La Nation Bénin...
Le Comité interministériel de pilotage de la Politique
nationale de décentralisation et de déconcentration (Cip-Ponadec) a tenu sa
première session ordinaire de l’année 2025, mardi 24 juin à Cotonou. Au cours
de ces assises, la note conceptuelle de la stratégie de mise en œuvre a été
élaborée et l’Indice de gouvernance locale validé.
Peu à peu, les outils d’opérationnalisation de la
Politique nationale de décentralisation et de déconcentration (Ponadec) se
mettent en place. Au cours de la première session de l’année du Comité
interministériel de pilotage de la Ponadec (Cip-Ponadec) qui s’est tenue, mardi
24 juin à Cotonou, la note conceptuelle de la stratégie de la mise en oeuvre du
document et l’Indice de gouvernance locale (Igl) ont été adoptés.
En effet, le ministère de la Décentralisation et de la
Gouvernance locale (Mdgl) dispose d’une nouvelle Ponadec qui prend en compte
les nouvelles orientations fixées par le gouvernement pour le secteur de la
décentralisation et déconcentration. Ce document vise d’ici à 2033 à faire des
communes du Bénin des espaces bien gouvernés, à économie prospère pour un
développement harmonieux et équilibré du territoire national.
Pour son opérationnalisation, il est prévu l’élaboration
d’une stratégie de mise en œuvre, qui précisera les principales actions à mener
par programme, en tenant compte des avancées déjà réalisées.
Le déclenchement de la procédure d’élaboration de cette
stratégie appelle l’élaboration d’une note conceptuelle qui sera soumise à
validation.
En ce qui concerne les outils d’opérationnalisation de la
Ponadec, il est prévu l’élaboration de l’Indice de gouvernance locale (Igl) qui
est une donnée indicative synthétique qui exprime de façon assez objective
l’état de la gouvernance locale. Cet instrument de mesure de la gouvernance
locale permet entre autres de susciter l’émulation entre les collectivités
locales et d’informer et alerter sur l’état de la gouvernance locale. Il permet
également d’apporter des appuis spécifiques aux communes selon les résultats
obtenus.
Pour le calcul de l’Igl au titre des années 2023 et 2024,
un nouveau guide méthodologique et une plateforme web de calcul ont été
élaborés.
Cette session a donc permis dans un premier temps,
d’orienter le Cip-Ponadec sur les outils d’élaboration de l’Indice de
Gouvernance locale (Igl). Ensuite, il a été question d’apprécier la note
conceptuelle d’élaboration de la stratégie de mise en œuvre de la Ponadec au
regard des propositions faites et suivant les exigences prescrites par le
ministère du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale.
« La validation du guide méthodologique et de la
plateforme web de calcul de l’Igl permettra de boucler le processus
d’actualisation du guide méthodologique et de la plateforme de calcul de l’Igl
et de procéder au paiement du consultant commis à cet effet. Dans la suite du
processus, une formation des acteurs préfectoraux et communaux au renseignement
de la plateforme sera réalisée dans le cadre de l’élaboration du rapport Igl au
titre des années 2023 et 2024. Il vous sera donc soumis pour appréciation les
Termes de référence pour l’élaboration dudit rapport », a indiqué Mèyissèhoué
Gnonlonfoun, directeur de cabinet du Mdgl en lançant les travaux de la session.
Des ambitions de la Ponadec
La décentralisation et la déconcentration ont désormais
une boussole pour la prochaine décennie. Le document de Politique nationale de
décentralisation et de déconcentration (Ponadec) 2024-2033 a été validé en
janvier dernier. Selon la vision qui sous-tend cette politique, « à l’horizon
2033, les communes du Bénin sont des espaces bien gouvernés, à économie
prospère pour un développement harmonieux et équilibré du territoire national».
Ce document de référence intègre les enjeux des temps modernes et se base
également sur des outils qui sont d’actualité afin d’adresser les problèmes
pour une meilleure efficacité. Sa structuration repose sur cinq orientations
stratégiques que sont le renforcement de l’autonomie des collectivités
territoriales, l’amélioration de la déconcentration et de la tutelle, la
promotion de l’aménagement du territoire, de l’intercommunalité et du développement
durable au niveau local, l’amélioration de la qualité de la gouvernance locale
et le renforcement du système de pilotage, du suivi, de l’évaluation et de la
communication.
Avec la nouvelle génération de la Ponadec, qui résulte
d’un processus participatif, l’accent est mis sur une plus grande efficacité de
l’action publique au profit des collectivités locales, en vue d’accélérer le
développement équilibré et harmonieux du territoire national.
Sont principalement attendus comme impacts, un
approfondissement des principes et exigences de la décentralisation et de la
déconcentration pour une modernisation de l’Administration publique locale, un
aménagement durable du territoire national, une transformation plus accentuée
de l’économie nationale à partir du niveau local.
Pour atteindre ses objectifs, la Ponadec 2024-2033 met
principalement l’accent sur des leviers importants tels que le transfert des
compétences et des ressources, la mobilisation du financement, le renforcement
des capacités des acteurs, la territorialisation du développement, la promotion
de l’économie locale, la bonne gouvernance locale, le suivi-évaluation. Les
facteurs que sont la communication, le genre et l’inclusion sociale, l’emploi,
la digitalisation, l’environnement et le changement climatique y sont aussi
présents.
D’une manière générale, le document vient apporter des
solutions à ces contraintes, difficultés et obstacles pour un meilleur
rayonnement de la décentralisation et de la déconcentration au Bénin. Il
permettra de lever certains goulots d’étranglement en mettant l’accent sur une
plus grande efficacité de l’action publique au profit des collectivités
locales, en vue d’accélérer le développement équilibré et harmonieux du
territoire national.
En fait, l’analyse diagnostique de la première mise en œuvre de ce document de politique a révélé, malgré quelques points positifs, d’importantes contraintes qui limitent le véritable essor des communes. Il s’agit notamment des difficultés de mobilisation des ressources, du manque d’harmonisation des outils de planification, de la faible territorialisation de l’aménagement du territoire et de la non prise en compte de la dimension genre.