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Lutte contre l’extrémisme violent: Care International Bénin/Togo lance Prevnire à Djougou

Société
Par   Marius IBIKOUNLE, le 23 févr. 2023 à 05h39
Le projet de Prévention de l’extrémisme violent au Nord Bénin par les initiatives de résilience économique (Prevnire) a été lancé à Djougou, ce mardi 21 février, en présence d’un parterre de personnalités et d’acteurs des Organisations de la société civile. Une initiative de Care International Bénin/Togo, d’une durée de vingt-quatre mois, dans les communes de Nikki, Pèrèrè, Bassila et Djougou.Le lancement officiel du projet de Prévention de l’extrémisme violent au Nord- Bénin par les initiatives de résilience économique (Prevnire), ce mardi 21 février dans la commune de Djougou est, selon Alain Troukou, représentant du directeur de mission de Care International Bénin/Togo, une réponse au tableau sécuritaire préoccupant dans des régions vulnérables à l’extrémisme violent du Bénin. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la vision 2030 de Care en adressant les possibles solutions en matière de stabilisation et prévention des conflits à travers la résilience des groupes. Il intègre, selon le représentant de Care, la vision du Programme d’action du gouvernement. Son objectif, précise-t-il, est de prévenir l’extrémisme violent dans les zones du Bénin les plus exposées au risque afin d’éviter que ces milieux deviennent des terreaux fertiles de canalisation et/ou d’expansion des entrepreneurs de violence. Spécifiquement, Prevnire soutient les initiatives des Organisations de la société civile visant à renforcer les capacités professionnelles et économiques des jeunes et femmes vulnérables exposés au risque de l’extrémisme violent. Prevnire est financé à hauteur de 733 333 euros pour un appui conséquent de 550 000 euros par l’Union européenne à travers le 11e Fonds européen de développement. Il sera mis en œuvre durant vingt-quatre mois à Nikki et Pèrèrè dans le Borgou et à Djougou et Bassila dans la Donga.

Impacter les communautés du Nord-Bénin

Il ressort des explications d’Alain Troukou que l’analyse situationnelle dans la région Nord du Bénin, conduite par plusieurs organisations y compris Care International Bénin/Togo, a confirmé la vulnérabilité socio-économique des jeunes et des femmes. Les incidences de pauvreté monétaire en 2019 y sont élevées avec 53,3 % dans le Borgou et 43,3 % dans la Donga contre 38,5 % au niveau national, selon l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm 2019). « Grâce à l’appui des Ong partenaires sur le projet, Care International Bénin/Togo entend impacter 600 jeunes vulnérables composés de 300 jeunes femmes et 300 jeunes hommes de 18 à 35 ans sans emploi ou exerçant un emploi précaire, 1 200 femmes vulnérables constituées en groupes d’épargne et de crédit dénommés Fafawa (femmes autonomes, filles ambitieuses). 60 Fafawa, 50 agents et membres des Organisations de la société civile locale (Osc), 10 Osc locales et 4 mairies seront aussi impactés », fait savoir Alain Troukou. Les bénéficiaires finaux sont 15 300 personnes des ménages des participants au projet. Leurs conditions de vie sont indirectement impactées par le renforcement des activités économiques des participants au programme. 234 000 actifs agricoles dont 128 922 hommes et 105 414 femmes des quatre communes cibles sont impactés par la promotion des opportunités économiques locales ainsi que 911 646 personnes dont 452 786 hommes et 457 860 femmes représentant les populations exposées au risque de radicalisation et d’extrémisme violent dans les quatre communes cibles. Pour Djibril Amadou, premier adjoint au maire de Djougou, le projet prend en compte les garanties d’une paix durable en vue du développement socio-économique des femmes. Mountarou Kassimou, directeur exécutif de l’un des consortiums en charge de la mise en œuvre du projet, réitère l’engagement des partenaires à atteindre les résultats. Toutes choses qu’encourage Amadine Amoussouga-Akpo, chargée de mission à la mobilisation des ressources bilatérales à la direction générale du Financement et du développement. La présentation de Marielle Dégboé, coordonnatrice de programme, a permis aux participants de cerner le contour du projet Prevnire.

Initiative sociale

Le préfet de la Donga souligne qu’au Bénin comme ailleurs, plusieurs programmes sont mis en œuvre pour réduire les risques liés aux actes de violence par et envers les jeunes et les femmes, cibles les plus vulnérables du fait de leurs conditions de vie précaires. « À travers ces initiatives, nous sommes d’accord qu’aucune raison, qu’elle soit d’ordre culturel, économique ou social, ne justifie que les jeunes hommes et femmes âgés de 18 à 35 ans et les femmes de 15 à 49 ans se voient restreindre l’accès aux multiples opportunités », a insisté le préfet Illiassou Biaou Aïnin. Prevnire vient compléter les efforts du gouvernement béninois en fournissant aux jeunes et aux femmes les moyens adéquats d’autonomisation leur permettant de s’épanouir pleinement, a-t-il ajouté. Il recommande aux acteurs d’accorder de l'importance au projet à tous les niveaux afin que les jeunes et les femmes puissent atteindre une autonomisation socio-économique véritable pour le bien-être des populations.