La Nation Bénin...
A la Faculté des droits et de sciences politiques de
l'Université de Parakou, les résultats de la première session de juin 2025 en
première année de droit sont désormais connus. Sur un total de 2 482 étudiants
régulièrement inscrits, seulement six sont admis définitivement.
Tombés, il y a quelques jours, les résultats de la première session de juin 2025, en première année de droit à la Faculté des droits et de sciences politiques de l'Université de Parakou, font objet de tous les commentaires et inquiétudes. Ils sont caractérisés par un échec massif des étudiants. Seulement 6, sur les 2 482 étudiants inscrits, s'en sont définitivement tirés avec succès. Le reste, soit les 2 476, reviendra pour la deuxième session. A cette allure, un risque de désaffection pour les cours de droit, au niveau de cette université, est à craindre.
Une hécatombe
Mais loin d'être perturbé par ce résultat catastrophique, le doyen de cette faculté, Moctar Adamou, se veut rassurant. A sa tête, depuis plus de 6 ans, il informe que ce n'est pas pour la première fois que son établissement enregistre ce genre de situation.
« Nous avons fait, depuis 2012, l'option du système Lmd.
Ce n'est plus le système traditionnel qui voulait qu'avec 10 de moyenne, vous
passiez, explique-t-il, pour justifier cet échec élevé des étudiants ». Avec le
Lmd, ce n'est pas le cas. Ici, il s'agit d'unités d'enseignement avec de grands
regroupements effectués par matières. En première année, par exemple, « nous
avons jusqu'à 13 regroupements. Pour valider la première session, il faut avoir
eu la moyenne dans chacune des 13 unités », poursuit-il. « Ainsi, à l'issue de
la première session, il n'y a que 6 qui, au décompte final, ont pu valider
toutes les unités, pour être déclarés définitivement admis », précise-t-il.
Parmi eux, il est fort possible, selon lui, que certains,
après avoir échoué l'année dernière, n'aient eu à composer que dans quelques
matières seulement, pour pouvoir enfin valider toutes les unités.
« Avec le système Lmd, les textes appliqués au Bénin
exigeaient que l'on laisse l'étudiant
qui arrive à éliminer 85 % des unités, aller en année supérieure», a rappelé,
un peu plus loin, le doyen Moctar Adamou. «S'il a 15 % de reprises, on lui
permet de passer. Mais, lorsqu'on a fait la première expérience en 2019, ceux
qui avaient été déclarés admissibles à la première session avec des reprises
dans quelques matières, ne sont plus venus composer à la seconde session »,
déplore le doyen. «Etant donné qu'ils sont déclarés admissibles, puis ont été
autorisés à aller en deuxième année, ces étudiants pensent disposer de tout
leur temps et lorsqu'ils le voudront, ils viendront composer dans les matières
qu'ils doivent reprendre », fait-il observer. C'est la raison pour laquelle, sa
faculté a fait le choix, depuis 2020, de considérer qu'un étudiant a validé la
première session s'il a validé toutes les unités. Cela date déjà de 5 ans.
« Donc, ce n'est pas pour la première fois que les
résultats, lors de la première session en première année de droit, donnent lieu
à des échecs massifs. Si on appliquait le taux de 85 %, ce serait autre chose
», a également prévenu le doyen Moctar Adamou. Selon lui, c'est mieux d'obliger
les étudiants n'ayant pas validé les 100 % des unités à venir en éliminer le
maximum, au cours de la seconde session. « On leur donne une chance de pouvoir
atteindre un taux honorable qui dépasse les 85 %, pour être rachetés et passer
en deuxième année », soutient-il.
En effet, il n'est pas possible pour un étudiant de
quitter la deuxième année pour la troisième année, alors qu'il lui reste encore
des matières à reprendre en première année. D'où la nécessité de l'obliger à
faire des efforts pour éliminer le maximum d'unités en première année.
« Ce n'est donc pas un échec. Sinon que c'est le système
qui est comme ça », confie-t-il.
« L' année dernière, il y a eu environ 785 admis à la seconde session », a informé le doyen. Il garde espoir qu'à la seconde session, les étudiants seront nombreux à tirer leur épingle du jeu. « Toutefois, ce ne sont pas tous ceux qui viennent dans cette faculté de droit, qui ont le profil pour être des juristes. Parfois, certains ne font pas le très bon choix. Ils viennent seulement pour augmenter l'effectif des étudiants de cette faculté », regrette-t-il.