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Gouvernance politique: Des perspectives cachées du nouveau Code électoral

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Les élus du peuple dotent le pays d'un nouveau code Les élus du peuple dotent le pays d'un nouveau code

Les corrections apportées récemment par le Parlement béninois au Code électoral, encore au cœur de la chronique, fait l’objet d’interprétations diverses. Au-delà du débat passionnel qui y est attaché, il n’apparait pas moins que certaines orientations dudit code sont de nature à favoriser la clarté tant quêtée sur l’échiquier politique national.

Par   Isidore GOZO, le 08 mars 2024 à 04h24 Durée 2 min.
#Gouvernance politique #Des perspectives cachées #nouveau Code électoral

Ultime touche à la réforme du système partisan entamée sous la férule du président Talon ? C’est bien l’un des enseignements qu’on est tenté de tirer de la retouche faite récemment au Code électoral béninois. En effet, la réforme du système partisan engageait à en finir avec la pléthore de partis politiques qui fourmillaient sur l’échiquier politique national. Et partant, donner une base saine et claire au paysage politique. Le but non voilé est d’y voir évoluer de grandes formations politiques, à tout le moins des forces ayant une assise politique nationale et non plus ce que l’ancien président Nicéphore Soglo brocardait comme étant des « clubs électoraux », et à raison !  Depuis lesdites réformes, on n’est pas loin d’y arriver, de renverser la vapeur, certes non sans des grincements de dents somme toute inhérente à tout changement de paradigme, surtout si ces changements, en l’occurrence, bousculent les acteurs politiques dans leurs habitudes et zones de confort. Mais l’œuvre reste inachevée, semble-t-il, car le tassement espéré est loin de se réaliser. Tout au contraire l’éparpillement non voulu et combattu reprend de plus belle par la démultiplication de nouvelles chapelles politiques, de façon insidieuse.  N’est-ce pas cela que le nouveau code électoral ambitionne de corriger également ? Non pas comprimer le multipartisme, mais calibrer son moule de génération. 

Et si l’on s’accorde pour reconnaitre que le multipartisme intégral met en présence des forces politiques plurales, il ne demeure pas moins que dans le contexte béninois, cela rime plutôt avec des micro-partis sans envergure nationale. Avec en prime un éparpillement à fort relent régionaliste, voire ethnique. Et donc, même s’ils ne l’assument pas ouvertement, le but des acteurs, en initiant le « recadrage » intervenu avec le Code électoral mardi dernier au Parlement, en filigrane, est de projeter, sans trivialité, les « brebis têtues » dans la dynamique jugée vertueuse.  A savoir, qu’œuvrent sur tout le territoire national désormais des partis d’envergure nationale.

Modèle inspirant

En somme, des partis politiques ayant, de par leur structuration, une influence sur les politiques publiques, sur la gouvernance. Des partis politiques à même de receler en leur sein des candidats à la magistrature suprême, et à même de remporter les élections présidentielles et législatives, de sorte à pouvoir former le gouvernement et mettre en œuvre leurs politiques.

Les grands pays d’Afrique, d’Europe ou d’Amérique, s’illustrent par ces valeurs.  C’est le cas aux Etats-Unis ou en Angleterre. Plus proche de nous, c’est le cas au Ghana ou au Nigeria. Au Nigeria notamment, le système politique est dominé par deux principaux partis politiques que sont le Parti démocratique populaire (Pdp) et le Congrès des progressistes (Apc), malgré l’existence de plusieurs partis politiques en compétition pour le pouvoir.

A bien des égards, le Bénin peut s’inscrire dans cette perspective, avec de grands partis qui jouent un rôle clé dans la sélection des candidats pour les élections et fournissent des plateformes pour les politiciens qui s’en servent comme socle pour promouvoir leurs idées et programmes.

Il est vrai que le Code électoral seul ne suffit pas à donner aux partis politiques un rôle essentiel dans le paysage politique du pays. Mais il peut contribuer à forger leur structure, leur influence sur la prise de décision politique. Et leurs évolutions au fil du temps en feront des acteurs clés de la vie politique, assurant ainsi la stabilité et l’unité nationale.