Opérations militaires en Afrique : Les vérités de Moussa Faki Mahamat
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Par
Fulbert Adjimehossou, le 18 févr. 2022
à
21h29
A Bruxelles, dans le cadre du sommet Ue-Ua, les discours ont évolué à propos de l’approche dans la lutte contre le terrorisme. Découvrez ci-dessous l’intervention du président de la Commission de l’Union africaine qui a marqué les esprits.
Extraits du discours du président de la Commission de l’Ua
« Le financement de la paix ne veut pas dire seulement donner des armes ou envoyer des troupes en Afrique. C’est essentiellement
consolider la gouvernance, la justice, l’administration. C’est financer le développement dans toutes ses dimensions, l’éducation, la santé, les infrastructures. Nous avons lancé un peu plus de deux ans, la zone de libre continentale qui est un des plus grands marchés. L’Afrique fait quand même 30 millions de km2 et 1,3 milliards d’habitants. Mais pour connecter les pays, les différentes régions, c’est un réel problème. Il faut nécessairement des infrastructures. (…)
En même temps, le continent est devenu un lieu de prédilection du terrorisme et de l’intégrisme violent. Vous partez de la Libye jusqu’à la Mozambique, en passant par le sahel, le bassin du lac Tchad, la corne de l’Afrique, les grands lacs, ces zones-là sont totalement infectées. Si au départ, les combattants étaient venus d’ailleurs, maintenant, ils recrutent sur place. Et donc, le phénomène est extrêmement grave. C’est pour cela qu’en discutant avec nos amis européens, je pense qu’il y a nécessité d’évaluer tout ce qui se passe en Afrique. L’Union européenne a financé pour 2,5 milliards d’euros les opérations de paix sur le continent africain. C’est quand même quelque chose de remarquable (…).
Il nous faut évaluer les maintiens de la paix sur le continent. Il y a une nécessité vraiment absolue aujourd’hui de regarder les choses en face et d’agir en conséquence. Les Etats africains sont prêts à mobiliser des hommes. Des pays l’ont fait. Il est possible de mobiliser des hommes. Nous avons aussi dans notre architecture à l’Union africaine des forces en attente, des brigades par région. Je crois qu’il faut qu’on inverse la démarche. Nous sommes en train de réfléchir ensemble. Nos amis, nos partenaires peuvent nous aider à renforcer les capacités des forces africaines. Il n’est pas question, à mon avis, que des militaires français, allemands ou danois aillent mourir en Afrique. On a besoin de technologies, d’expertise, de moyens financiers et d’équipements pour pouvoir faire face à cette terrible menace à la paix et à la stabilité.
Propos transcris par Fulbert ADJIMEHOSSOU