La Nation Bénin...
Mercredi 24 décembre, veille de la fête de la Nativité, la communauté chrétienne a commémoré la naissance du sauveur Jésus-Christ. Les fidèles de l’église catholique Saint Jean-Baptiste de Cotonou n’ont pas dérogé à la tradition. Ils se sont rappelé l’événement à travers la messe de nuit à l’occasion de laquelle le curé, père Pamphile Fanou a mis leur conscience en phase avec la grande leçon d’amour que Dieu donne à l’humanité.
Tout est lumineux et scintille depuis la cour de l’église Saint-Jean Baptiste jusqu’à l’intérieur. Et sur l’autel, la crèche vivante symbolisant la naissance de l’Enfant Dieu. C’est la fête de la naissance de Jésus-Christ, lumière du monde et signe de l’amour de Dieu pour l’humanité. En témoignent les textes bibliques lus à l’occasion, à savoir Esaïe 9, 1-6; Tite 2, 11-14 et Luc 2, 1-14.
Après la lecture des trois textes, l’abbé Pamphile Fanou, curé de la paroisse, revient, dans son homélie, sur le sens de Noël. Cette célébration signifie la fête de l’espérance, de la joie malgré les difficultés ayant marqué la vie des humains tout au long de l’année. C’est pourquoi, dit-il, partout tout respire la fête et la joie avec la lumière qui brille. Mais au-delà, cette célébration interpelle quand on sait que c’est par amour pour les hommes que Dieu a fait don de son Fils unique par son incarnation. La naissance de Jésus est la manifestation vivante de l’amour de Dieu. Cet amour, a-t-il poursuivi, obéit à trois lois fondamentales. D’une part, il fonctionne selon la loi de la présence. Car, en envoyant Jésus, Dieu a pris chair et s’est fait homme pour être avec nous les hommes. C’est donc le signe de sa présence avec l’humanité. Quand on aime quelqu’un, a-t-il souligné, on aime être en sa présence. Et c’est ce que Dieu a fait en se faisant porter par la Vierge Marie.
Le nom de Jésus révélé par les anges, c’est Emmanuel qui signifie Dieu avec nous, a rappelé le curé.
D’autre part, cet amour a conduit Dieu dès l’origine à faire l’homme à son image. Mais avec l’avènement de Jésus, c’est Dieu lui-même qui prend la condition humaine, excepté le péché. A ce niveau, le père Pamphile Fanou a noté que quand on aime quelqu’un, on doit chercher à être comme lui, à vivre ses réalités, à lui ressembler. Selon lui, quand une femme et un homme qui s’aiment vraiment vivent ensemble, ils finissent par se ressembler. Enfin, la troisième loi de l’amour de Dieu, n’est rien d’autre que le don. Dieu, à travers la personne de Jésus, s’est donné à l’humanité afin de la sauver.
C’est donc l’amour qui est la clé de lecture de Noël, a insisté l’abbé Pamphile Fanou, avant d’exhorter la communauté des fidèles et même tout le peuple béninois à s’inspirer de cette démarche de Dieu. Dans tous les domaines, l’amour doit être la priorité de la vie. Préoccupé par la situation politique du pays, il a fait savoir que, malgré les divergences et les différences, l’amour doit prendre le pas sur tout. «L’amour abolit les distances. Pas de gauche, pas de droite. Pas de Nord, pas de Sud. Nous sommes les mêmes», a-t-il martelé au regard de la situation socio-politique actuelle du Bénin. Et donnant lui-même l’exemple, il a invité à la célébration un fidèle de l’église protestante, père d’un bébé né quelques heures à la maternité Saint-Jean non loin de l’église catholique. Il a demandé et obtenu de lui de baptiser l’enfant à l’église catholique hier jeudi 25 décembre à 11h. «L’enfant
s’appellera Emmanuel Noël», a-t-il annoncé. Des cadeaux ont été offerts au nouveau-né par le biais de son père au cours de la messe sous les ovations de fidèles qui criaient de joie.