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Taxation des produits à l’exportation : Des efforts supplémentaires attendus par les partenaires sociaux

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Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 15 févr. 2022 à 16h42
Les partenaires sociaux ne sont pas indifférents à la mesure prise par le gouvernement pour juguler la hausse des prix des denrées de grande consommation. Tout en saluant la démarche, la Cosi-Bénin et la Cspib en attendent davantage. La Centrale des syndicats du privé et de l’informel du Bénin (Cspib) et la confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin) approuvent la décision du Conseil des ministres du 2 février 2022, relative à la taxation de certains produits à l’exportation. Une mesure du gouvernement qui vise à encourager l’écoulement desdits produits au plan interne, afin de juguler la hausse des prix des produits de grande consommation. « Cette mesure va atténuer la situation mais il faudra aller au-delà. On sait que la crise est mondiale. Le gouvernement peut aussi aller dans le sens de la subvention de certains produits pour les rendre plus accessibles », a fait savoir Clarisse Gnanhoui, secrétaire générale de Cspib-Bénin. Les produits concernés sont le soja, le coton, le manioc transformé ou non, le karité, le riz paddy, l’igname (tubercule et cossette) et la noix de cajou. Il est désormais établi sur ces denrées, l’application d’un taux de majoration du prix moyen de vente dans l’ordre de 20 % pour celles dont les besoins de consommation interne sont très élevés, et 10 % pour celles dont l’offre dégage un excédent par rapport à la demande nationale. A en croire Noël Chadaré, secrétaire général de Cosi-Bénin, il s’agit d’une mesure qui aura sans doute des effets face à la situation actuelle, mais il faudra un mécanisme adéquat pour le long terme. « Ce sont des mesures conjoncturelles qui ont été prises au moment où nous attendons des mesures pérennes. Mais pour l’instant, notre souhait est que ces mesures aient leurs effets et que les travailleurs soient soulagés. Néanmoins, nous pensons qu’il faut aller au-delà et penser à un mécanisme », a-t-il souligné avant de proposer la mise en place d’une structure qui pourrait faire des stockages et reverser les produits sur le marché en cas d’inflation. Un suivi rigoureux des prix Mais en attendant de nouvelles mesures, la Sg Cspib suggère un état de veille en matière de suivi des prix. « J’étais à une rencontre à laquelle ont pris part les importateurs au ministère du Commerce, et j’ai compris qu’on ne peut pas seulement jeter le tort sur le gouvernement, mais il faudrait aussi analyser le problème au niveau de ces importateurs qui ont des manœuvres qui contribuent à la hausse des prix… », a-t-elle indiqué. A en croire la Sg Clarisse Gnanhoui, les commerçants ont pris l’habitude de profiter de la pénurie des produits pour créer l’inflation et dans le cas d’espèce, l’annonce de l’augmentation des salaires a certainement servi de prétexte, car les produits disponibles sur le marché ne sont pas le fait d’un nouvel arrivage ayant subi le coût actuel de la douane. « Le gouvernement peut fixer les prix des produits de première nécessité. Il est garant de la sécurité de ses citoyens. Et dans les pays développés, les producteurs cultivent d’abord pour la consommation locale. Il faut qu’on y arrive… », a expliqué la Sg Cspib. Autant de propositions qui feront sans doute objet de discussions lors des échanges entre gouvernement et partenaires sociaux.