, les moyens de l’Etat soient ensuite utilisés à fond pour corrompre les électeurs et les détourner. Ce sera pour finalement assouvir le dessein formé auparavant qui est de convoyer une cinquantaine de députés à la solde du pouvoir au Parlement.
Le complot s’illustre en ce sens qu’hier mardi, les cartes pouvant être rendues disponibles pour être distribuées à Malanville dans l’Alibori et Kobly dans l’Atacora jeudi prochain, ne peuvent plus encore se trouver à Cotonou à pareille heure.
Les villes de Cotonou et de Parakou devront délivrer des autorisations pour permettre lesdites marches et contraindre le gouvernement à rendre disponibles les fonds nécessaires pour distribuer les cartes d'électeurs. La Cour constitutionnelle a été vivement appelée par les conférenciers à prendre ses responsabilités afin que le gouvernement rectifie le tir.
Léopold Ahouandjinou du Réso ATAO explique que les forces politiques de l’Opposition sont de bonne foi pour avoir accepté d’entrer en campagne sans s’être assurées au préalable que le financement du processus électoral était bouclé.