La Nation Bénin...
Le Quartier culturel et créatif prévu dans le programme
d’action du gouvernement (Pag) devient peu à peu réalité. Le choix des
entreprises devant se charger de la réalisation a été acté par le Conseil des
ministres lors de sa séance du mercredi 8 novembre.
Le compte à rebours pour la réalisation du Quartier
culturel et créatif (Qcc) a démarré. La contractualisation avec les
prestataires pour les missions de conception architecturale, l’assistance à
maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre, les études techniques et la direction
de l’exécution des travaux peut désormais se faire. Le Conseil des ministres de
ce mercredi 8 novembre l’a autorisé. Cette décision majeure marque un tournant
décisif dans la réalisation de ce projet phare du Programme d’action du gouvernement
(Pag) qui vise à mettre en scène le potentiel de Cotonou, à ajouter du contenu
à la capitale touristique, à stimuler l’écosystème des industries culturelles
et créatives.
En recevant Emmanuel Macron, président de la République
française, à Cotonou, en juillet 2022, Patrice Talon, président de la
République du Bénin annonçait déjà les couleurs de cette infrastructure de haut
niveau qui conduira au déplacement et au changement de la dénomination de
l’Institut français du Bénin. « Notre ambition est de faire de Cotonou la scène
culturelle et artistique de la sous-région. Nous sommes en train d’investir
actuellement près de deux milliards d’euros pour créer l’environnement culturel,
touristique, artisanal, artistique ; et cela conviendrait parfaitement à une
nouvelle expression du rayonnement français dans la sous-région notamment au
Bénin, par une coopération entre nos deux pays pour créer le Quartier créatif
et culturel qui comprend l’Institut français d’une nouvelle envergure, mieux
que ce qui est là actuellement, plus ambitieux et comportant également une
villa genre Médicis et de résidence pour les artistes ; ainsi que notre projet
de musée d’art contemporain. Tout cela, pour faire de Cotonou une scène sur
laquelle le rayonnement de notre culture commune s’exprimerait davantage pour
créer un autre pôle de développement », avait déclaré le chef de l’Etat.
Projet ambitieux
Le Qcc est un vaste domaine qui englobe l’ancien périmètre
de l’Organisation commune Bénin-Niger (Ocbn) avec une large extension, en plein
cœur de la capitale économique. Le site se situe entre la Cité des affaires
maritimes et le Centre commercial et administratif de Ganhi, le boulevard de la
Marina et le quartier populaire de Zongo.
Tous les compartiments ayant trait au tourisme et à la
culture y seront représentés. Sans surprise, on y retrouvera donc un musée
d’art dénommé le Musée d’art contemporain de Cotonou (Macc). Le site a pour
ambition d’accueillir une exposition permanente d’art contemporain du Bénin, de
l’Afrique et du Monde, un espace d’exposition temporaire, un « artist project
space », des espaces de vie, de diffusion, de recherche, une médiathèque, une
librairie spécialisée sur l’art contemporain, un espace de restauration, des
services administratifs et techniques. A côté de tout ceci, sera érigé un
District des galeries d’art contemporain. Le complexe abritera « l’Institut
franco-béninois, dénommé Joséphine Baker », qui sera un équipement culturel
complet, pluridisciplinaire, stratégiquement situé, offrant toutes les
fonctionnalités comme les salles de spectacle et d’exposition, une médiathèque,
des salles de cours pour l’enseignement du français.
Autre coin important, le «Village artisanal de Cotonou» qui
sera fait de galeries-kiosques, rassemblant artisans et marchands de la filière
artisanat et artisanat d’art, le « jardin de sculptures et les kiosques à
musique», une oasis d’espace vert consacrée à l’exposition en plein air, la «
villa Césaire », qui est décrite comme un écosystème de résidences d’artistes ;
un lieu d’accueil en résidence de création d’artistes et de chercheurs
pluridisciplinaires pensionnaires tels les arts visuels, le design, la
littérature, l’architecture, le théâtre, la musique, la danse, orienté vers la
coopération artistique internationale et la Francophonie. Il y est prévu
également une grande enceinte dénommée «l’Aréna». Elle sera couverte et peut
accueillir des spectacles, des concerts ou des évènements sportifs : cette
plateforme multifonctionnelle sera une installation sportive de classe mondiale
pouvant accueillir différents types d’événements sportifs, des concerts, des
congrès, des événements de divertissement, des festivals. D’autres coins
stratégiques sont également inscrits dans l’agenda de cet espace. Il y a par
exemple, le pôle de loisirs, le pôle bureaux et espaces de co-working où on
retrouve des cabinets d’architectes, des agences de communication, de graphistes,
de production audiovisuelle. Le pôle formation et création, les restaurants, le
Food Court, le pôle boutiques – Showrooms et Concept stores sont également
prévus.
Alliant le passé au présent, dans le cadre du projet, il
est décidé de l’usage des wagons de l’ancienne gare ferroviaire présents sur le
site. Trois fonctions principales ont été retenues pour ces wagons désormais
destinés à une seconde vie comme espaces culturels et de loisirs. Il s’agit des
rafraîchissements, de la restauration, la lecture, etc.
Selon les prévisions, le site sera érigé sur une superficie
de 12 hectares 53 ares 11 centiares. 14 grands bâtiments ou entités s’y
retrouvent. Les plus imposants sont entre autres, l’Aréna, le musée où l’on
fera aussi bien le sport que les concerts et des spectacles. Le pôle loisirs
proposera trois salles de 300, 200 et 50 places pouvant accueillir des
projections de films et des performances de spectacles vivants pouvant
permettre la projection de films d’auteurs et de cinéma généraliste à travers
une programmation mélangeant les genres et les publics. Avec un total de 12
maquis, un espace de restauration de 400 places et une zone de service, le Food
Court, placé dans un endroit privilégié du Qcc, se veut un endroit accessible
et ouvert à tous les visiteurs.