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Réforme du secteur de la boulangerie: Ce qui est attendu de l’étude annoncée

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La qualité du pain servi aux consommateurs en cause La qualité du pain servi aux consommateurs en cause

Au terme de l’étude qu’il entend commanditer pour améliorer les conditions d’exercice des boulangeries au Bénin, le gouvernement disposera de plusieurs documents stratégiques et opérationnels qui serviront de référence pour ses actions dans le secteur. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 23 mai 2025 à 07h13 Durée 3 min.
#secteur de la boulangerie

Les plaintes des consommateurs au sujet de la qualité du pain qui sort des boulangeries n’auront plus droit de cité dans les jours à venir. Le gouvernement amorce une réforme profonde de ce secteur pour l’assainir. Il a marqué son accord pour la conduite d’une étude dans le cadre de la réforme du secteur béninois de la boulangerie.

En effet, les plaintes des consommateurs au sujet du pain se multiplient et touchent plusieurs aspects. D’abord, la baisse du poids des baguettes, sans réduction du prix, est vivement dénoncée. Ce phénomène, qualifié de «diminution masquée», est perçu comme une arnaque, surtout dans un contexte économique difficile.

De la même manière, la qualité du pain est de plus en plus remise en cause : certains boulangers utiliseraient des farines de mauvaise qualité, parfois importées à bas prix, et des additifs non homologués, ce qui soulève des inquiétudes sanitaires.

Les consommateurs estiment aussi que la cuisson du pain est irrégulière, avec des pains parfois trop durs, trop mous ou mal fermentés. Ils critiquent également le non-respect des normes d’hygiène dans certaines boulangeries, notamment en matière de manipulation et de conservation du pain.

Aussi, les augmentations répétées du prix du pain, souvent sans concertation ni communication, aggravent le mécontentement général.

Face à ces problèmes, les organisations de défense des consommateurs ne cessent de demander un encadrement plus strict du secteur, un contrôle rigoureux des matières premières, et une meilleure transparence dans la fixation des prix. C’est à cet appel que répond le gouvernement en commanditant cette étude afin de prendre les décisions adéquates.

En effet, dans le Programme d’action du gouvernement 2021-2026, il est prévu une réforme globale de la boulangerie. Cette étude mettra à la disposition du ministère de l’Industrie et du Commerce plusieurs documents. Il s’agit notamment du guide technique d’installation d’une unité de boulangerie au Bénin, du guide des bonnes pratiques et des normes pour la production du pain et du mécanisme pour la détermination participative du prix du pain avec les acteurs du secteur. L’étude permettra aussi d’avoir les instruments de détection et de mesure de substances prohibées qui pourraient se trouver dans la farine de blé, la pâte de farine de blé et le pain.

De fait, on tend véritablement vers une révolution qui va à la fois moderniser le secteur et préserver la santé des consommateurs car ladite réforme, comme on peut le voir, vise le renforcement des instruments juridiques existants ainsi que des normes sanitaires, de qualité et de sécurité alimentaire. Aussi, prendra-t-elle en compte, la modernisation des conditions de production et l’amélioration des techniques appliquées aux fins d’introduire des pratiques innovantes ; le tout pour produire du pain de meilleure qualité au profit de la population.

Par le passé, il y a eu quelques tentatives mais infructueuses des ministres de l’industrie et du commerce pour assainir ce secteur. 

A présent, le gouvernement entend instaurer un nouveau cadre légal et règlementaire pour les acteurs du secteur et le bien-être des populations. Cette initiative est la suite logique des insuffisances révélées par l’état des lieux du secteur que le même gouvernement avait commandité.

A terme, le secteur de la boulangerie pourra être aussi réformé comme d’autres notamment celui de la commercialisation du carburant. 

Comme les stations-service

En attendant les nouveautés dans le secteur de la boulangerie, celui de la commercialisation du carburant fait déjà sa mue, même si le “kpayo” continue de résister.

En effet, grâce aux réformes du gouvernement, le secteur des stations-service au Bénin a connu une transformation notable entre 2016 et 2023, passant de 175 à 321 stations conformes aux normes. Cette évolution résulte d’une série de réformes initiées par le gouvernement pour moderniser et structurer le secteur pétrolier, longtemps affecté par des problématiques telles que la vente informelle de carburant et des procédures administratives complexes pour l’obtention des agréments d’importation, de stockage et de distribution.

Parmi les mesures phares, l’institutionnalisation de l’agrément en ligne a simplifié la procédure de délivrance, réduisant la durée de traitement de six mois à un mois, avec la suppression du capital social exigé pour l’obtention de l’agrément. Ces réformes ont facilité l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché, contribuant à une augmentation significative du nombre de stations-service.

Pour garantir des prix abordables et préserver le pouvoir d’achat des citoyens, le gouvernement a mis en place un système de subventions aux produits pétroliers.

Dans le même temps, pour faciliter l’accès au carburant et lutter contre le “Kpayo”, des dizaines de mini stations sont construites dans la ville de Cotonou. L’action s’étendra bientôt aux autres villes, selon le gouvernement.

Parallèlement, le gouvernement a entrepris une réforme du secteur du gaz domestique, visant à uniformiser les bouteilles de gaz et à les rendre interchangeables sur tout le territoire. Cette mesure, adoptée en mai 2025, prévoit que la Société Dépôts Pétroliers du Bénin (Dpb S.a) devienne propriétaire des bouteilles, assurant ainsi une gestion centralisée et une meilleure régulation du marché».