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Issifou Moumouni: Un passionné du bien-être communautaire

Société
Issifou Moumouni donnant des consignes Issifou Moumouni donnant des consignes

Issifou Moumouni est une figure admirée à Kégamarou, arrondissement de Sompérékou, commune de Banikoara. Dans cette localité où il travaille comme relais communautaire, les habitants lui confient régulièrement leurs problèmes de santé et obtiennent gain de cause. Par sa détermination, il contribue significativement à améliorer la santé de la communauté. 

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 08 avr. 2025 à 07h59 Durée 3 min.
#bien-être communautaire

Le cocorico avait fini à peine de résonner. Dans le brouillard très épais de l’harmattan ce matin-là, Issifou Moumouni, relais communautaire dans le village de Kégamarou, arrondissement de Sompérékou commune de Banikoara, ne passe pas inaperçu. Vêtu d’un complet en tissu pantalon rose, style Good Luck manche courte, superposé d’un gilet de l’Unicef, et coiffé d’un chapeau traditionnel, il sillonne les ménages inscrits dans son cahier des charges sans se séparer de son sac contenant son dispositif de suivi des communautés. Dans l’arrondissement, il est perçu comme un champion en matière de santé communautaire, un veilleur infatigable qui ne fait pas son travail à moitié.

Dans son sac, on retrouve un tensiomètre, un thermo flash numérique, un périmètre brachial, une tablette, une caisse métallique, un imperméable contre la pluie, des bottes, un gobelet, stylos et cahiers. Avec ce dispositif, Issifou, teint noir, taille élancée, a appris à détecter les signes de maladies courantes, à promouvoir l’hygiène et la nutrition et à orienter les membres de sa communauté vers les centres de santé appropriés. Il se sert de sa motocyclette pour rallier les concessions plus aisément.  A l’écoute des besoins des membres de sa communauté, Issifou Moumouni, la vingtaine révolu, veille au grain. Aucun détail ne lui échappe dans sa mission de contrôle.

« Nous sommes l’intermédiaire entre l’hôpital et notre communauté. Nos activités visent la cohésion sociale et la paix. Nous sommes l’œil des autorités communales, du gouvernement et de la communauté. Nous veillons à la promotion du droit des enfants », fait-il comprendre, sourire aux lèvres.

Les données sur les indicateurs de santé qu’il collecte sont remontées vers la hiérarchie. Sa mission est de plusieurs ordres: sensibiliser les populations pour prévenir les maladies, dépister les cas de maladies et de malnutrition des enfants de moins de cinq ans, référer certains cas vers les centres de santé, assurer le suivi des personnes malades pour qu’elles reçoivent les soins appropriés et qu’elles respectent leur traitement…

Les témoignages renseignent que la petite Nabilath (enfant de moins de 5 ans) lui doit son meilleur état de santé actuel. Trois mois plus tôt, la petite avait perdu un peu de sa forme, car touchée par une malnutrition. Pour avoir la paix, ses parents ont dû suivre à la lettre les consignes du « médecin maison».  

Avec Issifou et les communautés, le courant passe. La plupart du temps, les conversations se déroulent dans la langue du milieu afin de faciliter leur meilleure compréhension et assimilation. «Issifou Moumouni est un très bon relais communautaire. Toutes les semaines, il vient contrôler notre ménage en s’assurant de l’hygiène et de notre état de santé. Il commence par les personnes les plus âgées et contrôle particulièrement les enfants de moins de cinq ans. En cas de maladie, il nous réfère vers les centres de santé », témoigne Farouk Taïrou, père de famille.

Côté hygiène, Issifou Moumouni mise sur la prévention des maladies en veillant à la propreté de l’eau et de leur contenant. Dans les différentes concessions visitées, il fait le tour du propriétaire pour s’en assurer. Et pour s’en convaincre, il se sert lui-même dans un bocal.