La Nation Bénin...
Le
professeur Prudent Victor Topanou était, lundi 13 mai dernier, l'invité de la
télévision Canal 3 Bénin. Le député de l'Union progressiste le Renouveau s'est
prononcé sur la crise entre le Bénin et le Niger qui visiblement prend une
tournure inquiétante.
«
C'est une situation suffisamment regrettable», déplore Prudent Victor Topanou,
député de la 6e circonscription électorale, face à l'escalade de la crise
diplomatique entre le Bénin et le Niger. Il note un fondement juridique dans la
décision du gouvernement de mettre l'embargo sur le pétrole nigérien au Bénin
pour faire entendre raison aux autorités du Niger. Il fait savoir dans ses
explications qu'il s'agit de contre-mesures en droit international, qui oblige
le président Patrice Talon à amener les autorités nigériennes à respecter les
dispositions des articles 4 et 90 du traité de l'Union économique et monétaire
ouest africaine (Uemoa). A l'en croire, ces dispositions exigent
la libre circulation
des biens et des personnes. « À l'évidence,
le maintien des frontières du Niger fermées est une violation flagrante de ce
droit international», affirme le professeur de Sciences politiques qui soutient
qu'on ne peut accuser le Bénin d'avoir violé le droit.
Au
plan politique, le député laisse entendre qu'il y a encore des efforts à faire.
Il pense que des acteurs privés peuvent servir d'intermédiaires pour régler
cette crise, même avec ''une diplomatie informelle" s'il le faut. L'invité
de la télévision Canal 3 Bénin rejette d'emblée les accusations des autorités
nigériennes qui estiment que le Bénin abrite des espions ou mercenaires pour
attaquer le Niger. « C'est probablement un alibi pour cacher les vraies
raisons», affirme-t-il, tout en exhortant les putschistes à dire la vérité pour
que le problème soit résolu. Pour une sortie de crise, l'ancien ministre
Prudent Victor Topanou suggère que le contact soit renoué. Il convie le
président Patrice Talon à privilégier la diplomatie informelle,
s'il le faut, car «tôt ou tard, les relations vont se normaliser entre les deux
pays», affirme-t-il. « Et Pourquoi donc faire tard ce qu'on peut faire tôt ? »,
s'interroge Prudent Victor Topanou, invitant les deux parties à trouver des
solutions intermédiaires. Par ailleurs, il relève que la crise du Niger a
révélé les faiblesses de la Communauté économique des États de l'Afrique de
l'Ouest (Cedeao) et que le Niger aurait pu se plaindre de la Cedeao, plutôt que
de jeter son dévolu sur le Bénin qui n'a fait qu'appliquer une décision de
l'organisation sous régionale.