La Nation Bénin...
Les Forces de défense et
de sécurité sont plus que jamais outillées pour intervenir en zone urbaine sans
dégâts en cas de crises sécuritaires telles que les attaques suivies de prise
d’otages. Elles ont bénéficié d’un renforcement de capacités à travers l’opération
« Metropolis 2024 » qui est un exercice militaire conjoint de sécurisation en
zone urbaine.
Des tirs nourris entre
Forces de défense et de sécurité et assaillants lourdement armés dont certains
sont porteurs de ceintures explosives, ce jeudi à Togbin. La scène est à
l’image d’un film hollywoodien.
Un peu plus tôt, une
demi-douzaine d’assaillants ont pris le contrôle d’un immeuble de trois étages
appartenant à une entreprise. Plusieurs personnes dont des personnalités et des
étrangers sont retenues en otage. Alertées, les forces béninoises ont déployé
un lourd dispositif sécuritaire composé de plusieurs dizaines d’hommes, de
divers matériels et véhicules de combat, d’un drone et d’un vecteur aérien.
L’opération de libération d’otages et de sécurisation a duré à peu près sept
heures d’horloge.
Loin d’être une réalité,
il s’agit d’une simulation dans un immeuble inachevé. Cet exercice dénommé «
Metropolis 2024» destiné à la sécurisation en zone urbaine, vise trois
objectifs principaux. « Le premier est de tester les savoir-faire des forces de
défense et de sécurité en cas de survenance de crise en zone urbaine. Le
deuxième est de tester la coordination en notre sein et le dernier est la
coordination avec les camarades des forces de sécurité », précise le général
Fructueux Gbaguidi, chef d’Etat-major des Armées.
L’expérience de certains
pays a montré qu’en campagne comme en ville, le mal terroriste peut surgir à
tout moment. D’où l’importance d’anticiper et de préparer les hommes en
uniforme à intervenir même en zone urbaine sans créer trop de dégâts. « Quand
vous êtes Forces de défense et de sécurité publique et que vous n’anticipez pas
sur les événements probables à venir, vous êtes surpris ; alors qu’en étant
armée, on ne doit jamais se faire surprendre. C’est cela qui explique la
manœuvre d’aujourd’hui », appuie Alain Nouatin, ministre de la Défense. Son
collègue Alassane Séidou de l’Intérieur et de la Sécurité publique approuve
également la pertinence d’un tel exercice et pense qu’il doit être répétitif.
« C’est très important !
Il faut beaucoup s’exercer pour être sûr de réussir le jour de l’examen. C’est
un exercice, nous pensons qu’il doit se répéter de façon régulière pour que nos
forces soient bien entrainées et bien aguerries, parce que les attaques
terroristes ne sont pas encore la réalité chez nous, mais ce que nous sommes en
train de voir à nos frontières au Nord n’était pas une réalité il y a quelques
années. Aujourd’hui, c’est la réalité. Nous devons commencer par nous dire que
ça n’arrive pas qu’aux autres», a-t-il affirmé.
Au terme de la manœuvre,
les assaillants ont été neutralisés et les otages libérés. Le ministre de la
Défense est heureux de constater que les Forces ont fait des progrès dans tous
les compartiments d’objectifs, à l’issue de l’exercice. « Ce que moi j’ai vu
aujourd’hui, oui ça me rassure. Je sais que les Forces de défense et de
sécurité peuvent agir en agglomération sans créer trop de dégâts et j’ai vu
qu’il y a une coordination », apprécie le ministre de la Défense. Alain Nouatin
est aussi d’avis qu’il faille recommencer et beaucoup s’entrainer pour vraiment
être réactif et proactif le jour où un tel événement, ce que l’on ne souhaite
pas, arrivera.
L’opération n’a pas été
sans difficultés. Au-delà des points positifs, des choses moins bonnes ont été
faites. Le chef d’Etat-major est conscient qu’il faille améliorer les
performances pour continuer à garantir la sécurité des biens et des paisibles
populations.
Comme à l’accoutumée, la
manœuvre a été couplée d’une action médicale gratuite au profit des populations
de la zone. L’objectif, selon Alain Nouatin, c’est de rassurer les populations
et de les amener à collaborer avec les Forces de défense et de sécurité, car,
dit-il, sans renseignement, sans collaboration avec l’environnement dans lequel
l’armée évolue, il n’y a pas de chance d’aller loin dans le combat. L’autre
objectif de cette action est de bannir les fausses perceptions que les
populations ont des hommes en uniforme.
Les officiels posant à la suite du lancement de l'opération '' Métropolis 2024''