La Nation Bénin...
Les feux tricolores ne servent pas seulement de moyens de
régulation de la circulation. Ils sont aussi une opportunité pour des vendeurs
de la rue qui les transforment en marchés à ciel ouvert.
Les vendeurs, souvent jeunes et dynamiques, portent leurs
marchandises en main, sur la tête ou dans des paniers. Ils vendent une grande
variété de produits allant des bouteilles d’eau, friandises, masques, gadgets
électroniques, jouets, aux fruits et aux accessoires de téléphone. « Je vends
des déodorants, tapis pour voiture, des papiers mouchoirs », affirme Eugène
Tchedo. Quand le feu passe au rouge, ces vendeurs se faufilent habilement entre
les véhicules pour proposer leurs articles aux usagers.
Cette pratique répond à un besoin réel, notamment quand
les usagers n’ont pas le temps d’aller se procurer les articles. Toutefois,
elle présente des risques importants, tant pour les vendeurs que pour les usagers
de la route : accidents, insécurité et embouteillages. « J’ai été témoin un
jour d'un accident dû à la vente dans les feux tricolores au niveau du stade de
l'Amitié », rappelle Narcisse Agnissou.
Malgré les interdictions dans certaines villes, cette forme de commerce demeure un moyen de survie économique pour de nombreuses personnes en situation de précarité, en particulier dans un contexte de chômage élevé et d’insuffisance d’opportunités formelles. « J’ai choisi les feux tricolores comme mon lieu de commerce puisque je ne dispose pas de moyens pour prendre une boutique et payer le loyer chaque mois », explique Eugène Tchedo. Il fait savoir que les policiers sont souvent à leurs trousses et parfois saisissent leurs produits.