La Nation Bénin...
Tout est bien qui finit bien. Le cataclysme annoncé pour les législatives n’a pas eu lieu. Au contraire le scrutin s’est déroulé dans le calme et la paix. Preuve de la maturité du peuple à qui il faut attribuer la victoire.
Aura-t-il lieu ou n’aura-t-il pas lieu ? La question était sur toutes les lèvres. Et beaucoup craignaient un scénario catastrophique pour le srutin du dimanche dernier, suite aux tiraillements qui ont eu lieu entre le gouvernement et le COS-LEPI par rapport à la non distribution des cartes d’électeur.
Dimanche 26 avril dernier, jour prévu pour le scrutin, les observateurs ont été unanimes que tout s’est bien passé dans la plupart des localités du pays. «Un scrutin sans incidents majeurs», ont-ils déclaré à la presse aussi bien nationale qu’internationale, à la fermeture des bureaux de vote.
Comment expliquer cette situation, alors qu’il y a quelques jours, c’était encore la psychose généralisée ? En tout cas, nombreux sont ceux qui dressent la palme au peuple béninois et lui attribuent la victoire.
Depuis la campagne, il y avait des prémices de cette maturité du peuple. Des signes qui ne trompent pas, car beaucoup d’actes et de faits inédits ont montré à souhait que le temps et les épreuves ont fini par aguerrir les Béninois. Des affiches et autres affichettes qui cohabitent pacifiquement sur les carrefours, des caravanes qui se croisent sans qu’il n’y ait des noms d’oiseaux. Bref, le peuple a joué sa partition et n’a pas toujours suivi les politiques qui, quoiqu’on dise, ne sont pas eux non plus, des ennemis mais de simples adversaires qui tentent de manipuler, à des moments donnés et pour des raisons inavouées, leurs concitoyens. Aujourd’hui, c’est la démonstration de la maturité du peuple, est-on tenté de dire. D’ailleurs, comment cela pourrait-il se passer autrement pour un peuple qui fête actuellement les noces d’argent de sa démocratie !
Plus de doute
25 ans de pratique démocratique avec autant de scrutins, on ne peut plus douter de cette réaction du peuple. Car, depuis le Renouveau démocratique en 1990, cela faisait la quinzième fois que les Béninois se rendaient aux urnes : 5 fois pour la présidentielle (1991, 1996, 2001, 2006, 2011), 7 fois pour les législatives ( 1991, 1995, 1999, 2003, 2007, 2011 et 2015), 2 fois pour les communales (2003 et 2008), sans oublier le référendum constitutionnel en 1990.
Même si pour certains, 15 scrutins en 25 ans, c’est trop peu pour vanter les mérites d’une démocratie, force est de reconnaître qu’ils ne seront pas nombreux, les pays de la sous-région à se bomber le torse et regarder fièrement le monde en face et dire «Nous faisons la démocratie. Nous allons régulièrement au vote dans la paix et la transparence».
C’est dire donc que l’œuvre entamée par le général Mathieu Kérékou, Monseigneur Isidore de Souza et les autres se poursuit bon an mal an.
Les politiques eux peuvent jouer régulièrement à se faire peur, le peuple lui est mûr et joue pleinement sa partition : celle de choisir dans la paix et la tranquillité ses dirigeants.
C’est heureux, c’est à son actif. Il reste à poursuivre l’œuvre pour le bonheur de la postérité et l’image du pays.