La Nation Bénin...
Le forum national sur les investissements
au profit de la femme et du genre au Bénin vise à contribuer à l'accroissement
des investissements en faveur de la promotion de la femme. Lancée ce jeudi 7 mars au palais des Congrès
de Cotonou, cette initiative entre dans le cadre de la célébration, ce vendredi
8 mars, de la Journée internationale des droits de la femme.
Le forum national sur les investissements au
profit de la femme et du genre a été lancé ce jeudi au palais des Congrès de
Cotonou. Pensé et conduit par le gouvernement à travers le ministère des
Affaires sociales et de la Microfinance et l'Institut national de la femme
(Inf), ce forum a réuni les Organisations de la société civile, le patronat,
les Organisations non gouvernementales intervenant dans la promotion des droits
de la femme et les femmes élues communales et locales... Plusieurs
communications et panels seront animés au cours de ces deux jours de rencontre
qui seront sanctionnés par des recommandations qui seront soumises au Conseil
des ministres.
La première communication porte sur ‘’L’état
des lieux des initiatives, des projets et des programmes en faveur de la
promotion de la femme et du genre sur les cinq dernières années au ministère
des Affaires sociales et de la Microfinance’’. La deuxième communication porte
sur ‘’l’état des lieux de la lutte contre les Violences basées sur le genre à
l’aune de la création de l’Inf’’. Ces communications seront suivies de débat. A
la suite de ces communications, va se tenir un panel sur ‘’Comment accélérer
l’investissement sur les femmes en politique’’. Un deuxième panel sur la
convergence et la complémentarité des actions gouvernementales en matière de
promotion de la femme et du genre sera animé par six ministres de la
République. Au nom des Partenaires techniques et financiers, Salvador
Niyonzima, coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Bénin, a
salué l’initiative et souligne qu’il est nécessaire de reconnaître et de
célébrer la contribution de la femme au développement.
Se basant sur le thème de cette Journée
internationale de la femme qui s’intitule « Investir en faveur des femmes :
accélérer le rythme », Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l’Inf, note que
le besoin d’accélérer le rythme provient du fait que le monde est en état
d’urgence. Elle cite les conflits géopolitiques, les crises humanitaires, la
forte recrudescence de la pauvreté marquée par des inégalités socio-économiques
croissantes et les impacts persistants de la pandémie de Covid-19,
l’aggravation des effets du changement climatique et la menace liée à la
cybersécurité. Ces situations, selon elle, affectent gravement les femmes et
les filles en exacerbant la violence domestique, en accroissant leur
vulnérabilité aux violences sexuelles et à toutes sortes d’abus, en provoquant
la réduction ou la perte de moyens de subsistance. «Investir dans la femme est
devenu un impératif et cet investissement doit toucher plusieurs domaines
simultanément. Des pas de géant ont été effectués au Bénin au plan législatif,
institutionnel et autres », a-t-elle fait savoir. Mais, souligne-t-elle, les
réalités interpellent toutes les parties et appellent à redoubler d’effort.
Aller plus loin
A l’Institut national de la femme, la
présidente informe que son équipe et elle reçoivent tous les jours des femmes
abimées par les violences domestiques, conjugales, en milieu de travail. Celles
qui sont économiquement vulnérables ont d’abord besoin d’une autonomisation
émotionnelle, psychologique pour sortir
de l’ignorance qui leur fait croire qu’elles n’ont pas le choix que de
subir la violence. « Pour nous, il est clair que l’heure est à l’investissement
dans le renforcement des compétences, de la résilience des femmes par la
formation, le mentorat, le coaching, le soutien, la documentation numérique sur
les questions d’estime de soi, de confiance en soi, d’intelligence émotionnelle
», a-t-elle déclaré en précisant que l’intensification de l’investissement doit
aussi gagner les domaines prioritaires à savoir: l’éducation, la réintégration
scolaire, l’accompagnement psychosocial, l’accès à la technologie et à
l’innovation, le développement des compétences professionnelles,
entrepreneuriales et financières des femmes et des filles et bien d’autres. «
Telle est notre vision de la nécessité d’investir de façon accélérée dans les
femmes, sur laquelle nous nous invitons à réfléchir», a-t-elle martelé.
Dans la perspective des prochaines élections,
Huguette Bokpè Gnancadja annonce qu’elles investissent ensemble avec le Caucus
des femmes parlementaires, des Partenaires techniques et financiers, des Ong à
l’élaboration d’un plaidoyer avec des propositions cohérentes pour une plus
grande présence des femmes dans la gouvernance locale. « Le forum national sur
les investissements au profit de la femme et du genre invite à aller plus loin
», a-t-elle fait observer.
Les deux jours de rencontre seront sanctionnés par des recommandations qui seront soumises au Conseil des ministres