La Nation Bénin...
Les corrections apportées récemment par le
Parlement béninois au Code électoral, encore au cœur de la chronique, fait
l’objet d’interprétations diverses. Au-delà du débat passionnel qui y est
attaché, il n’apparait pas moins que certaines orientations dudit code sont de
nature à favoriser la clarté tant quêtée sur l’échiquier politique national.
Ultime touche à la réforme du système partisan
entamée sous la férule du président Talon ? C’est bien l’un des enseignements
qu’on est tenté de tirer de la retouche faite récemment au Code électoral
béninois. En effet, la réforme du système partisan engageait à en finir avec la
pléthore de partis politiques qui fourmillaient sur l’échiquier politique
national. Et partant, donner une base saine et claire au paysage politique. Le
but non voilé est d’y voir évoluer de grandes formations politiques, à tout le
moins des forces ayant une assise politique nationale et non plus ce que
l’ancien président Nicéphore Soglo brocardait comme étant des « clubs
électoraux », et à raison ! Depuis
lesdites réformes, on n’est pas loin d’y arriver, de renverser la vapeur,
certes non sans des grincements de dents somme toute inhérente à tout
changement de paradigme, surtout si ces changements, en l’occurrence,
bousculent les acteurs politiques dans leurs habitudes et zones de confort. Mais
l’œuvre reste inachevée, semble-t-il, car le tassement espéré est loin de se
réaliser. Tout au contraire l’éparpillement non voulu et combattu reprend de
plus belle par la démultiplication de nouvelles chapelles politiques, de façon
insidieuse. N’est-ce pas cela que le
nouveau code électoral ambitionne de corriger également ? Non pas comprimer le
multipartisme, mais calibrer son moule de génération.
Et si l’on s’accorde pour reconnaitre que le
multipartisme intégral met en présence des forces politiques plurales, il ne
demeure pas moins que dans le contexte béninois, cela rime plutôt avec des
micro-partis sans envergure nationale. Avec en prime un éparpillement à fort
relent régionaliste, voire ethnique. Et donc, même s’ils ne l’assument pas
ouvertement, le but des acteurs, en initiant le « recadrage » intervenu avec le
Code électoral mardi dernier au Parlement, en filigrane, est de projeter, sans trivialité,
les « brebis têtues » dans la dynamique jugée vertueuse. A savoir, qu’œuvrent sur tout le territoire
national désormais des partis d’envergure nationale.
Modèle inspirant
En somme, des partis politiques ayant, de par
leur structuration, une influence sur les politiques publiques, sur la
gouvernance. Des partis politiques à même de receler en leur sein des candidats
à la magistrature suprême, et à même de remporter les élections présidentielles
et législatives, de sorte à pouvoir former le gouvernement et mettre en œuvre
leurs politiques.
Les grands pays d’Afrique, d’Europe ou d’Amérique, s’illustrent par ces valeurs. C’est le cas aux Etats-Unis ou en Angleterre. Plus proche de nous, c’est le cas au Ghana ou au Nigeria. Au Nigeria notamment, le système politique est dominé par deux principaux partis politiques que sont le Parti démocratique populaire (Pdp) et le Congrès des progressistes (Apc), malgré l’existence de plusieurs partis politiques en compétition pour le pouvoir.
A bien des égards, le Bénin peut s’inscrire
dans cette perspective, avec de grands partis qui jouent un rôle clé dans la
sélection des candidats pour les élections et fournissent des plateformes pour
les politiciens qui s’en servent comme socle pour promouvoir leurs idées et
programmes.
Il est vrai que le Code électoral seul ne
suffit pas à donner aux partis politiques un rôle essentiel dans le paysage
politique du pays. Mais il peut contribuer à forger leur structure, leur
influence sur la prise de décision politique. Et leurs évolutions au fil du
temps en feront des acteurs clés de la vie politique, assurant ainsi la
stabilité et l’unité nationale.
Les élus du peuple dotent le pays d'un nouveau code