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Signature d’accord entre le Bénin et le Brésil : De meilleurs jours pour la filière anacarde

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Par   Joel TOKPONOU, le 25 févr. 2022 à 10h01
Le Projet de renforcement du potentiel de production et transformation de l’anacarde du Bénin par la République fédérative du Brésil entre dans sa phase opérationnelle. Les représentants des deux pays ont signé, hier jeudi 24 février à Cotonou, l’accord portant sur cette initiative. Un simple geste entre le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et l’ambassadeur de la République fédérative du Brésil au Bénin, et toute une filière éprouve une grande joie. Avec la signature de l’accord de mise en œuvre du Projet de renforcement du potentiel de production et transformation de l’anacarde du Bénin par la République fédérative du Brésil, ce produit agricole a de beaux jours devant lui. Portant sur un montant d’environ 832 millions F Cfa, ce projet permettra aux producteurs des deux pays d’échanger leurs expériences afin d’améliorer leurs capacités de production et de transformation. L’ambassadeur de la République fédérative du Brésil en est convaincu. Regina Celia de Oliveira Bittencourt fonde sa conviction sur les valeurs culturelles et cultuelles que partagent les deux pays. « Nos deux pays présentent aussi des caractéristiques communes aux plans climatique et pédologique. Ce qui constitue des conditions propices à des échanges », a-t-elle déclaré. Plus qu’un projet, ce sera un symbole de renforcement de la coopération sud-sud entre les deux Etats. « Le projet permettra d’élargir le portefeuille technique de l’ambassade », a-t-elle poursuivi. Tout en appréciant le troisième rang qu’occupe actuellement le Bénin en Afrique de l’Ouest en matière de production de l’anacarde, l’ambassadeur annonce que le défi actuel est de se hisser à la première place, surtout que la filière est l’une des priorités du gouvernement béninois. Car, estime-t-elle, avec ce projet, la productivité et la qualité de la filière anacarde vont nettement s’améliorer. Le défi est donc énorme. Mais il est à la mesure des ambitions du gouvernement. Ce qui rassure Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, quant à l’atteinte des performances espérées. « Le cajou constitue l’une des filières à haute valeur agricole… c’est pourquoi il est envisagé de parvenir à emblaver 500 000 hectares d’ici trois à quatre ans », a-t-il dit. En décidant d’engager ce projet avec le plus grand Etat d’Amérique latine, le gouvernement voudrait son appui pour aider le secteur privé et tous les producteurs à améliorer leurs prestations. Il compte surtout sur l’expérience brésilienne. « Coopérer avec le Brésil est devenu un impératif », a martelé le ministre Gaston Dossouhoui qui a énuméré certaines caractéristiques culturelles et agricoles propres aux deux pays. « Nous sommes liés par la culture et l’agriculture. L’histoire nous a liés. Et pour rester liés, il faut travailler sur des facteurs qui renforcent nos liens », a insisté le ministre. Puis il a expliqué le processus qu’il a conduit jusqu’à l’aboutissement du projet. Selon le ministre, une délégation béninoise était sur le sol brésilien pour s’imprègner des réalités du pays afin de bénéficier au maximum de la collaboration. La moisson de cette mission n’a pas été maigre. Bien au contraire ! « Les membres de la délégation sont revenus avec un package de nouvelles connaissances », reconnaît Gaston Dossouhoui. Au Bénin, la production d’anacarde est en forte augmen-tation depuis 2016 grâce à d’importants investissements publics en faveur des filières agricoles et à une stratégie concentrant les moyens sur six filières prioritaires, dont l’anacarde, et créant sept pôles de développement agricole. Dans la Zone économique spéciale en cours d’installation à Glo-Djigbé – Zè, certaines entreprises intervenant dans la transformation de l’anacarde se positionnent déjà pour y prendre leurs quartiers. D’ailleurs, des magasins de stockage des matières premières sont déjà construits. Ce qui constitue une preuve que le pays est prêt pour optimiser ce projet qui lui permettra d’avoir plus aisément accès au marché international.