La Nation Bénin...
Pour
la période 2025-2027, le gouvernement s’engage dans une stratégie ambitieuse
centrée sur quatre axes majeurs : capital humain, transformation économique,
protection environnementale et gouvernance renforcée. Ces priorités visent à
consolider les acquis, relever les défis et propulser le pays vers un
développement inclusif et durable.
Le
Bénin se prépare à franchir une étape décisive dans son ambition de
développement avec la définition de ses priorités pour la période 2025-2027.
« Au regard de l’évolution prévisible de la conjoncture dans le monde, le
rythme de création de la richesse au Bénin devrait atteindre le niveau de 6,8 %
en légère hausse, comparé à celui attendu à fin décembre 2024 de 6,7 % »,
a indiqué Romuald Wadagni, ministre de l’Economie et des Finances, lors de la
présentation du budget de l’Etat 2025. « Le niveau projeté du rythme de
création de la richesse en 2025 à 6,8 % et ce, malgré les effets des tensions
géopolitiques, est soutenu par la politique d’allocation des ressources
publiques orientée vers un meilleur ciblage de la dépense publique en faveur de
l’investissement et du social », ajoute-t-il.
Pour
ce faire, le gouvernement trace les grandes lignes d’un programme structuré
autour de quatre axes stratégiques. La Note analytique sur le Programme de
développement adossée à la loi de finances 2025 (Dgb, décembre 2024) indique
que le premier axe concerne le renforcement du capital humain. Cette priorité
vise à améliorer l’accès à l’éducation et à la santé tout en garantissant
l’équité et la qualité des services. L’enseignement technique et professionnel
occupe une place centrale, tandis que la modernisation des infrastructures
sanitaires permettra de répondre aux besoins d’une population jeune et
croissante.
Les
avancées réalisées ces dernières années illustrent ces efforts. Par exemple,
l’incidence de la pauvreté monétaire au niveau national a diminué, passant de
38,5 % en 2019 à 36,2 % en 2022, traduisant une amélioration progressive des
conditions de vie, selon la Note.
Economie
et climat
Le deuxième axe vise à accélérer la transformation structurelle de l’économie. Cela inclut l’augmentation de la productivité agricole et la valorisation des filières prioritaires. Le développement des infrastructures énergétiques et numériques est également essentiel pour connecter davantage de populations et soutenir les petites et moyennes entreprises. En 2023, le secteur tertiaire a renforcé sa contribution à la croissance économique, atteignant 3,1 %, confirmant son rôle clé dans l’économie nationale.
La
troisième priorité repose sur la protection de l’environnement et le
développement territorial. L’extension des projets d’assainissement pluvial et
de gestion des déchets vise à améliorer la qualité de vie dans les centres
urbains tout en renforçant la résilience face aux aléas climatiques.
Pour
rappel, le taux de valorisation des déchets urbains est passé de 35 % en 2018 à
45 % en 2023. De plus, des projets de logements sociaux et la modernisation des
marchés contribueront à réduire les inégalités territoriales.
Facteurs de succès et défis
Enfin,
la consolidation de la gouvernance constitue un pilier essentiel pour garantir
l’efficacité des politiques publiques. Le gouvernement s’engage à moderniser
l’administration, à renforcer la transparence et à intensifier la lutte contre
la corruption. Entre 2015 et 2021, des réformes ciblées ont permis de réduire le
taux de criminalité de 10 %. Par ailleurs, une gestion rigoureuse des dépenses
publiques et un système de suivi-évaluation performant sont prévus pour
maximiser l’efficacité des investissements.
Pour
réussir, le Bénin devra miser sur plusieurs leviers : la stabilité politique et
économique, le renforcement des institutions, une meilleure coordination entre
les ministères, ainsi que des partenariats stratégiques avec le secteur privé
et les acteurs internationaux.
Cependant,
des défis majeurs subsistent. Les crises internationales, les aléas économiques
et les disparités régionales pourraient freiner les ambitions. En interne, la
faible capacité d’absorption des fonds publics reste un obstacle important■