Lutte contre le terrorisme dans la sous-région : L’Initiative d’Accra planifie « Koudanlgou renforcée »
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Par
Joel TOKPONOU, le 12 avr. 2022
à
10h03
La 16e réunion des chefs des services de renseignements et de sécurité de l’Initiative d’Accra a été ouverte hier, lundi 11 avril, par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Plusieurs points dont la planification de «Koudanlgou renforcée » sont inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre prévue pour durer deux jours.
Tout se met en place pour l’exécution de l’opération « Koudanlgou renforcée ». A la 16e réunion des chefs des services de renseignements et de sécurité de l’Initiative d’Accra qui se tient du 11 au 13 avril à Cotonou, les participants venus des pays de l’organisation se pencheront sur plusieurs questions qui leur permettront d’opérationnaliser au mieux la volonté des chefs d’Etat et de gouvernement.
En effet, en prenant l’Initiative d’Accra, les chefs d’Etat et de gouvernement du Togo, du Bénin, du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Burkina Faso estimaient trouver un remède au terrorisme qui sévit dans la sous-région. Face à ces violences gratuites qui endeuillent les familles et créent le désarroi au sein des populations, ils unissent leurs forces et moyens pour éradiquer l’influence néfaste de ce fléau qui menace en permanence la sous-région.
« Koudanlgou renforcée », c’est la version améliorée de « Koudangou IV », une vaste opération militaire conjointe qui avait permis de mettre hors d’état de nuire des centaines de terroristes dans la sous-région. Ce sont les résultats éclatants de cette opération qui ont conduit à penser à sa poursuite sous une forme plus améliorée. Pour ce faire, une conférence des chefs des opérations des pays membres de l’Initiative d’Accra s’est tenue au cours du mois de mars dernier pour statuer sur les aspects techniques, tactiques, logistiques et financiers entrant dans le cadre de la planification de « Koudanlgou renforcée ».
A Cotonou, les responsables des services de renseignements et de sécurité vont donc statuer sur la planification de l’opération et formuler des recommandations pertinentes à soumettre à l’examen des ministres chargés de la Sécurité et de la Défense pour une mise en œuvre de l’opération. Les différents responsables mesurent d’ailleurs l’enjeu.
Les affres du terrorisme
« La situation sécuritaire est pour notre organisation l’un des plus grands défis à relever dans ses efforts de promotion de la paix et de la sécurité. Toutes les formes d’extrémisme y compris les plus violents auxquels recourent les groupes terroristes lors des attaques compromettent dangereusement l’équilibre des relations d’amitié que nos populations entretiennent depuis des lustres », a relevé Pamphile Zomahoun, directeur des Services de liaison et de la Documentation du Bénin. Selon lui, l’efficacité collective dans la lutte contre le terrorisme dépend de la facilité de circulation et de partage des renseignements. Il exhorte donc ses collègues à maintenir l’élan de changement de paradigme pour mieux réussir le défi de la lutte contre le terrorisme.
Cette perception, le secrétaire exécutif de l’Initiative d’Accra la partage. Benedict Theme a rappelé quelques réussites de l’organisation ainsi que les démarches menées pour une consolidation des relations avant d’insister sur l’importance du partage des renseignements.
Pour sa part, le ministre béninois de l’Intérieur et de la Sécurité publique, en lançant les travaux, a félicité les chefs des renseignements et de la sécurité pour les résultats déjà obtenus. « Grâce à votre dynamisme, les lignes ont remarquablement bougé au niveau de l’organe de gestion de notre organisation… Notre rencontre devra par ailleurs permettre de rendre compte du niveau d’opérationnalisation de notre organisation et du point d’étape de l’élaboration des documents juridiques devant servir de socle à son édification», a fait savoir Alassane Séidou. Il ajoute que la rencontre sera l’occasion de faire le point à mi-parcours de l’occupation des postes – pays au sein du Secrétariat exécutif.
Il faut préciser que l’Initiative d’Accra a été lancée en septembre 2017 par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. Elle est un mécanisme de sécurité coopératif et collaboratif qui repose sur trois axes : le partage d’informations et de renseignements, la formation du personnel de sécurité et de renseignement et la conduite d’opérations militaires conjointes transfrontalières.