La Nation Bénin...
Méthodiquement,
le gouvernement franchit les différentes étapes pour la réalisation du Quartier
culturel et créatif de Cotonou. En Conseil des ministres, mercredi 30 octobre,
il a été décidé de l’indemnisation des personnes affectées par la construction
de cette infrastructure.
Plusieurs
bâtiments se trouvent actuellement sur l’espace qu’occuperont le Quartier
culturel et créatif de Cotonou (Qccc), sa base logistique et autres bâtiments
connexes. Et pour que cette ambition phare du gouvernement se réalise, il
faudra débarrasser l'espace de tout ce qui l’encombre, y compris les édifices
privés. Ce projet étant prévu pour s’étendre sur une superficie d’environ 12
hectares dans la zone de l’Organisation commune Bénin/Niger (Ocbn). Mais dans
sa logique du social et de justice, le gouvernement n’entend pas violer les
droits des propriétaires de ces immeubles et autres biens. Réuni en sa séance
de ce mercredi 30 octobre, le Conseil des ministres a fait l’option
d’indemniser tous ceux qui sont affectés dans ce périmètre.
Dans
cette dynamique, une évaluation immobilière a été effectuée en vue de verser
aux personnes affectées, des indemnités de dédommagement. Lesdites indemnités
seront payées après déduction des loyers dus par chacune d’elles au titre des
baux emphytéotiques qui les lient à l’État.
En
fait, c’est le Conseil des ministres du 08 novembre 2023 qui a autorisé la
contractualisation avec divers prestataires pour la mise en œuvre du projet de
construction d’un Quartier culturel et créatif à Cotonou. A travers ce projet,
il s’agira notamment d’implémenter un écosystème créatif dans le cœur de la
ville autour de l’équipement structurant qu’est le Musée d’art contemporain de
Cotonou, construire un territoire symbolique reflétant le dynamisme et le
positionnement d’avant-garde du Bénin dans le champ de l’économie créative,
épicentre de l’art et des industries culturelles et créatives en Afrique de l’Ouest.
Ce projet se justifie surtout par le fait que malgré que le Bénin soit l’un des pays africains au plus fort potentiel artistique et culturel, et disposant d’un important patrimoine culturel avec des savoir-faire porteurs d’identité et des arts pouvant être appliqués à l’industrie et contribuer à la création de la richesse nationale, beaucoup de facteurs freinent l’essor des arts au Bénin.
Dans son architecture, cette infrastructure majeure en gestation à Cotonou est pensée comme un cluster autour de l’économie culturelle. Sa structuration intègre une logique de synergie spatiale et fonctionnelle alliant des espaces de créations artistiques, de rencontres et d’échanges entre les acteurs du monde de l’art et les publics, de diffusion et de consommation culturelle. Cette grappe d’activités créatives et marchandes offre ainsi un parcours d’interconnexion entre des pôles pluridisciplinaires délimités sous forme d’ilots thématiques.
Les
unités fonctionnelles intègrent des espaces de création et de production tels
que le village artisanal, les ateliers résidences d’artistes, etc, des zones
dédiées à diverses activités économiques en lien avec les industries
culturelles et créatives notamment les districts de galeries d’art, le pôle
boutiques, le "food court", les restaurants, studios de production,
incubateurs de start-up culturelles, bureaux et espaces de coworking, puis des
espaces de sports et de loisirs.
Tous les compartiments ayant trait au tourisme et à la culture y seront représentés.
L’une
des importantes sections du Qcc, c’est le Musée d’art contemporain de Cotonou
(Macc). Ce sera un équipement muséal dédié à la création moderne et
contemporaine du Bénin, du continent africain en dialogue avec le Monde. Il est
aussi prévu pour être un lieu de diffusion et de recherche et un espace
d’accueil des évènements culturels.
L’Institut
franco-béninois qui sera créé sur les cendres de l’actuel Institut français du
Bénin logera dans le Qcc. C’est un dispositif pluridisciplinaire de soutien à
la création et à la diffusion, un levier d’intensification des échanges
culturels, artistiques et créatifs intégré au réseau culturel français.
L’Institut constituera également un dispositif de soutien à la mobilité des
artistes, la circulation des œuvres et d’échanges entre les professionnels.
Au
niveau de ce qu’on dénommera La Villa, il y aura un espace d’accueil des
figures et personnalités majeures. C’est en réalité un établissement qui
occupera une place de référence dans le réseau international des structures
d’accueil des figures internationales qui souhaitent passer un séjour immersif
dans un univers de création et de diffusion artistique et culturelle.
Avec
l’implantation du village artisanal, il y aura un lieu d’apprentissage des
techniques et savoir-faire et une offre d’expérience du tourisme créatif à
travers un parcours des « créatifs culturels ».
Quant
aux ateliers résidences d’artistes, ils seront un espace d’accueil en résidence
des artistes, qui permet d’interagir directement avec les visiteurs.
Plateforme
multifonctionnelle de 7000 places, l’Arena de Cotonou sera une installation
sportive de classe mondiale pouvant accueillir différents types d’événements
sportifs, des concerts, des congrès, des événements de divertissement et des
festivals.
Le
District des galeries d’art contemporain, pour sa part, sera le centre
névralgique du marché de l’Art du Bénin. Il sera à vocation artistique,
commerciale et touristique.
Le
Qcc disposera aussi d’un pôle dédié aux loisirs et aux divertissements. Il sera
fait d’une panoplie d’activités ludiques autour des industries culturelles et
créatives. Entre autres, il y aura les jeux vidéo, les expériences de réalité
virtuelle, le cinéma 4D, salles de jeux, le nightclub en roof top, le bowling,
des espaces billard et le tout premier complexe de cinéma du Bénin à la pointe
des technologies du son et de l’image. Tout ceci, avec des salles, pouvant
accueillir des projections de films et des performances de spectacles vivants.
Le
pôle bureaux et espaces de co-working et celui des restaurants sont les autres
espaces qui contribueront à faire du Qcc un cadre exclusif dans la sous-région
pour la valorisation de l’art et la culture■