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Projet d'exploitation de pétrole brut: Deux faits qui confirment la viabilité

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Remise de matériel informatique à la Snh-Bénin pour faciliter la numérisation des données pétrolières historiques Remise de matériel informatique à la Snh-Bénin pour faciliter la numérisation des données pétrolières historiques

Après plusieurs annonces infructueuses, le Bénin semble prêt à devenir à nouveau producteur de pétrole brut. Deux faits récents renforcent la crédibilité de cette ambition, au-delà de l’annonce faite par le ministre de l'Énergie, des Mines et de l’Eau, Samou Séïdou Adambi.

Par   Babylas ATINKPAHOUN, le 04 nov. 2024 à 03h02 Durée 3 min.
#exploitation de pétrole brut #économie béninoise

Depuis plusieurs décennies, la vonlonté du Bénin d'exploiter ses ressources pétrolières se heurte à des échecs. Cependant, la déclaration récente de Samou Séïdou Adambi, ministre de l'Énergie, des Mines et de l'Eau, pourrait bien marquer un renouveau pour ce secteur stratégique. Bien que l'histoire pétrolière du Bénin ait été ponctuée de faux départs, deux éléments récents tendent à confirmer que le pays est désormais sur la voie de devenir un actif producteur de pétrole brut, une ressource qui pourrait changer la donne économique pour le pays. Le premier indice tangible de cette relance est le contrat de partage de production signé en décembre 2023 entre la République du Bénin et la société Akrake Petroleum, une filiale du groupe Rex holding international. Selon un communiqué de la Société nationale des hydrocarbures (Snh-Bénin), cet accord a pour objectif premier la remise en production du champ de Sèmè-Kraké, situé dans le bloc 1 dès 2025. Mike Hopkinson, directeur général d'Akrake Petroleum, a récemment effectué une visite officielle au Bénin, au cours de laquelle il a remis du matériel informatique à la Snh-Bénin pour faciliter la numérisation des données pétrolières historiques, un projet essentiel pour améliorer la gestion et l'exploitation des ressources. Ce partenariat est le fruit de longues négociations et s'inscrit dans une stratégie de relance de la production pétrolière, qui implique une collaboration étroite avec des entreprises locales. Fort de son expertise dans des régions productrices telles qu'Oman et la Norvège, le groupe Rex holding international ambitionne de contribuer à la transformation du champ de Sèmè en un site durablement exploité. Ce contrat vise également à améliorer les infrastructures et à soutenir le développement technologique dans le domaine.

Potentiel de production vérifié et confirmé

Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a corroboré l'annonce du ministre Samou Séïdou Adambi lors de son point de presse hebdomadaire du 31 octobre dernier, affirmant que le projet est viable. Wilfried Léandre Houngbédji a souligné que le Bénin possède déjà une histoire en matière de production de pétrole, ayant exploité dans les années 1980 le champ de Sèmè-Kraké sans utiliser des complexes d'infrastructures comme les pipelines. Le retour à l'exploitation des résidus pétroliers du bloc 1 du champ de Sèmè-Kraké témoigne de cette continuité dans la stratégie énergétique nationale. Les estimations des résidus du champ de Sèmè s'élèvent à plusieurs millions de barils. Ce volume, bien que modeste, comparé aux grands producteurs africains, pourrait contribuer à diversifier les sources de revenus du pays et à soutenir sa balance commerciale. Pour garantir la pérennité de cette relance, des prospections plus avancées sont également prévues sur les blocs qui ne seront pas exploités dans l'immédiat. « Il y a des promesses de gisements ici et là. Les blocs qui ne seront pas en exploitation, l'année prochaine vont faire l'objet de prospections avancées pour nous situer définitivement sur l'existence et l'exploitabilité des gisements disponibles dans notre sous-sol », a précisé le porte-parole du gouvernement. Malgré ces avancées prometteuses, certaines personnes demeurent prudentes, en raison des annonces précédentes sans lendemain dans le secteur pétrolier. La mémoire collective garde notamment les déclarations de Barthélémy Kassa, alors ministre des Mines et de l'Énergie, qui avait annoncé en grande pompe une exploitation pétrolière sans que les promesses ne soient concrétisées. Le gouvernement, conscient de cet historique, insistera sur la solidité du projet actuel et sur les étapes franchies pour assurer sa réussite. En attendant le début des opérations, le partenariat avec Akrake Petroleum pourrait permettre d'attirer d'autres investissements étrangers et de consolider la position du Bénin comme acteur potentiel dans le secteur pétrolier■