La Nation Bénin...
Le gouvernement béninois a acté au cours du
Conseil des ministres du 31 janvier dernier la création de quatre agences
chargées de la sauvegarde du patrimoine dans différentes aires
socioculturelles. Une option qui, de l’avis du ministre en charge du secteur,
vise à inventorier, répertorier et sauvegarder l’héritage culturel et
patrimonial du pays et d’en faire la promotion.
Le gouvernement béninois a fait de la promotion
culturelle, l’un des éléments importants de son action de développement. A son
actif, des innovations introduites dans la réforme juridique en matière
patrimoniale par l’adoption de la loi n°2021-09 du 22 octobre 2021 portant
protection du patrimoine culturel en République du Bénin. Depuis 2016,
l’Exécutif béninois est resté fidèle à cette ligne de conduite. Il a déployé de
nombreuses actions dont l’une des plus fortes, reste le retour au Bénin des
trésors royaux et les nombreuses expositions et activités culturelles
organisées autour. Mieux, le pays, depuis lors, est bien coté sur la scène
artistique et les œuvres de ses acteurs culturels voyagent un peu partout à
travers le monde. Dans cet engagement sur fond d’actions, s’il reste un maillon
faible, c’est bien celui du patrimoine culturel immatériel « pourtant dense et
riche dans chacune de nos aires culturelles», fait observer le ministre en
charge de la Culture, en conférence de presse, ce mardi 6 février à Cotonou. Ce
dysfonctionnement se conjugue désormais au passé avec les actes du Conseil des
ministres du 31 janvier qui autorisait la mise en place d’un nouveau cadre
institutionnel avec à la clé, la création de nouvelles agences.
Ces agences, au nombre de quatre, sont
missionnées pour élaborer des plans de sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel et assurer leur mise en œuvre dans la perspective d’améliorer leur
contribution au développement socioéconomique du pays. Il s’agit de l’Agence de
sauvegarde de la culture Adja-Tado, l’Agence de sauvegarde de la culture
Yoruba, l’Agence de sauvegarde de la culture du Grand Borgou, l’Agence de
sauvegarde de la culture des Montagnes. Ces agences, selon le ministre, ne
disposent pas de territoires physiques de compétence mais couvrent plutôt des
espaces socioculturels. Leur avènement tire également sa source de la
Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Le
but de cette convention, faut-il le rappeler, c’est la sauvegarde du patrimoine
culturel immatériel, le respect du patrimoine culturel immatériel des
communautés, des groupes et des individus, la sensibilisation aux niveaux
local, national et international à l’importance du patrimoine culturel immatériel
et de son appréciation mutuelle et enfin la coopération et l’assistance
internationales ». Il leur est aussi demandé, poursuit le ministre Babalola
Jean-Michel Abimbola, de soutenir l’identification et l’inventaire des éléments
du Patrimoine culturel immatériel (Pci) dans leur aire culturelle de
compétence. Elles doivent aussi, « veiller à leur sauvegarde et à leur mise en
valeur, œuvrer à l’appropriation et au développement du patrimoine culturel
immatériel auprès des jeunes, et notamment en milieux éducatifs, contribuer à
la mise en œuvre des actions dans le cadre de l’élaboration des dossiers
d’inscription des biens du patrimoine culturel immatériel sur la liste du
patrimoine de l’humanité et promouvoir des actions de sauvegarde favorisant
l’harmonie et la cohésion sociales, le respect de la coexistence, de la
tolérance religieuse et des pratiques coutumières conformes aux lois et
règlementations en vigueur ».
Mise en valeur
Pour ce qui est de leur champ de compétence,
elles auront à s’occuper des représentations, traditions et expressions orales,
y compris la langue comme vecteur d’expression et de transmission, ainsi que
les espaces, artefacts et objets associés, des arts de spectacle, des pratiques
sociales, des connaissances se rapportant à la nature et à l’univers ainsi que
ceux liés à l’artisanat traditionnel.
La mission desdites agences prend aussi en
compte la conduite de recherches scientifiques pour l’identification, la
documentation, la préservation, la protection, la promotion, la mise en valeur,
la transmission, essentiellement par l’éducation formelle et non formelle, la
revitalisation des différents aspects de ce patrimoine. Ce qu’ambitionne le
gouvernement, c'est de les voir contribuer à l’économie touristique du pays par
le renforcement des dispositifs de médiation culturelle et le renforcement des
collections des institutions muséales et patrimoniales.
Aubaine aussi pour valoriser les Trésors
humains vivants dont regorge le pays, mais aussi la richesse patrimoniale des
privés et des communautés sur laquelle dorénavant, l’Etat impose son droit de
regard à des fins de préservation, de promotion et de lutte contre les circuits
frauduleux d’œuvres artistiques et patrimoniales, a précisé le ministre. Chaque
agence est dotée d’un conseil scientifique composé de trois spécialistes de
l’aire socioculturelle, d’une personne ressource spécialiste du patrimoine culturel
immatériel et d’un représentant de l’Agence de sauvegarde de la culture
concernée.
L’avènement de ces agences, de l’avis du
ministre Abimbola, ne crée aucun conflit d’attributions avec les agences
existantes, mais certaines d’entre elles perdent d’office leur existence.
Le ministreen charge de la Culture lors de la conférence de presse