La Nation Bénin...
Au
terme de l’étude qu’il entend commanditer pour améliorer les conditions
d’exercice des boulangeries au Bénin, le gouvernement disposera de plusieurs
documents stratégiques et opérationnels qui serviront de référence pour ses
actions dans le secteur.
Les
plaintes des consommateurs au sujet de la qualité du pain qui sort des
boulangeries n’auront plus droit de cité dans les jours à venir. Le gouvernement
amorce une réforme profonde de ce secteur pour l’assainir. Il a marqué son
accord pour la conduite d’une étude dans le cadre de la réforme du secteur
béninois de la boulangerie.
En
effet, les plaintes des consommateurs au sujet du pain se multiplient et
touchent plusieurs aspects. D’abord, la baisse du poids des baguettes, sans
réduction du prix, est vivement dénoncée. Ce phénomène, qualifié de «diminution
masquée», est perçu comme une arnaque, surtout dans un contexte économique
difficile.
De
la même manière, la qualité du pain est de plus en plus remise en cause :
certains boulangers utiliseraient des farines de mauvaise qualité, parfois
importées à bas prix, et des additifs non homologués, ce qui soulève des
inquiétudes sanitaires.
Les
consommateurs estiment aussi que la cuisson du pain est irrégulière, avec des
pains parfois trop durs, trop mous ou mal fermentés. Ils critiquent également
le non-respect des normes d’hygiène dans certaines boulangeries, notamment en
matière de manipulation et de conservation du pain.
Aussi,
les augmentations répétées du prix du pain, souvent sans concertation ni
communication, aggravent le mécontentement général.
Face
à ces problèmes, les organisations de défense des consommateurs ne cessent de
demander un encadrement plus strict du secteur, un contrôle rigoureux des
matières premières, et une meilleure transparence dans la fixation des prix.
C’est à cet appel que répond le gouvernement en commanditant cette étude afin
de prendre les décisions adéquates.
En
effet, dans le Programme d’action du gouvernement 2021-2026, il est prévu une
réforme globale de la boulangerie. Cette étude mettra à la disposition du
ministère de l’Industrie et du Commerce plusieurs documents. Il s’agit
notamment du guide technique d’installation d’une unité de boulangerie au
Bénin, du guide des bonnes pratiques et des normes pour la production du pain
et du mécanisme pour la détermination participative du prix du pain avec les
acteurs du secteur. L’étude permettra aussi d’avoir les instruments de
détection et de mesure de substances prohibées qui pourraient se trouver dans
la farine de blé, la pâte de farine de blé et le pain.
De
fait, on tend véritablement vers une révolution qui va à la fois moderniser le
secteur et préserver la santé des consommateurs car ladite réforme, comme on
peut le voir, vise le renforcement des instruments juridiques existants ainsi
que des normes sanitaires, de qualité et de sécurité alimentaire. Aussi,
prendra-t-elle en compte, la modernisation des conditions de production et
l’amélioration des techniques appliquées aux fins d’introduire des pratiques
innovantes ; le tout pour produire du pain de meilleure qualité au profit de la
population.
Par
le passé, il y a eu quelques tentatives mais infructueuses des ministres de
l’industrie et du commerce pour assainir ce secteur.
A
présent, le gouvernement entend instaurer un nouveau cadre légal et
règlementaire pour les acteurs du secteur et le bien-être des populations.
Cette initiative est la suite logique des insuffisances révélées par l’état des
lieux du secteur que le même gouvernement avait commandité.
A
terme, le secteur de la boulangerie pourra être aussi réformé comme d’autres
notamment celui de la commercialisation du carburant.
Comme les stations-service
En
attendant les nouveautés dans le secteur de la boulangerie, celui de la
commercialisation du carburant fait déjà sa mue, même si le “kpayo” continue de
résister.
En
effet, grâce aux réformes du gouvernement, le secteur des stations-service au
Bénin a connu une transformation notable entre 2016 et 2023, passant de 175 à
321 stations conformes aux normes. Cette évolution résulte d’une série de
réformes initiées par le gouvernement pour moderniser et structurer le secteur
pétrolier, longtemps affecté par des problématiques telles que la vente
informelle de carburant et des procédures administratives complexes pour
l’obtention des agréments d’importation, de stockage et de distribution.
Parmi
les mesures phares, l’institutionnalisation de l’agrément en ligne a simplifié
la procédure de délivrance, réduisant la durée de traitement de six mois à un
mois, avec la suppression du capital social exigé pour l’obtention de
l’agrément. Ces réformes ont facilité l’entrée de nouveaux acteurs sur le
marché, contribuant à une augmentation significative du nombre de
stations-service.
Pour
garantir des prix abordables et préserver le pouvoir d’achat des citoyens, le
gouvernement a mis en place un système de subventions aux produits pétroliers.
Dans
le même temps, pour faciliter l’accès au carburant et lutter contre le “Kpayo”,
des dizaines de mini stations sont construites dans la ville de Cotonou.
L’action s’étendra bientôt aux autres villes, selon le gouvernement.
Parallèlement, le gouvernement a entrepris une réforme du secteur du gaz domestique, visant à uniformiser les bouteilles de gaz et à les rendre interchangeables sur tout le territoire. Cette mesure, adoptée en mai 2025, prévoit que la Société Dépôts Pétroliers du Bénin (Dpb S.a) devienne propriétaire des bouteilles, assurant ainsi une gestion centralisée et une meilleure régulation du marché».