Projet de loi de finances: La dette plafonnée à 1 400 milliards pour 2025

Pour l’année 2025, le projet de budget de l’Etat chiffré à 3551 milliards F Cfa dégage un besoin de financement de 1 183,62 milliards F Cfa, selon le projet de loi de finances transmis à l’Assemblée nationale. Ce montant sera couvert à 98 % par des tirages sur des prêts projets et programmes, des émissions de titres publics (bons et obligations du Trésor), et des emprunts auprès de banques locales. D’après le nouveau Document de stratégie d’endettement de l’Etat 2025-2029 publié par la direction générale du Budget (Dgb, septembre 2024), 533,1 milliards F Cfa proviendront de tirages sur des prêts projets et programmes, tandis que 545,1 milliards F Cfa seront levés via des émissions de titres publics. Le reste, soit 76,8 milliards F Cfa, sera emprunté auprès des banques locales.

Cette mobilisation de fonds vise à financer des projets essentiels pour le développement du pays, dans des secteurs tels que les infrastructures, l’industrie, et l’agriculture, conformément aux priorités du Programme d’action du gouvernement (Pag) 2021-2026.

En adéquation avec les perspectives de viabilité de la dette, le plafond des ressources d’emprunt (sur base décaissement) que le gouvernement pourra mobiliser est de 1 400 milliards F Cfa pour l’année 2025, selon la Stratégie. Ce plafond inclut l’ensemble des emprunts que l’Etat peut contracter sur l’année, tant sur le marché intérieur qu’à l’international. En plus de ce plafond d’endettement, le gouvernement a également fixé un plafond des garanties que l’Etat pourra accorder en 2025, à 200 milliards F Cfa. Ce mécanisme de plafonnement sert à protéger les finances publiques contre des engagements excessifs qui pourraient compromettre la viabilité de la dette à moyen terme.

Selon les prévisions pour 2025, la dette publique représentera 53,7 % du produit intérieur brut (Pib), avec une prédominance de la dette extérieure pour 72,1 %, tandis que la dette intérieure constituera 27,9 % de l’encours total.

Option : prudence !

La nouvelle stratégie d’endettement dévoilée pour la période 2025-2029 a pour objectif de garantir une gestion optimale de la dette publique tout en répondant aux besoins croissants de financement de l’Etat. Ce document stratégique, qui remplace la Stratégie de gestion de la dette à moyen terme (Sdmt) 2020-2024, oriente les décisions du gouvernement en matière d’emprunt, dans le cadre de la loi de finances 2025. L’Etat se concentre sur une gestion prudente des risques liés à sa dette publique, en particulier le risque de refinancement et celui de la dépendance aux financements extérieurs.

Pour réduire la vulnérabilité du portefeuille de la dette, la stratégie prévoit de limiter la part des remboursements de la dette intérieure sur les trois premières années de mise en œuvre (2025-2027). De plus, pour atténuer l’impact des fluctuations des taux de change, le gouvernement continuera de privilégier les emprunts en euros à taux fixe et maximisera les financements concessionnels et semi-concessionnels, qui offrent des conditions de remboursement avantageuses.

Des opérations de reprofilage (gestion du passif) pourraient être envisagées pour rééchelonner certaines dettes et ainsi mieux répartir les échéances de remboursement sur le long terme.

Aussi, la diversification des sources de financement est un pilier fondamental de la stratégie. Elle prévoit de réduire progressivement la dépendance aux financements extérieurs, tout en continuant à émettre des obligations sur les marchés internationaux, lorsque les conditions sont favorables. Cette approche vise à renforcer la résilience de l’économie béninoise face aux chocs extérieurs■