La Nation Bénin...
Tête-à-tête avec le président de la Cour constitutionnelle puis avec celui de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac). Ce lundi 25 mars, Dandi Gnamou, nouvelle présidente de la Haute cour de justice, a échangé avec prof. Dorothé Sossa et Rémi Prosper Moretti dans le cadre de sa visite de courtoisie aux présidents d’institutions ; une visite traditionnelle que rendent les nouveaux présidents d’institutions de la République à leurs pairs en fonction.
Cour
constitutionnelle… C’est la première étape de la visite de courtoisie de Dandi
Gnamou, nouvelle présidente de la Haute cour de justice aux présidents
d'institutions, ce lundi à Cotonou. Ici, Dandi Gnamou connaît très bien la
maison, car elle vient à la rencontre de son président puisqu’elle est membre
de la Cour constitutionnelle, mais aussi de son collègue président
d’institution. Mais ce n’est pas tout. « C’est lui qui a facilité mon
intégration dans le corps des enseignants-chercheurs quand j’étais arrivée au
Bénin. A l’époque, il était doyen de la Fadesp », a déclaré la présidente de la
Haute cour de justice à propos de prof. Dorothé Sossa, président de la Cour
constitutionnelle.
Ce
sont des échanges « agréables » qu’elle a eus avec le patron de la haute
juridiction, assure-t-elle, au sortir de l’audience. « Donc, c’est pour moi un
grand plaisir et un honneur (…) de pouvoir bénéficier de ses conseils », a
ajouté Dandi Gnamou.
Quelques
heures après la Cour constitutionnelle, la présidente de la Haute cour de
justice s’est rendue au siège de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la
communication (Haac). Elle a pu échanger avec le patron des lieux, Rémi Prosper
Moretti. Au-delà de la prise de contact et des civilités, la visite de
courtoise a été l’occasion pour les deux personnalités de discuter de plusieurs
sujets liés aux médias.
«
L’année dernière, la Haute cour de justice avait fait un travail particulier
avec les médias et nous pensons à comment continuer sur cette lancée parce que
la communication est l’un des éléments clés dans une démocratie… », a indiqué
Dandi Gnamou.
La
Haute cour de justice n’a pas encore jugé un membre du gouvernement depuis sa
création. Pour cette raison, certains Béninois pensent qu’il faut la supprimer.
D’autres ne se souviennent même plus si cette institution existe encore. Au
détour de sa visite de courtoisie à la Haac, Dandi Gnamou rappelle que la
juridiction a été créée pour juger le président de la République et les membres
du gouvernement. A l’en croire, la Haute cour de justice a toujours un effet
dissuasif et elle ne pense pas que les membres de l'exécutif aient oublié
qu’ils peuvent être jugés à tout moment.
«
Sortir la Haute cour de justice de l’oubli, ça passe par deux éléments. Le
premier, c’est de modifier la Constitution (...). Second élément, bien que la
Haute cour de justice n’ait pas fait un procès, elle reste une juridiction qui
a un effet dissuasif, ne serait-ce que par sa présence. C’est aussi pour cela
que je fais le tour pour rappeler qu’elle existe et qu’en tant que telle, elle
est capable à tout moment de mettre en jeu la responsabilité de tout membre de
l'exécutif, quel que soit le moment où ce membre de l’exécutif a commis une
infraction ou un crime. Donc, nous avons un rôle dissuasif qui est là, qui est
fort et qui est souvent oublié par le grand public mais qui, je suis sûre,
n’est pas oublié des membres de l’exécutif», a-t-elle souligné. «Le chantier
que nous menons, ajoute-t-elle, c’est qu’avec cette présence dissuasive, il
faut voir comment opérationnaliser sur le plan juridique la Haute cour de
justice sans la modification de la Constitution… ».
Dandi
Gnamou précise que c’est un projet parmi tant d’autres, et ses grandes lignes
seront exposées au peuple après consultations et avis favorables¦
La présidente de la Haute cour de justice est également satisfaite de sa rencontre avec prof. Dorothé Sossa, président de la Cour constitutionnelle