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Franck Kpochémé, président de l’Union des professionnels des médias du Bénin:« La dépénalisation n’est pas une faveur pour les journalistes »

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Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 23 janv. 2015 à 01h09

« Mes impressions sont naturellement bonnes. L’aboutissement de cette loi est le couronnement d’un travail de longue haleine par toutes les associations professionnelles des médias.

Il faut rappeler que c’est un projet de loi. Nous avons pu avoir sur le chemin l’appui de certains membres du gouvernement comme le ministre Komi Koutché et l’actuel ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et de la Communication (MCTIC). Et il faut surtout remercier les députés, notamment la commission qui a eu en charge l’étude du dossier. Ils ont compris la nécessité de doter le Bénin d’un Code de l’information et de la communication moderne. Car, le projet de loi déposé par le gouvernement contenait les peines privatives liberté. Les associations professionnelles des médias ont travaillé avec la commission qui a pu se convaincre de ce que, débarrasser le projet de loi des dispositions privatives de liberté n’était pas une faveur qu’on faisait pour les journalistes mais que c’était le Bénin qu’on mettait en exergue.

La toute première innovation c’est que le Bénin finit avec une législation éclatée en matière de la presse. Parce que depuis toujours, on évoluait de manière éparse. La presse écrite avait son texte; l’audiovisuel également le sien, ainsi de suite. Nous disposons désormais d’un Code qui prend en compte tous les domaines concernant le secteur de l’information et de la communication.
L’autre innovation c’est que certaines notions ont été clairement définies dans le Code. On peut dire désormais qui est journaliste au Bénin. On sait également comment on peut mettre en place une entreprise de presse et finir avec les petits organes de presse.
Il y a aussi comme innovation importante, l’accès aux sources d’information. On reproche aux journalistes de ne pas aller vers les sources ; mais la réalité est qu’aussi ce n’est pas facile pour les professionnels des médias d’accéder à ces sources d’information en temps utile au niveau de l’administration. Avec ce Code qui vient d’être voté, les rédactions peuvent vérifier facilement telle ou telle information pour pouvoir équilibrer les articles.
Une autre innovation importante c’est la dépénalisation. Nous avons eu un Code qui exclut désormais d’envoyer les journalistes en prison pour délits de presse. Evidemment, le document adopté contient encore des peines d’emprisonnement notamment pour les délits de presse contre la chose publique. Les associations des professionnels des médias ont essayé de faire le débat avec la commission sur ce point, celle-ci n’a pas voulu être flexible. Les peines d’emprisonnement subsistent dans la loi, seulement qu’il ne s’agit plus de peines pour des délits de presse envers les personnes ».

Propos recueillis par Thibaud C. NAGNONHOU A/R Ouémé-Plateau