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Vih Sida : Découverte d’une virulente variante

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Par   Fulbert Adjimehossou, le 07 févr. 2022 à 21h42
Une variante du Vih, hautement transmissible a été identifiée par des chercheurs aux Pays-Bas. L’Onu s’en préoccupe. Vigilance. Le Sida reste toujours une menace. Les résultats de l’étude publiée dans la revue Science révèlent une nouvelle variante du Vih qui augmente le nombre de particules virales dans le sang. Ce qui rend le sujet plus susceptible de transmettre le virus. De même, la variante semble entraîner une réduction des cellules immunitaires appelées cellules TCD4. Ainsi, les personnes vivant avec ce variant connaissent un taux de déclin du système immunitaire deux fois plus élevé. En effet, le Vih est l'un des virus à la mutation la plus rapide jamais étudiée. Des recherches antérieures ont mis en évidence des changements dans la virulence globale, mais ces changements sont généralement le résultat de l'acquisition de mutations différentes par de nombreuses souches. A l'aide des séquences du génome, les chercheurs ont retracé les relations évolutives entre les variantes du Vih pour déterminer la vitesse de propagation du virus. Les personnes infectées par cette variante découverte partageaient des versions étroitement apparentées du virus. Ce qui explique que la variante se transmet rapidement, selon Chris Wymant, auteur principal de l’étude. Sans traitement, les sujets infectés développeraient le sida dans les 2 à 3 ans suivant le diagnostic, contre 6 à 7 ans pour celles infectées par d'autres souches de Vih. En réaction à cette étude, l’Onu pense que ce variant nouvellement identifié ne représente pas une menace majeure, mais souligne l’urgence d’accélérer les efforts pour enrayer la pandémie de Vih. « Nous devons de toute urgence déployer des innovations médicales de pointe de manière à atteindre les communautés qui en ont le plus besoin. Qu’il s’agisse du traitement du VIH ou des vaccins contre la Covid-19, les inégalités d’accès perpétuent les pandémies d’une manière qui nous nuit à tous », a déclaré dans un communiqué Eamonn Murphy, directeur exécutif adjoint par intérim de l’Onu Sida. La bonne nouvelle est que les traitements habituellement préconisés (antirétroviraux) combattent de manière tout aussi efficace le variant. Selon Joël Wertheim, biologiste de l'évolution et épidémiologiste moléculaire à l'université de Californie à San Diego, les mutations découvertes dans la nouvelle variante ne la rendent pas résistante aux médicaments existants contre le VIH. « Tous les outils de notre arsenal devraient encore fonctionner », a-t-il souligné. Les auteurs estiment que la variante est apparue dans les années 1990 aux Pays-Bas et s'est propagée rapidement au cours des années 2000. Sa circulation a diminué depuis 2010 environ, du fait probablement des efforts déployés pour freiner la transmission du Vih. Deux porteuses de la variante ont été trouvées en Suisse et en Belgique. Cependant, selon les chercheurs, aucun cas n'a été identifié plus loin.