La Nation Bénin...

Application de la Convention médicrime: Le Fonac outille policiers, magistrats et agents de santé de l’Ouémé

Société
Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 26 juil. 2018 à 07h19
[caption id="attachment_30108" align="alignnone" width="1024"]Des médicaments[/caption]

Le Front des organisations nationales de lutte contre la corruption (Fonac) a organisé, mardi 24 juillet dernier, une sensibilisation à l’intention des agents de santé, de la justice et de la Police républicaine de l’Ouémé sur la convention médicrime relative à la lutte contre les faux médicaments. La séance a eu lieu à la direction départementale de la Santé de l’Ouémé à Porto-Novo.

Le Front des organisations nationales de lutte contre la corruption (Fonac) est en campagne de sensibilisation dans six départements du Bénin en l’occurrence l’Atlantique, le Couffo, les Collines, la Donga, le Plateau et l’Ouémé sur la Convention médicrime. Il organise cette activité en collaboration avec la Direction des pharmacies, médicaments et des explorations diagnostiques (Dpmed) du ministère de la Santé avec le soutien financier du projet Initiative de coopération sécuritaire en Afrique de l’Ouest (Wacsi Bénin) de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid). 

La délégation du Fonac était, mardi 24 juillet dernier dans l’Ouémé. La rencontre s’est déroulée dans les locaux de la direction départementale de la Santé à Porto-Novo. Elle a réuni des magistrats, des agents de la Police républicaine et du secteur sanitaire. L’atelier vise surtout à informer cette cible du contenu de cette convention internationale signée le 28 octobre 2011 à Moscou en Russie et entrée en vigueur le 1er janvier 2016 dans les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe. Elle constitue, pour la première fois, un instrument juridique contraignant dans le domaine du droit pénal qui criminalise la contrefaçon mais aussi la fabrication et la distribution de produits médicaux mis sur le marché sans autorisation ou en violation des normes de sécurité. Le Bénin a ratifié cette convention par décret n°2017-431 du 10 août 2017 qui est désormais en vigueur. Cette ratification par le chef de l’Etat fait suite à la validation du texte par l’Assemblée nationale le 19 juin 2017, a expliqué le directeur adjoint de la Dpmed, Nicolas Sodabi. Elle s’inscrit dans le cadre de la politique générale de l’Etat, relative à l’amélioration des services sociaux de base et vise à renforcer : l’assainissement du sous-secteur pharmaceutique, la qualité des produits pharmaceutiques mis à la consommation au Bénin, l’amélioration des soins de santé, la disponibilité et l’accessibilité financière des médicaments, et la réduction des cas de maladies et de décès liés à la consommation des médicaments du circuit illicite, détaille le communicateur principal.
Nicolas Sodabi informe, par ailleurs, que la ratification de la convention médicrime permettra d’éviter les conséquences du trafic des faux médicaments et de la vente illicite des produits pharmaceutiques sur la santé notamment les insuffisances rénales, les résistances médicamenteuses et la toxicomanie. Cette convention médicrime porte sur les produits médicaux, qu’ils soient ou non protégés par des droits de propriété intellectuelle ou qu’ils soient ou non des produits génériques, y compris les accessoires destinés à être utilisés avec les dispositifs médicaux, ainsi que les matériaux destinés à être utilisés dans la fabrication de produits médicaux. Le conférencier a fait part des sanctions prévues par la Convention médicrime. Lesquelles vont de l’emprisonnement à l’extradition en passant par la réclusion criminelle. Ces sanctions viennent renforcer celles de la loi n°97-020 du 17 juin 1997 portant conditions de l’exercice clientèle privée des professions médicales et paramédicales, informe Nicolas Sodabi. Le directeur adjoint de la Dpmed sera appuyé par Cléophas Gbédji Oké, 3e vice-président du Fonac qui invite chaque participant à être des ambassadeurs du Front pour la promotion de la Convention médicrime et la réussite de la lutte.
Le directeur départemental de la Santé de l’Ouémé, Simplice Tokpo, salue cette initiative du Fonac qui vient renforcer les actions de sa direction sur le terrain dans le cadre de la traque aux médicaments de rue. Il se réjouit de la cible choisie composée des policiers, des agents de santé et des magistrats, gage de l’efficacité de la lutte.