La Nation Bénin...
Les
députés du groupe parlementaire ‘’Union progressiste le Renouveau’’ (UpR) sont
favorables à tout mécanisme de révision du Code électoral pourvu que cela
satisfasse à la triple condition de la légalité, de l’égalité et de la
légitimité. Ils ont affiché leur position à la faveur d’une conférence de
presse tenue à leur siège à Cotonou, vendredi 26 janvier dernier.
Les
députés du groupe parlementaire Union progressiste le Renouveau (UpR) ont
livré, vendredi dernier, la substance de leur rencontre avec le chef de l’État,
Patrice Talon. Face aux hommes des médias, ils confirment qu’il a été question
de la modification du Code électoral conformément à la décision Dcc n°24-001 du
4 janvier 2024 de la Cour constitutionnelle.
L’honorable
Aké Natondé, président du groupe parlementaire UpR, a rappelé les propos du
chef de l’Etat qui les appelle à la discipline de groupe et en a profité pour
réaffirmer son attachement aux fondamentaux de la Constitution du Bénin que
sont : la forme républicaine et la laïcité de l’Etat, la limitation d’âge, la
limitation à deux mandats pour tout président de la République. « Le chef de
l’Etat a particulièrement insisté sur ce dernier aspect avant de nous dire
fermement qu’il se mettrait en travers de toute réponse législative qui ne
respecte pas les fondamentaux précités », a fait savoir l’honorable Aké
Natondé.
Le
président du groupe parlementaire UpR a aussi affiché la position d’étape dudit
groupe parlementaire. «L'Assemblée nationale tenant de la Constitution le
pouvoir législatif, elle l'a toujours exercé à chaque période précédant les
élections pour modifier le Code électoral et améliorer la qualité du système
électoral, l'invitation de la Cour ne prive pas la représentation nationale de
réexaminer d'autres dispositions du même code en vue d'en améliorer la qualité
», a fait observer l’honorable Aké Natondé qui souligne que pour ce qui
concerne la décision dont le dispositif est rappelé, la question est de savoir
dans quel sens modifier les dispositions relatives au parrainage pour rétablir
l'égalité entre les titulaires du pouvoir de parrainer dans le respect de
l'esprit de la réforme constitutionnelle ayant abouti à l'établissement de
l'année électorale.
S'il
est vrai que chaque député membre du groupe parlementaire est, à son propre
titre, intéressé à parrainer les prochains candidats à la présidentielle, il
indique que la réponse doit satisfaire l'impérieuse nécessité de la légitimité
politique et de la légalité constitutionnelle des titulaires du pouvoir de
parrainer. L'égalité à rétablir, à l’en croire, doit l'être aussi bien entre
les maires (décision explicite de la Cour) mais aussi entre les députés et les
maires. «Sous cette double observation, s'il est retenu que les députés en
exercice parrainent en l'état de la législation, la perte de la légitimité
politique pour ceux qui ne seraient pas réélus serait manifeste, comme il en
serait ainsi des maires en exercice dont le pouvoir de parrainer serait
maintenu », a-t-il indiqué.
Triple condition
Il
note également que s'il est retenu que seuls les maires issus des élections
communales et municipales de 2026 seront admis à parrainer, la rupture de
l'égalité avec les députés en exercice serait également une tache dans le
dispositif. Les corrections souhaitées devraient permettre de régler à la fois
la question de l'égalité entre tous les parrains, maires et députés compris, la
question de la légitimité politique et la question de la légalité. «Le groupe
parlementaire est disposé à examiner toute solution et tout mécanisme qui
satisfont à la triple condition de la légalité, de l'égalité et de la
légitimité », a-t-il martelé.
A
la question des journalistes de savoir s’ils n’ont pas peur d’être accusés de
vouloir légiférer rien que pour leurs intérêts, l’honorable Aké Natondé répond
que c’est la Constitution qui a donné le pouvoir législatif au parlement qui
l’a toujours exercé. « A chaque élection, l’Assemblée revisite le code
électoral. La décision de la Cour ne vient que nous rappeler notre devoir», a
indiqué l’honorable Aké Natondé. Il explique que même s’il n’y avait pas une
décision de la Cour, les parlementaires étaient dans l’obligation de relire le
code électoral, de voir si tout ce qui s’y trouve mérite de continuer
exactement comme cela a toujours été fait depuis 1990. « Dans l’histoire du
renouveau démocratique, il n’y a jamais eu une élection sans que l’Assemblée nationale
ne toilette les lois», insiste le président du groupe parlementaire UpR. Et il
ajoute : « Avant, on changeait carrément les lois, mais depuis 2017, nous nous
sommes dotés d’un code électoral, et là nous toilettons juste le texte.
C’est-à-dire qu’à l’application, ce qui mérite d’être amélioré. Nous n’avons
aucune peur de jouer le rôle que la Constitution nous confère ».
Le groupe parlementaire Up le Renouveau ouvert à tout mécanisme de révision du Code électoral