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45e Championnat d'Afrique des clubs champions de handball: Adjidja Hbc en quête de maturité, Flowers Hbc prêt pour le défi africain

Sports
Les joueurs d’Adjidja en pleine séance d’entraînement au Hals de Cotonou Les joueurs d’Adjidja en pleine séance d’entraînement au Hals de Cotonou

A quelques jours du coup d'envoi de la 45e édition du Championnat d’Afrique des Clubs Champions de handball (du 10 au 19 octobre prochain, au Maroc), les trois représentants béninois, Adjidja Hbc hommes et Flowers Cnss Hbc hommes et dames poursuivent leur préparation avec rigueur et détermination. Ceci, avec un objectif clair : affiner le collectif et peaufiner les dernières stratégies pour affronter l'élite du handball africain. En quête de maturité pour Adjidja et prêt pour le défi africain, pour Flowers, ils nourrissent de grandes ambitions pour cette prestigieuse compétition continentale. 

Par   Abdul Fataï SANNI, le 07 oct. 2024 à 12h48 Durée 3 min.
#45e édition du Championnat d’Afrique des Clubs Champions de handball

Dans le cadre du Cacc 2024, les représentants béninois intensifient leur préparation pour aborder cette compétition de la meilleure des manières. Après avoir clôturé une saison réussie au niveau national (Adjidja, vice-champion chez les hommes et Flowers, champion dans les deux catégories, ndlr), les trois équipes béninoises se focalisent désormais sur l’objectif continental.

Sous la houlette de son entraîneur principal, Mathieu Serge Dako, l'équipe des militaires abordera cette compétition avec détermination, mais aussi avec la volonté de tirer les leçons de ses récentes expériences. « Adjidja ne se prépare pas maintenant, Adjidja s'est déjà préparé», insiste le coach Dako. En effet, le club se préparait depuis, utilisant les différentes phases du championnat national comme terrain d’expérimentation et de correction. « Nous avons profité des matchs de phases préliminaire et intermédiaire pour corriger des erreurs. Ce format ressemble d’ailleurs à celui de la compétition africaine, notamment dans l'organisation en play-off », précise-t-il. Si Adjidja n'a pas pu conserver son titre de champion national, terminant vice-champion, cette situation est vue comme une étape formatrice pour l’équipe, comparée à un adolescent en quête de maturité. Pour Mathieu Dako, le développement de son équipe ressemble à celui d’un être humain en pleine croissance. « Adjidja, comme vous le savez, est toujours en apprentissage. C’est comme un enfant qui écoute très bien ses parents au début, mais qui, en entrant dans l’adolescence, commence à vouloir s’affirmer, à douter de la communication ». Cette phase d’affirmation, parfois source de tensions et d’incompréhensions, aurait coûté à l’équipe son titre national. Mais pour l’entraîneur, ces épreuves sont essentielles. « Ce qui est très intéressant pour une grande équipe, ce n’est pas seulement de connaître la victoire. Il faut aussi passer par des échecs pour se relever et mieux se reconstruire, aussi bien sur le plan psychologique qu’émotionnel », explique le technicien Mathieu Dako. Pour lui, ce chemin vers la maturité est essentiel pour que ses joueurs, qu’il compare à des adolescents en quête de personnalité, franchissent un cap. «Une fois ces étapes passées, ils doivent se réinventer, écouter à nouveau, et devenir des adultes accomplis», résume l’entraîneur avec une certaine philosophie.

Le collectif, clé de la réussite

Pour Mathieu Serge Dako, la priorité des dernières séances est le renforcement du collectif, véritable pierre angulaire de la réussite d’Adjidja. « J'ai des joueurs qui sont physiquement en forme, techniquement capables, et qui maîtrisent bien les tactiques individuelles. Mais le plus difficile, c’est de faire fonctionner le collectif », confie-t-il. Il déplore le fait que, lors du championnat, chaque joueur ait cherché à briller individuellement, ce qui a altéré l’harmonie du groupe. « Chaque joueur voulait montrer ce qu’il savait faire, au détriment du collectif qui a souffert de cette attitude», dira-t-il. Cependant, le coach se veut optimiste. « Nous avons analysé nos performances tout au long du championnat, et aujourd'hui, les joueurs ont compris. A travers des séances vidéo et des discussions, ils ont pris conscience de l'importance de renforcer le collectif. Depuis que nous avons repris les entraînements, nous nous concentrons sur cet aspect pour arriver prêts aux Jeux continentaux », explique Dako. Après une période de repos bien méritée, l’équipe a repris les entraînements avec un nouvel élan et une détermination renouvelée. «Nous avons donné une semaine de repos aux joueurs après le play-off, pour qu’ils puissent se régénérer et se préparer mentalement pour cette compétition. Maintenant, nous sommes dans la phase d’affinage et de mise en place des stratégies que nous allons présenter en championnat d'Afrique », conclut le coach. Ainsi, Adjidja Hbc semble prêt à relever les défis du Cacc, avec une équipe rajeunie, mais en quête de maturité. Sous la conduite de Mathieu Serge Dako, le club espère non seulement rivaliser avec les grandes équipes africaines, mais aussi franchir un cap dans son développement collectif, pour consolider sa place parmi les meilleurs clubs de handball du continent.

Flowers Cnss Hbc, serein

A quelques jours du lancement des hostilités, l'équipe de Flowers Hbc se concentre sur les derniers ajustements, tant sur le plan offensif que défensif. Selon Aimé Sèbio, manager principal de Flowers Cnss Hbc, le travail de préparation se déroule bien. « Comme vous pouvez le constater, nous avons entamé la préparation pour la Coupe d'Afrique. Nous venons de terminer le championnat et avons accordé quelques jours de repos aux joueurs. Ils sont maintenant de retour et nous avons commencé les séances d'entraînement », a-t-il affirmé. Ces séances d'entraînement, divisées en deux sessions quotidiennes d'une durée d'une heure et demie chacune, en matinée et en soirée, permettent au groupe de retrouver son rythme de compétition. Cette première phase se poursuivra durant toute la semaine, avant de céder la place à une période d'affûtage, la semaine suivante, durant laquelle le volume de travail sera progressivement réduit. Le manager principal se montre particulièrement confiant quant aux capacités de son équipe. « Le groupe est homogène et les joueurs s'entendent bien», a-t-il souligné, avant d’affirmer que la préparation se déroule de manière satisfaisante. «Nous sommes vraiment dans la dernière ligne droite. Après le championnat, nous avons repris les entraînements et nous travaillons désormais davantage sur la cohésion en attaque, en revoyant nos systèmes offensifs, et en perfectionnant notre jeu défensif », a expliqué le coach des dames, Hervé Sossoukpè. Pour lui, l’objectif est clair : assurer une fluidité dans les attaques et renforcer les bases d’une défense solide afin d’aborder la compétition avec sérénité.

Forts d'une saison nationale réussie, les joueurs de Flowers Hbc cherchent avant tout à maintenir leur forme physique tout en peaufinant leur stratégie collective. « Étant donné que nous venons tout juste de finir le championnat, nous nous concentrons principalement sur le maintien de notre forme et sur les derniers ajustements à effectuer, que ce soit en attaque ou en défense», a précisé l'entraîneur. Sur le plan des effectifs, Flowers Hbc a opté pour la continuité. « Des recrutements, non, nous avons conservé le même effectif que celui qui a joué le championnat. Nous avons choisi de miser sur la cohésion pour avoir un groupe homogène », a précisé le coach, qui semble privilégier la stabilité et l'harmonie au sein de l’équipe.

Des objectifs précis pour chaque équipe

Concernant les ambitions de Flowers dans ce Cacc, Aimé Sèbio reste lucide mais optimiste. « Nous visons les demi-finales (chez les hommes), car j'ai confiance en ce groupe et je suis persuadé que tout se passera bien », avoue-t-il. En effet, le défi qui attend le club béninois chez les dames est de taille. Dans leur poule, figurent notamment le champion du Congo et le champion d’Egypte, deux grandes nations du handball africain. Conscient de la délicatesse de la tâche, le coach Hervé Sossoukpè aborde néanmoins cette compétition avec un esprit positif. « La première chose à faire est de se confronter à ces équipes pour apprendre. Comme le dit l’adage, l’appétit vient en mangeant. En nous confrontant à ces grandes équipes, nous espérons grandir et réaliser nos rêves », poursuit-il. Toutefois, Flowers Hbc ne se fixe pas de limites, aspirant à progresser match après match. Dans cet esprit, le moral de l’équipe est au beau fixe. « Actuellement, les joueurs ont le moral et l’ambiance dans le groupe est excellente », a confié le technicien, révélant ainsi une dynamique de groupe prometteuse.

Pour cette compétition continentale, Flowers Hbc sait qu’il devra rivaliser avec des équipes expérimentées, mais l’unité et la cohésion du groupe seront des atouts essentiels. Et, à quelques jours du coup d’envoi du Cacc 2024, le club béninois espère laisser son empreinte et semble prêt à relever le défi, à porter haut les espoirs du Bénin sur la scène africaine du handball■