La Nation Bénin...
Les travaux de la sixième Mission économique de la
Francophonie se poursuivent à Cotonou. Un panel multipartite a réuni
institutions étatiques et secteur privé autour des opportunités d’affaires dans
le secteur de l’agro-industrie, hier mercredi 18 juin.
“Opportunités d’affaires dans le secteur de
l'agro-industrie”. Cette thématique était au cœur de l’un des ateliers ayant
mobilisé les participants à la sixième Mission économique de la Francophonie
qui se tient à Cotonou. Ce fut un partage d’expériences avec un focus sur la
politique agricole et industrielle du Bénin. Eric Akouté, directeur des Etudes
de l’Agence de promotion des investissements (Apiex), appelé à présenter les
dispositifs d’accompagnement du secteur privé en matière d’agro-industrie et
les politiques publiques dans le secteur, a d’abord indiqué qu’au titre les
programmes mis en œuvre, l’on pourrait citer l’aménagement de 12 000 ha de
terres agricoles, la mise en place de plusieurs zones industrielles et de
certains dispositifs dont le Code des investissements. A l’en croire, ce code
permet d’offrir aux entreprises une exonération d’impôt sur les sociétés et de
versement patronal sur salaire sur une durée de 5 à 17 ans. Dans la zone
industrielle de Glo-Djigbé, il y a deux régimes douaniers dont l’un est tourné vers l’export où la matière
première est exonérée dont l’autre vers le régime intracommunautaire, bénéficiant
de l’exonération des équipements et l’exonération d’impôt sur les sociétés
entre 5 et 17 ans. “Nous avons également un dispositif beaucoup plus ciblé sur
les petites et moyennes entreprises qui est sans minimum d’investissement,
accessible à toute entreprise qui investit et transforme la matière première ou
se retrouve dans le domaine de l’artisanat, du tourisme, etc. Ce dispositif
exonère tout équipement de toute Petite et moyenne entreprise au Bénin”, a
déclaré Eric Akouté, directeur des Etudes de l’Agence de promotion des
investissements, expliquant que l’objectif du gouvernement est que les impôts
et taxes ne soient pas un frein à l’investissement et n’affectent pas
négativement la bancabilité des projets.
Selon Marius Aïna Sodjinou, représentant du ministère de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, au Bénin, le cadre institutionnel,
juridique et législatif est favorable à l’agro-industrie. Plusieurs structures
étatiques et para-étatiques interviennent dans l’accompagnement, la régulation
et le financement du développement agricole et agro-industriel, dans une
stratégie intégrée pour accélérer la transformation agro-industrielle. Il se
réfère notamment au soutien à la mécanisation, à la transformation et à
l’innovation à travers l’appui aux micro-entreprises de transformation
(filières manioc, maïs, soja, ananas, karité), l’appui à l’innovation numérique
(Gps agricoles, plateforme d’information, agriculture de précision), la
promotion des énergies renouvelables pour alimenter les petites unités
agro-industrielles. Eric Akouté expliquera qu’au Bénin, les fonctions
d'élaboration de politiques ou de stratégies sont séparées des fonctions
d’exécution, une option qui s’est révélée plus efficace.
Le pays possède environ 7,8 millions d’hectares de terres arables, dont moins d’un tiers est actuellement exploité. 205 000 hectares de terres de bas-fonds et 140 000 hectares de vallées ou de plaines inondables faiblement exploités. Une réserve foncière qui offre une opportunité stratégique pour le développement de l’agriculture commerciale, des cultures industrielles et des agro-parcs.