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Exposition collective N.art.urel à la forêt classée de Pahou: 23 artistes auréolent la nature d’œuvres originales

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Le chef de l’Etat a admiré les œuvres présentées à la forêt sacrée de Pahou dans le cadre  de l’exposition collective N.art.urel Le chef de l’Etat a admiré les œuvres présentées à la forêt sacrée de Pahou dans le cadre de l’exposition collective N.art.urel

Initiée par le centre culturel Lieu Unik d’Abomey avec le soutien de l’Institut français du Bénin, l’exposition collective N.art.urel donne à voir des œuvres de belle facture à la forêt classée de Pahou. Le vernissage a eu lieu, samedi 6 janvier dernier, en présence du chef de l’Etat Patrice Talon et du ministre en charge des Arts Jean Michel Abimbola.

Par   Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 11 janv. 2024 à 08h23 Durée 3 min.
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Une vingtaine de jours en résidence naturelle pour des résultats époustouflants ! Lancée le 15 décembre 2023, l’exposition collective N.art.urel arbore des œuvres originales à la forêt classée de Pahou. Une merveille que le chef de l’Etat ne s’est pas retenu de visiter, samedi 6 janvier dernier, lors du vernissage de l’exposition. Prévue pour prendre fin le 17 janvier prochain, cette exposition est d’ailleurs prorogée au 17 février, sur demande du chef de l’Etat. Séduit par les œuvres des 23 artistes en pleine nature, Patrice Talon a pris le temps d’en savoir davantage sur chaque œuvre, amenant chaque artiste à expliquer sa création.

Conçu et exécuté par l’artiste plasticien Dominique Zinkpè à travers le centre culturel Lieu Unik d’Abomey, N.art.urel est un projet unique qui a mobilisé 10 artistes contemporains béninois et 13 invités pour une résidence artistique en pleine nature. « Avec mes contemporains béninois, nous avons décidé d’investir la forêt classée de Pahou parce que nous avons l’intention de mettre en harmonie nos créations avec la nature. On a trouvé important de mettre en phase notre créativité avec la nature qui est déjà si belle. Et quand on crée, on aspire à la beauté aussi. C’est donc pour voir comment la beauté naturelle pourrait se confondre avec la beauté créée par l’humain », a expliqué Dominique Zinkpè. Pour lui, l’art n’est pas uniquement destiné à orner les galeries et les salons. « L’œuvre d’art doit être partagée pour être plus proche de nos sociétés, étant donné que nos inspirations viennent également de la société. C’est une forme de sensibilité, de participation et cela montre que l’artiste n’est pas si égoïste qu’on le pense», précise l’artiste plasticien qui se donne déjà un autre défi. «Prochainement, on ira à Ganvié. Un jour, vous allez voir les artistes vous montrer leurs œuvres de Ganvié jusqu’à Porto-Novo. On va le faire. On va appeler cela la biennale Venise au Bénin. Bientôt, vous allez voir vos contemporains sur l’eau », annonce Dominique Zinkpè.

Créativité

« Pour ceux qui me connaissent, je suis très impliquée, très engagée sur tout ce qui concerne la nature et surtout les arbres. C’est donc tout à fait normal que je sois sur cette exposition. Je propose une installation qui est dénommée Hope qui veut dire Espoir. C’est un message que j’envoie au monde entier, au-delà du Bénin et de l’Afrique. A travers Hope, je raconte l’histoire de ces lieux», confie Sika da Silveira, artiste plasticienne. Elle poursuit : «C’est aussi ce que j’ai ressenti en venant ici. En discutant avec un garde forestier, il m’a dit qu’ici, on ne touche pas à tous les arbres. Pour nous, un arbre, c’est une vie. J’ai pris conscience de l’implication de ses mots. Je me suis dit que ce serait important de rendre un hommage à ces forestiers pour leur engagement en faveur de la protection de la nature ». Puis elle décrit sa création : « Dans l’image, il y a un visage d’homme, celui d’un guide qui travaille avec les forestiers. En fond, dans la photographie, c’est des troncs d’arbre. Je signale que cette forêt est divisée en deux. Il y a la partie sauvage et la partie exploitable où nous sommes en ce moment. Les arbres qui nous entourent sont destinés à la commercialisation. C’est des arbres qui sont régulièrement abattus et replantés. Cet abattage n’est pas négatif parce qu’il permet de préserver la partie sauvage. Il y a le charbon pour rappeler l’exploitation. Dans ce chaos, il y a tout de même une vie. J’ai utilisé le kapokier qui est un arbre sacré. Les forestiers m’ont promis qu’après cet événement le kapokier peut rester. J’espère qu’il aura une très belle vie ici », déclare Sika da Silveira.

En exposition à la forêt sacrée de Pahou, plusieurs œuvres singulières. « J’ai un tableau que j’ai proposé à cette exposition. Je l’ai appelé l’Emergence de la croix bleue, parce que la croix rouge a toujours existé, la croix verte existe. Il aurait fallu créer une croix bleue pour la sauvegarde des océans, des mers, des fleuves, des lacs, sauvegarder les îles, les continents. J’ai un rapport fusionnel avec la nature », va expliquer Gratien Zossou, artiste plasticien, comédien. Il n’a pas manqué de saluer l’ingéniosité de l’initiateur Dominique Zinkpè et la présence très appréciée du chef de l’Etat qui témoigne à nouveau de son attachement aux arts et à la culture.