La Nation Bénin...
En collaboration avec
l’ambassade des Pays-Bas au Bénin ; l’Institut national de la femme (Inf),
l’Unfpa et EngenderHealth ont initié et réalisé une étude sur les contours du
veuvage au Bénin. A travers un atelier ce mardi 13 février à Cotonou, ces différents
acteurs ont procédé à l’amendement et à la validation du rapport d’étude.
Le veuvage cause aux
femmes, un préjudice énorme et des souffrances physiques, sexuelles et
psychologiques. Pour mieux recadrer leurs interventions contre cette pratique,
les acteurs de la lutte contre les Violences basées sur le genre ont réalisé
une étude dont les résultats ont été validés ce mardi. La validation de ce
rapport permettra d'avoir un document de référence pour des actions efficaces
en vue d'améliorer les conditions de vie et d'existence des nombreuses femmes
fragilisées par le décès de leur mari.
Au nom des Partenaires
techniques et financiers, Richmond Tiémoko, représentant de l’Unfpa au Bénin, a
souligné que le veuvage est une pratique encore persistante dans plusieurs
pays. Se référant à l’Enquête démographique de santé, il fait savoir que 0,03 %
des jeunes femmes de 20 à 24 ans sont veuves. Mais quand on arrive à la tranche
d’âge de 45 à 49 ans, une femme sur 10 enquêtées, se déclarait veuve. « Si nous
prenons en compte l’augmentation de l’espérance de vie, nous sommes en mesure
de dire qu’il y a un risque élevé que les veuves vivent plus longtemps dans le
veuvage. Ce qui nous interpelle au niveau de la condition de ces femmes »,
a-t-il déclaré. C’est dire donc que cette étude, selon lui, arrive à point
nommé parce qu’il existe très peu d’informations sur le vécu des femmes veuves
et des hommes veufs. Richmond Tiémoko a promis de renforcer l'appui conjoint
des Ptf à cette cause noble afin de permettre au Bénin d’être au rendez-vous de
l’atteinte des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. La
réalisation de cette étude a connu le soutien financier de l’ambassade des
Pays-Bas près le Bénin. Pour l’ambassadeur, Joris Jurriens, il est important de
mesurer l’ampleur du veuvage au sein de la société béninoise afin d’y trouver
des solutions.
Document de référence
La protection des droits
des veuves au Bénin bénéficie également de l’appui constant de l’Institut
national de la femme (Inf). Huguette Bokpè Gnancadja, présidente de l’Inf, a
expliqué que le veuvage est l’une des saisons les plus difficiles de la vie des
femmes et des hommes. Il s’agit, à l’en croire, d’une période de récupération,
d’auto-guérison, d’adaptation et de résilience. « La violence qui est liée au
veuvage commence dès le moment où la personne est tombée. J’ai reçu dans mon
cabinet à l’époque, une femme dont le mari est décédé. Le temps pour elle de
revenir de la morgue, les portes de son domicile étaient déjà fermées »,
a-t-elle relaté. La présidente de l’Inf précise que le Code des personnes et de
la famille a résolu la question du veuvage en prescrivant que la succession
doit des aliments à la veuve. Mais elle se désole que le Bénin soit encore loin
de la mise en application de ces dispositions. Selon elle, cette enquête vient
à point nommé pour raviver les esprits sur cette réalité.
Après avoir rappelé les
causes et conséquences du veuvage, Solange Gbonsou, représentante du ministre
des Affaires sociales et de la Microfinance, a exhorté les uns et les autres à
faire des observations pertinentes pour que les objectifs visés par cet atelier
soient atteints. Elle a réitéré aussi les sincères gratitudes de l’autorité
ministérielle à tous les acteurs qui n'ont ménagé aucun effort pour la
réalisation de l'étude.
La validation du rapport permettra d'avoir un document de référence pour des actions efficaces