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Le chef de l’Etat aux populations de la cité des Koburu: «Je désire marquer Parakou au cours de mon mandat»

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Par   Josué F. MEHOUENOU, le 14 nov. 2016 à 04h59

Première ville du septentrion à recevoir en visite officielle le président de la République depuis son élection, Parakou bénéficiera d’un vaste programme d’aménagement et de modernisation. L’ossature du programme prévu à cet effet a été révélée aux responsables, natifs et personnalités de cette ville, vendredi 11 novembre dernier.

La ville de Parakou a sorti tout ce qu’elle a de meilleurs, vendredi 11 novembre, pour accueillir le président Patrice Talon. A la mobilisation de la marée humaine des différentes couches socioprofessionnelles de la localité s’est jointe une horde de personnalités politiques pour venir à le rencontre du chef de l'Etat. Accueilli avec honneur et chaleur, le président de la République a fait ses civilités à la foule venue à sa rencontre avant de rejoindre, plus tard, la salle de réunion de l’hôtel de ville où l’attendaient toutes les forces vives de la commune avec à leurs têtes, les élus municipaux et des dignitaires religieux. Le premier citoyen de la cité des Koburu, comme s’il avait longtemps rêvé de cette occasion, n’y est pas allé du dos de la cuillère. Le maire Charles Toko a peint le tableau de la situation actuelle de sa commune sans mettre des gants. Une situation qu’il estime chaotique, invitant par ailleurs le chef de l’Etat à se pencher sur son sort.

Le président Patrice Talon dans son adresse a présenté Parakou comme une «ville mythique, symbole de notre vitalité démocratique et politique ». Ensuite, il a révélé le lien de cœur qui le lie à cette cité qui, souligne-t-il, l’a vu grandir à bien des égards. « Mon épanouissement professionnel s’est exprimé à partir de Parakou comme carrefour. Je me sens redevable de Parakou et je désire la marquer au cours de mon mandat», confesse le chef de l’Etat. A l’instar des autres villes du pays, note-t-il, celle-ci aussi manque de tout. «En écoutant le maire, j’ai eu l’impression que Parakou est le seul enfant malade du Bénin, malheureusement non. Tout le Bénin est malade», déplore le président Talon. Il faut donc, suggère-t-il, agir au plus vite. C’est pourquoi, explique le chef de l’Etat, les sept premiers mois de son mandat ont servi à réfléchir pour mettre en place une politique permanente dans tous les domaines. Au plan du développement général, des infrastructures, de l’école, de la santé, de la sécurité… tout est à faire et le chef de l’Etat se dit prêt et préparé pour le défi. « A la fin du mandat, vous serez fiers de moi », lance-t-il fièrement à la foule en liesse sous un salve d’applaudissements.

Un nouveau visage pour Parakou

Le nouveau visage que projette le président Patrice Talon pour la ville de Parakou est aussi à déployer sur l’ensemble du territoire national. « En quelques mois, nous avons établi avec pertinence ce qu’il faut faire. Nous allons mettre le pays entier en chantier dans quelques mois. Ceux qui me connaissent savent que je n’annonce pas publiquement ce que je ne suis pas capable de faire », déclare-t-il avant de spécifier ce qui est prévu dans la cité des Koburu. La ville, souligne le chef de l’Etat, est au cœur d’un vaste programme de réhabilitation, de sorte qu’à l’horizon 2021, il n’y aura plus une seule de ses rues qui ne soit bitumée ou pavée. « La ville sera assainie. L’Etat fera avec la municipalité les investissements nécessaires pour résoudre ce problème de circulation qui vous gêne tous les jours », promet-il aussi.
Pour ce qui est de l’hôpital de Parakou qui est un centre hospitalier universitaire où se forment des médecins, il est devenu un mouroir, déplore-t-il, reprenant ainsi les mots du maire Charles Toko. « Le plateau technique est devenu obsolète et inexistant dans certains domaines. Nous avons décidé d’investir pour restaurer la qualité du plateau technique », assure-t-il. L’Université de Parakou qui jusque- là est restée embryonnaire, selon lui, « sera digne d’être le pôle d’apprentissage » de la partie septentrionale de notre pays. « Nous avons la volonté de faire de l’éducation nationale un véritable instrument de développement présent et à venir », indique aussi le président. Les investissements faits dans les logements sociaux apparaissent aux yeux du président Patrice Talon comme un gâchis. A l’en croire, le pays «a gaspillé des milliards pour mettre en œuvre une réforme qui ne correspond à rien et qui ne ressemble à rien ». La politique du logement social sera revue pour permettre l’accès aux crédits bancaires et à défaut, une politique censée mettre à la disposition des populations des maisons à leur portée et à leurs goût, bien faites, vendues avec des taux d’intérêt à presque zéro à payer sur 20 à 25 ans. Parakou, tout comme les autres grandes villes, bénéficiera aussi d’une politique adéquate de l’habitat et l’Etat investira aux côtés de la municipalité pour mettre à disposition des infrastructures dignes. « Quand on rentre dans Parakou, on a l’impression d’être dans un gros village », souligne le président Patrice Talon qui projette aussi un programme touristique pour la ville. Et même si elle est un centre urbain, la ville de Parakou peut être prise en compte dans la politique de promotion des filières agricoles. Cet ensemble de choses, le président Patrice Talon dit vouloir les faire de manière efficace et sans folklore. Le populisme, rejette-t-il, ne sera pas son mode de gouvernance. Dans les prochaines semaines, a-t-il aussi annoncé, il est prévu une tournée nationale pour expliquer le bien-fondé des réformes initiées?