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Bouama Collette Natchimdjabo, championne d’Afrique de kick-boxing: « Ramener l’or, c’était notre promesse et notre devoir »

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Collette Natchimdjabo, la révélation béninoise  qui a conquis le Caire Collette Natchimdjabo, la révélation béninoise qui a conquis le Caire

Surclassée dans une catégorie supérieure, la jeune combattante béninoise a su imposer sa vitesse et sa technique pour être sacrée championne d’Afrique en +70 kg lors de la Coupe d’Afrique de kick-boxing au Caire, du 2 au 4 octobre dernier. Dans cette interview, Bouama Collette Natchimdjabo revient sur un parcours forgé dans la détermination, la discipline et le courage. 

Par   Abdul Fataï SANNI, le 20 nov. 2025 à 09h14 Durée 2 min.
#championne d’Afrique de kick-boxing

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Bouama Collette Natchimdjabo: Je me nomme Bouama Collette Natchimdjabo, j’ai 23 ans. Je suis membre de l’équipe nationale béninoise de kick-boxing et disciplines associées, dans la catégorie senior femmes, moins de 67 kg. Du 2 au 4 octobre dernier, j’ai représenté le Bénin à la Coupe d’Afrique de kick-boxing au Caire en Egypte. Nous étions neuf athlètes béninois et nous sommes revenus avec neuf médailles dont six d’or, deux d’argent et une de bronze. Un résultat historique pour notre pays.

Vous avez été sacrée championne d’Afrique dans la catégorie des +70 kg (Low Kick). Comment avez-vous vécu ce sacre ?

Être aujourd’hui championne d’Afrique, c’est une immense fierté. Nous avons travaillé des mois durant avec nos entraîneurs et mes coéquipiers pour arriver à ce résultat. Je suis particulièrement fière de moi-même, car je connais le chemin parcouru : les difficultés, les entraînements épuisants, les obstacles, le fait d’être souvent la seule femme au milieu des hommes… Rien n’a été simple. Mais nous avons tenu, et décrocher l’or aujourd’hui est l’une des plus belles récompenses de ma carrière sportive.

Comment s’est déroulé votre parcours jusqu’en finale ?

La compétition réunissait huit pays, africains et extra-africains, car il s’agissait d’une Coupe intercontinentale. Dans ma catégorie initiale, les -70 kg, j’étais la seule engagée. J’ai donc été surclassée en +70 kg, une catégorie plus exigeante, où nous étions quatre athlètes. Cette configuration m’a directement propulsée en demi-finale. Mon adversaire était puissante et bien organisée, mais moins rapide. J’ai alors misé sur ma mobilité et ma vitesse, héritées de mes années de taekwondo. J’ai évité ses attaques lourdes et exploité mes déplacements pour remporter la demi-finale. En finale, la situation était similaire: mon adversaire égyptienne était beaucoup plus lourde, donc plus lente, mais redoutablement puissante. J’ai dû appliquer à la lettre les consignes du coach : bouger sans cesse, éviter les coups directs, frapper en premier. Ma rapidité a fait la différence.

Qu’est-ce qui vous a permis de prendre l’avantage en finale ?

La différence s’est faite au niveau des jambes. Je suis beaucoup plus rapide, et mes réflexes acquis en taekwondo m’ont permis de me déplacer constamment. Mon adversaire, plus technique dans les poings, misait sur sa puissance. J’ai donc imposé un combat basé sur la vitesse, les esquives et les coups de pied. C’est cette stratégie qui m’a permis de l’emporter.

Avez-vous douté avant ou pendant le combat ?

Le doute fait partie du sport de haut niveau. Avant de monter sur le ring, de nombreuses questions surgissent : vais-je réussir à mettre en pratique tout ce que j’ai appris? Mes techniques fonctionneront-elles ? Mais une fois sur le ring, il n’y a plus de place pour les hésitations. On ne pense plus à rien, sinon à l’adversaire en face. On avance, on frappe, on s’adapte. C’est un moment où seule la détermination parle.

Peut-on dire que la mission est accomplie ?

Absolument. Nous nous étions promis, avec nos coachs et au nom du Bénin, de ramener l’or. C’était l’objectif fixé. Le fait d’avoir relevé ce défi nous remplit de fierté. Oui, mission pleinement accomplie.

Quelles sont les prochaines étapes après ce titre continental?

Nous allons observer quelques jours de repos, puis reprendre les entraînements. Plusieurs échéances importantes approchent, notamment les mondiaux prévus fin novembre, puis les compétitions nationales, les championnats d’Afrique 2026 ou encore divers galas internationaux. L’objectif est de poursuivre la progression sans jamais relâcher les efforts.

Comment maintenir ce niveau de performance ?

Par le travail, toujours le travail. Il n’y a pas de secret: s’entraîner régulièrement, analyser nos combats, corriger nos erreurs et renforcer ce qui fonctionne. Regarder les vidéos, améliorer la tactique, conserver la discipline. La performance se construit dans la régularité.

Un dernier mot ?

Je remercie la Fédération béninoise de kick-boxing, son comité exécutif et son président, M. Narcisse Justin Soglo, pour les efforts qu’ils déploient afin de nous offrir les meilleures conditions de compétition. Mes remerciements vont également à nos coachs, Thibaut Sofonou et Nicolas Kodjo, pour leur soutien constant, leur rigueur et leur présence quotidienne à nos côtés. Je remercie mes coéquipiers, sans qui rien n’est possible. Une équipe, c’est une force. Et bien sûr, ma famille, qui me soutient depuis mes débuts en taekwondo. Enfin, je remercie le centre qui nous a accueillis durant notre mise au vert. A toutes celles et ceux qui croient en moi : merci. Ce titre est aussi le vôtre.