Programme « Peems » de la Sgds Sa et de la Fondation Rebin: Faire des écoliers et élèves des as de l'écoresponsabilité
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Le calendrier d'exécution du Programme d'éducation à l'écocitoyenneté en milieu scolaire...
La Société de gestion des déchets et de la salubrité (Sgds Sa) et la fondation Rebin ont entretenu les responsables des établissements scolaires retenus pour la phase opérationnelle du Programme d'éducation à l'écocitoyenneté en milieu scolaire (Peems) sur le calendrier d’exécution des activités, jeudi 7 mars à Cotonou. Ils en ont profité pour leur présenter les outils pédagogiques conçus à cet effet. C'est à l’occasion d’un atelier qui constitue le dernier tournant vers la mise en exécution de cette initiative.
Par
Josué F. MEHOUENOU, le 11 mars 2024
à
06h56
Durée 4 min.
#programme « Peems » de la Sgds Sa et de la Fondation Rebin
Le Programme d'éducation à l'écocitoyenneté en milieu scolaire (Peems) est mis en œuvre dans les communes du grand Nokoué par la Société de gestion des déchets et de la salubrité (Sgds Sa) en partenariat avec la Fondation Rebin. Il vise à susciter un changement de comportement chez les jeunes apprenants pour en faire des acteurs engagés, responsables en matière de protection de l'environnement. Grâce à ce programme, les initiateurs entendent susciter dès le bas âge, des changements de comportements chez les apprenants pour en faire, non pas de simples citoyens, mais des éco-citoyens à même de grandir avec les bonnes habitudes de protection de l’environnement. Le choix de la cible en bas âge se justifie aussi, selon Kimora Johnson, responsable partenariat et animation territoriale de la Sgds Sa par l’ambition d’éduquer tôt pour inculquer un bon comportement. Pour la conduite du programme, une cinquante d’écoles primaires et secondaires, publiques et privées ont été sélectionnées sur l’ensemble du territoire national après une visite de site et une descente sur le terrain dans près de quatre-vingt écoles.
La notion d'écocitoyenneté prend en compte le lien entre développement durable et citoyenneté. Confrontés à l'urgence du changement climatique, il s'agit d'aller plus loin que l'éducation à l'environnement pour donner aux élèves et futurs citoyens, les moyens de prendre des décisions éclairées et d'entreprendre des actions responsables qui préservent la pérennité environnementale. Le programme est subdivisé en trois phases. La première se déploie avec le lancement dès la rentrée scolaire 2023-2024. Suivra la deuxième phase, celle de la validation du modèle et le suivi puis enfin, la mise à l'échelle. Les premières et deuxièmes phases concernent 50 établissements scolaires, primaires et secondaires, publics et privés. Les outils retenus pour la mise en œuvre du Peems sont les livres, les jeux, les jeux Edd (Education au développement durable), le compost et les jardins scolaires, le biogaz pour les cantines scolaires, des ateliers et conférences et enfin, le Label écocitoyen.
Les outils et moyens d’actions
Pour ce qui est du livre, les responsables du programme postulent que la lecture développe la connaissance et la culture et augmente la curiosité et la créativité chez l'enfant. C’est pourquoi, ils ont conçu « un roman d'aventure sous forme de bande-dessinée qui raconte l'histoire de deux écoliers qui vont devenir des héros de l'écocitoyenneté grâce à l'engagement et l'implication des enseignants, des employés de la Sgds, de leurs parents et de leur quartier ». Il s’agit « d’un scénario qui met en avant les activités et le système de gestion des déchets, l'importance de la salubrité, de la collecte et du tri des déchets », explique Mark Gianneli de la Fondation Rebin. Un parcours initiatique pour illustrer de manière ludique les impacts positifs d'un comportement écocitoyen sur l'environnement et la société, explique-t-il dans une présentation faite à l’occasion de l’atelier organisé au profit des acteurs du programme.
Les jeux Edd ont été conçus pour la transmission des valeurs aux enfants dès le plus jeune âge. « Nos enfants apprennent beaucoup par le jeu », rappelle Mark Gianneli. Il s’agit, précise-t-il, d’une gamme de jeux pour enfant, avec des produits naturels et des emballages limités ou recyclables pour faire un geste de plus vers l'objectif zéro déchet et une vie sans plastique. « Une étape de plus afin d'intégrer les plus petits dans un mode de consommation plus durable », indique-t-il ensuite. Le premier jeu concerne les classes du cours initial au cours élémentaire 2. Il est intitulé « Quelle poubelle choisir ? » et a pour but d'éveiller l'intérêt des enfants pour l'écologie en les initiant au tri. L'enfant apprendra ainsi le tri sélectif dans ce jeu de société à la fois amusant et ludique. « Il deviendra un as du développement durable et de l'écoresponsabilité avec cette activité pédagogique», projette-t-il. Par groupes, les enfants doivent placer les étiquettes du jeu de tri dans la poubelle miniature correspondante. Des poubelles seront également installées dans les écoles pour trier certains déchets tels que le papier ou le plastique, ont assuré les responsables du programme.
Intitulé « Longue vie aux déchets», le deuxième concerne les apprenants de la classe du Cours moyen 1 à la classe de Sixième. Il invite les élèves à déposer 31 cartes aimantées de déchets sur une grande bannière murale et deviner le temps de dégradation de ceux-ci. Un guide du recyclage accompagnera le jeu, afin d'évoquer les innombrables possibilités de recycler, transformer ou encore valoriser tous ces déchets. Le troisième jeu concerne les classes de cinquième, quatrième et troisième. Il intègre les 12 à 15 ans environ et a été conçu pour une utilisation dans le cadre d'actions d'éducation au développement durable. A ce niveau, la boîte de jeu s'accompagne d'un guide d'animation de 64 pages qui permettra notamment d’acquérir et transmettre des savoirs relatifs au développement durable et à ses enjeux. « Facile à jouer, Terrabilis est un jeu semi-coopératif qui permet de passer un bon moment en rassemblant plusieurs générations autour du plateau et du sujet de société le plus actuel : l'avenir de la planète», révèle Mark Gianneli.
Des jardins potagers dans les écoles
Le projet prend aussi en compte un volet « Compost et jardins scolaires » dont les piliers ont été révélés à l’occasion par un ingénieur agronome spécialiste de la matière, Harrison Kouhiko. Ce volet projette de créer des jardins potagers dans les écoles sélectionnées dans le cadre du Peems. Ce qui permettra aux enfants de cultiver une parcelle de jardin potager. « Ceci leur permet d'apprécier la saveur des produits frais et locaux, d'être sensibilisés au cycle de vie des fruits et légumes, et de sortir de la classe et de pratiquer une activité physique ». Pour optimiser l'apprentissage et le relier à la thématique de la gestion des déchets, chaque établissement sera équipé d’un composteur, afin que les écoliers apprennent à produire du compost à l'aide des déchets organiques ramenés quotidiennement de la maison. Ils pourront ainsi, sous la supervision de leurs enseignants et du personnel d'appui, produire eux-mêmes un engrais de qualité. Le but visé à travers ces jardins, selon Harrison Kouhiko, c’est de « fournir aux élèves une expérience d'apprentissage pratique et holistique qui favorise la connexion avec la nature, la promotion de la santé, le développement de compétences pratiques et la sensibilisation aux enjeux environnementaux et alimentaires actuels ». Ce pan du projet, selon lui, offre une opportunité d'apprentissage pratique sur les cycles de vie des plantes, la biodiversité, la conservation des ressources naturelles, la gestion des déchets organiques. Il permet d'enseigner aux élèves l'importance de consommer des aliments frais et locaux. Il constitue par ailleurs une opportunité pour prendre soin des plantes et s'engager dans des activités pratiques. Ces jardins permettront aussi aux apprenants des écoles bénéficiaires de faire la différence entre un déchet biodégradable et un déchet non biodégradable, d’apprendre à faire un compost à partir de matières organiques, de comprendre les réactions biologiques qui se passent dans le sol et d’apprendre à installer et entretenir un jardin potager au sol et hors-sol. L’ambition étant entre autres d’assurer durablement la propreté des rues et l'entretien des ouvrages d'assainissement pluvial, de faire la différence entre les différents éléments d'une plante (feuilles, racines, fruits, bulbe, fleurs, etc.), d’apprendre à cultiver les fruits et légumes en respectant la terre.
L’atelier organisé au profit des parties, jeudi, a permis aux enseignants d’apprécier la pertinence de l’initiative dont les moindres détails leur ont été expliqués. Paul Koundé Abilihouin, directeur de l’école primaire catholique Padre Pio apprécie le Peems comme une innovation majeure qui va changer le fonctionnement des écoles. Au nom de ses pairs, il renouvelle l’engagement de tous les bénéficiaires à oeuvrer pour que les objectifs poursuivis soient atteints avec l’aide de l’encadrement. Pour les écoles ayant de l'espace, il est prévu des potagers classiques au sol et pour celles qui n’en disposent pas assez, des carrés potagers pour des cultures comme le piment, les légumes feuilles, les carottes, le gombo, la laitue, le poivron. Un suivi post installation sera réalisé une semaine après la mise en place des jardins et une fois par mois pour les trois mois suivants pour garantir le bon déroulement des activités.
Les écoliers et les enseignants pourront aussi alimenter le digesteur tous les jours avec des déchets organiques et produire ainsi du substrat pour les potagers et du biogaz, pour la cuisson dans les cantines. Le tout sans aucun danger d'explosion. Un bel exemple d'Edd qui concrétise la valorisation des déchets au sein même des écoles. Les actions pédagogiques organisées dans le cadre du Peems ciblent tous les types de déchets, afin de mieux préparer les ménages et les générations futures au tri sélectif?