La Nation Bénin...
Les
chefs de village de la commune de Tanguiéta sont outillés pour mieux
accompagner les différentes initiatives de lutte contre l’extrémisme violent.
Au terme d’une séance d’échanges, mardi 6 août dernier à l’arrondissement
central de la ville, ils ont pris l’engagement d’accompagner les initiatives et
politiques pour prévenir l’extrémisme violent au sein des communautés.
Les
chefs de village de la commune de Tanguiéta ont pris part, mardi 6 août
dernier, à une séance d’échanges sur l’enregistrement des personnes étrangères
dans leur localité. C’est à l’initiative de la mairie que l’Ong Sabouyo s’est
entretenue avec tous les chefs de village à l’arrondissement central de la
ville au détour d’un atelier de concertation communautaire sur la paix et la
cohésion sociale. Les échanges ont porté sur les dialogues sociaux dans le
cadre des actions de prévention de l’extrémisme et les conflits sociaux dans la
commune de Tanguiéta. « Les échanges ont bien été appréciés par les chefs de
village qui ont pris l’engagement de sensibiliser la communauté et de relayer
l’information afin de prévenir les conflits sociaux et l’extrémisme violent.
Nous espérons que ces engagements seront respectés. Qu’ils relayent
effectivement l’information afin qu’on prévienne ces conflits violents qui
aboutissent à des extrémismes violents », souligne Mouhinatou Issaka,
présidente de l’Ong Sabouyo.
Elle
salue l’initiative de la mairie de Tanguiéta soutenue par le partenaire Guiche
sahel qui recommande de travailler avec plusieurs cibles afin de prévenir ces
conflits dans la communauté. « Nous venons attirer votre attention sur
l’enregistrement des personnes étrangères dans vos localités, souvent négligé.
Les chefs de village doivent comprendre les enjeux liés à cette question.
L’enregistrement des personnes étrangères est très important », a expliqué
Mouhinatou Issaka. Selon ses explications, chaque élu local doit s’engager afin
de ne pas mettre à mal la cohésion sociale. Cette opération, souligne-t-elle,
va s’élargir aux individus qui arrivent dans les localités pour des travaux
agricoles. Les chefs de village, aidés par leurs conseillers, doivent veiller à
tenir le registre mis à leur disposition et en informer le commissariat de
police le plus proche, ajoute Mouminou Sidi. Il informe qu’il ne s’agit pas de
rejeter un étranger qui arrive dans une localité, mais de l’enregistrer tout en
signalant sa présence aux autorités compétentes.
Selon
lui, l’insécurité dans la sous-région peut amener certains à venir sur le
territoire béninois en quête de refuge. « A leur arrivée, ils doivent chercher
le chef du village pour se signaler. S’ils ne le font pas, les relais
communautaires doivent les repérer et les y conduire pour des formalités »,
suggère Mouminou Sidi. Il invite les participants à sensibiliser les jeunes des
localités à dénoncer toute présence d’inconnu et éviter de se faire
endoctriner. Le Bénin étant frontalier avec les pays en crise, il revient aux
citoyens de prendre des précautions pour préserver la paix, sans laquelle aucun
développement n’est possible. Au regard du contexte sous-régional, il faut plus
d’engagement et de détermination des citoyens pour mettre fin au fléau. En
dehors des chefs de village, les leaders religieux ont été conviés pour le même
exercice. À leur endroit, Mouhinatou Issaka préconise le dialogue, la
collaboration, la tolérance et l’acceptation de l’opinion et de la religion de
l’autre.
À
l’endroit des parents, l’Ong recommande le suivi rigoureux des enfants, que ce
soit à l’école, sur les lieux d’apprentissage ou dans la vie courante. Elle a
levé un coin de voile sur les facteurs de conflit en invitant les communautés à
bannir les actes qui menacent le vivre-ensemble de leurs habitudes