La valorisation énergétique des déchets ménagers et industriels dans la sous-région passe par le développement de techniques de combustion et de méthanisation à petite et moyenne échelle. Une étude sur la gestion durable de ces déchets en vue de la production d’énergie a identifié quatre projets pilotes pouvant faire l’objet de financement et de mise à échelle dans chacun des pays de l’Uemoa. L’énergie produite serait réinjectée ou revendue aux différents commerces et industries autour des sites d’implantation.
Le consortium Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (Institut 2IE) -Finergreen, au terme de cette étude, propose la valorisation des déchets des marchés de fruits et légumes par la production de biogaz, qui pourrait s’étendre aux marchés à bétail en fonction de l’organisation et de l’aménagement des sites sélectionnés. Ce type de projet est en cours d’implémentation au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire et pourrait être répliqué dans les autres pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Suivant le modèle « Faso Biogaz » au Burkina Faso, les experts suggèrent la production d’énergie à partir de déchets organiques. Le projet sera mis en œuvre dans une zone industrielle agroalimentaire et adossé à un abattoir.
Un autre projet pilote met l’accent sur la valorisation énergétique à partir de déchets agricoles dans une zone industrielle. Il s’agira de renforcer et de mettre à l’échelle de l’Union ce qui se fait déjà au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.
Il sera aussi question de mettre en place une chaîne de valeur des déchets ménagers à l’échelle des communes rurales, incluant le tri à la source, la collecte, l’implantation d’un centre de traitement et de valorisation énergétique des déchets.
Le déploiement de tels projets nécessite une meilleure structuration et l’accompagnement de l’ensemble de la filière : de la collecte au traitement final des déchets, estiment les experts.
Appuis
L’étude propose de mener des activités de renforcement de capacités des acteurs et de sensibilisation à la valorisation énergétique des déchets. Ce sera à travers des ateliers «recherche-action », des visites d’études des sites des projets sélectionnés et d’échanges sur les freins et leviers au développement de ces activités.
Il paraît pertinent, recommande l’étude, de renforcer la planification et le contrôle par une entité publique indépendante de la filière, et de responsabiliser les acteurs industriels quant à la gestion de leurs propres déchets. Le consultant insiste aussi sur l’amélioration de la logistique de collecte des déchets, la garantie de sa sécurité et l’encadrement du tri des déchets. Il penche aussi pour la proposition d’un cadre réglementaire et fiscal incitatif, ainsi qu’éventuellement des subventions pour viabiliser les projets de valorisation énergétique des déchets ménagers et industriels.
Par ailleurs, il est recommandé l’élaboration d’une politique régionale de gestion durable des déchets orientée sur l’approche par chaîne de valeur qui permettra de mieux cadrer les activités de valorisation énergétique des déchets dans les pays de l’Uemoa.
Pour rappel, l’étude s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de Responsabilité sociétale des entreprises (Rse) de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) qui vise, entre autres, la production de plusieurs études sur les énergies renouvelables susceptibles de générer des projets bancables.