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Place de la culture dans le processus de développement

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Justino Vieyra Justino Vieyra

Durant deux jours le Bénin a focalisé toutes les attentions sur le Vodun. Le Vodun, socle de la culture béninoise, nous en sommes tous fiers. Mais interrogeons-nous sur la place de la culture dans le processus de développement des nations.

Par   Justino Vieyra, le 11 janv. 2024 à 00h59 Durée 3 min.
#Place de la culture #le processus de développement

La culture contribue aux politiques, stratégies et programmes qui ciblent le développement social et économique, la durabilité environnementale, l'harmonie, la paix et la sécurité. La culture est à la fois un moteur et un catalyseur du développement durable.

Elle est perçue comme une ressource permettant d'atteindre des objectifs de développement nationaux et internationaux dans bien de domaines de l'activité humaine, notamment la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, la promotion de la santé et de l'éducation, et la préservation de l'environnement.

La culture a en réalité deux fonctions, une fonction ontologique qui permet à l'être humain de se signifier à lui-même et aux autres, et une fonction instrumentale qui facilite l'adaptation aux environnements en produisant des comportements, des attitudes, c'est-à-dire de la culture.

Une culture est favorable au développement si elle permet, premièrement, de diffuser le progrès technique et l'esprit d'innovation, deuxièmement, de favoriser la mise en place d'institutions politiques et sociales qui encouragent un haut degré de mobilité sociale.

Le patrimoine culturel et naturel riche et diversifié de l'Afrique est important pour le développement durable, la réduction de la pauvreté et le maintien puis la consolidation de la paix.

Le développement culturel se définit comme une mise en valeur des ressources physiques et mentales de l'homme en fonction des besoins de la personnalité et de la société. La culture joue sur les performances économiques non par le contenu des valeurs collectives qu’elles suscitent, mais par leur plus ou moins grande diversité. Cela signifie que des valeurs collectives anti-économiques et favorables à une mentalité rentière peuvent avoir des effets bénéfiques sur le développement économique et l’activité productive des entrepreneurs uniquement parce qu’elles sont partagées par tout le monde. Lorsque l’argument est présenté de cette manière, on comprend, d’une part, qu’il demande à être mieux explicité et, d’autre part, que les économistes s’interrogent sur le contenu des normes sociales, des valeurs collectives, et des croyances des individus.

La culture dans ce cas se définissant comme un système de croyances et de valeurs habituelles qu’une ethnie, une religion et un groupe social transmettent de génération en génération à tous ses membres de manière équitable, l’analyse entre dans le contenu des valeurs et des croyances de chaque groupe. Elle différencie les pays en fonction de ce que la majorité des individus d’un pays pense sur des sujets divers. Il est supposé que la culture a des conséquences directes sur les performances d’un pays parce qu’elle agit sur le sens du travail, le niveau de l’épargne (frugalité/prodigalité), sur le sens de l’innovation, sur le niveau de confiance et/ou sur le niveau de fertilité.

La culture est favorable au développement économique si elle est favorable à l’innovation. Elle n’est favorable à l’innovation que si elle entretient un rapport favorable à la science. Le rapport à la science joue directement sur le prestige de l’innovateur. En différenciant les sciences de la morale, certaines sociétés débouchent sur la route du développement à travers l’innovation technique. Le rapport à la science influe sur la dynamique du progrès technique parce qu’il donne aux scientifiques un prestige social plus ou moins grand. La culture comme corps de connaissance va être plus ou moins perméable aux résultats de la science, à sa méthode et à son esprit. Le scientifique ne croit que ce qu’il peut démontrer. Il exige une connaissance fondée sur une méthode systématique et contrôlée par des données empiriques. Contrairement à la religion, la science refuse le principe d’une parole révélée. Elle appelle l’homme à s’affranchir de ses tabous, de ses craintes, pour aller au-delà de ce qui est permis et codifié. La science naît comme la philosophie d’un esprit critique ou insatisfait des explications avancées par les anciens, les grands prêtres ou les sages. Elle est une forme de contestation de l’ordre moral établi par les grands prêtres. Elle peut servir cet ordre si ses résultats le soutiennent ou contribuer à le détruire. Tout ce qui affaiblit cet esprit et cette méthode expérimentale de la science sape alors l’ordre de la science et du progrès. Les sociétés qui donnent une place importante au savoir scientifique et qui différencient fortement la morale de la science donneront plus de valeur à la nouveauté et à l’innovation que les sociétés qui se réfèrent toujours au passé et à la tradition pour juger de la désirabilité d’un bien ou d’une action.