La Nation Bénin...
La Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication
(Haac) a clôturé, ce jeudi 26 juin, sa première session ordinaire de l’année.
Au terme de quatre mois de travaux intensifs, l’institution de régulation des
médias a dressé un bilan satisfaisant avec 52 rapports examinés et 19 décisions
prises. Cette session, ouverte le 27 mars dernier, a été marquée par un
engagement soutenu des conseillers et une volonté affirmée de renforcer
l’efficacité de l’action de la Haac.
Conformément à l’article 94 du règlement intérieur de
l’institution, cette première session de 2025 a permis aux membres de la Haac
d'examiner plusieurs dossiers cruciaux. Parmi les dossiers abordés figurent la
régulation des médias, la situation des cartes de presse, la gestion des
fréquences, le renouvellement de conventions, ainsi que le fonctionnement
interne et la visibilité de l’institution. Le président de la Haac, Edouard
Loko, a salué l’implication sans faille des conseillers et des directeurs
associés aux plénières. « Nous avons beaucoup travaillé, mais nous pouvons
faire encore mieux», a-t-il déclaré, soulignant la complexité de certains
dossiers examinés et l'importance de maintenir une posture d’intégrité et de
neutralité face aux intérêts partisans ou personnels.
La session a aussi été l'occasion d'aborder avec fermeté
certaines problématiques récurrentes, notamment la publicité illégale sur les
médicaments par des tradipraticiens ou des structures religieuses, et les
dérives observées sur certaines chaînes de télévision satellitaires. Le
président Loko a rappelé que ces pratiques sont interdites par la loi et que la
Haac veille à leur interdiction effective. « On ne fait pas de publicité sur
les médicaments, les écoles, les avocats ou les pratiques mystiques. Cela est
ainsi partout dans le monde », a-t-il martelé. Face à la multiplication des
offres fallacieuses de guérison ou de prospérité sur certaines chaînes, Edouard
Loko a annoncé des mesures fermes pour protéger les citoyens contre les abus,
notamment l’interdiction de toute forme de publicité mystique sur les médias
audiovisuels. Dans la perspective de
l’échéance présidentielle de 2026, la Haac entend maintenir sa vigilance pendant
toute la période préélectorale. Le président Loko a insisté sur le fait que dès
la reprise des travaux prévue pour fin septembre, l’institution devra statuer
sur les règles encadrant la campagne électorale. D'ici à là, les conseillers
sont appelés à rester mobilisés sur le terrain, malgré la fin officielle de la
session.
Retour encadré de l’aide de l’État à la presse
L’une des annonces phares de cette clôture est le retour de l’aide de l’État à la presse. Longtemps au cœur de polémiques et de suspicions, cette aide sera désormais encadrée et orientée vers des projets concrets, notamment la rénovation de la ‘’Maison des médias’’ et le paiement des dettes d'eau et d'électricité des associations professionnelles. Edouard Loko a dénoncé les pratiques du passé, où l’aide était dilapidée sans réels impacts sur la profession, et a précisé que cette fois-ci, aucun centime ne sera utilisé à des fins personnelles. Un appui financier est également prévu pour la formation continue des journalistes, notamment par le biais de modules in situ, plus adaptés aux besoins réels du terrain. Le président de la Haac a conclu son discours par un message fort. «Nous devons tous être conscients que l’intérêt général passe avant tout. La Haac ne recherche pas la popularité, mais l’efficacité ». Il a exprimé sa reconnaissance envers les chaînes de télévision qui ont accompagné les travaux de la Haac, tout en appelant à une meilleure couverture médiatique des activités institutionnelles. Les travaux reprendront à la fin du mois de septembre avec un agenda chargé, notamment la réglementation de la communication préélectorale. En attendant, les membres de la Haac continueront d’accomplir leurs missions hors session, dans la perspective d’élections transparentes et bien encadrées.