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Les Sports au Bénin en 2015: La crise du football comme évènement-spectacle

Sports
Par   Sabin LOUMEDJINON, le 31 déc. 2015 à 06h53

Loin encore le temps où le sport béninois égayera ses fils et marquera les esprits sur la scène internationale. En tout cas, comme les années précédentes, 2015 n’aura pas distingué beaucoup de sportifs béninois au haut niveau. Quelques médailles de participation constituent les récompenses du Bénin en cette année dans le concert des nations. Une attitude qui laisse croire que le pays épouse parfaitement la devise de Pierre de Coubertin: «l’essentiel est de participer»

Une année sans. C’est encore ça. Avec une escarcelle quasi vide, 2015 aura été, une fois encore, une année pas du tout reluisante pour le sport béninois. De la trentaine de disciplines sportives officiellement enregistrées dans les annales du ministère en charge des Sports, aucune ne s’est distinguée de façon particulière aussi bien aux plans national, régional qu’international au cours de l’année qui s’achève. Outre l’organisation des championnats statutaires et la tenue régulière d’assemblées générales au niveau de quelques Fédérations (Tir à l’arc en septembre, Basket-ball et Golf en décembre….), sanctionnées par le renouvellement ou la reconduction de leurs instances dirigeantes, plus rien. «Il n’y a pas les moyens pour mener les activités. Nous attendons toujours les subventions de la part du ministère des sports», est le refrain de toujours qui ne permet pas aux Fédérations sportives de s’épanouir en même temps qu’il empêche l’éclosion des talents. C’est donc à des compétitions de moindres envergures que certains ont pu prendre part, avec les moyens qui sont les leurs. Une situation qui n’est pas de nature à permettre aux athlètes de se mesurer à d’autres pour bénéficier par surcroit de leurs expériences.

En d’autres termes, le pays n’a pas vibré au rythme d’activités sportives de grande envergure si ce ne sont que les championnats statutaires organisés par certains et les compétitions ou autres tournois de proximité auxquels ils ont pris part.

Le football toujours le football

Comme pour marquer sa singularité, le sport-roi, a réussi encore à faire parler de lui et à focaliser toutes les attentions. Sortie à peine d’une longue crise de plus de trois années, la Fédération béninoise de football, encore convalescente, a vite fait de replonger subitement dans un coma. Les signes de convulsions qu’elle présentait avec ses attaques à l’endroit du ministère en charge des Sports se sont soldés par un coma. Un point de non retour que beaucoup redoutaient.
En effet, le 27 mars 2015, à la surprise générale, un communiqué du Conseil des ministres annonce le retrait de l’agrément accordé à la Fédération béninoise de football. Tollé général et sentiment mitigé dans les rangs des fanatiques du football. Ceux qui jusque-là n’ont pas eu satisfaction avec l’équipe du président Augustin Ahouanvoébla qui leur avait promis la réconciliation de la famille du football s’en réjouissent. Alors qu’au même moment, certains qualifient le geste du ministère en charge des Sports «d’acte osé », et s’attendent à «des représailles à la mesure du crime» de la part des instances faîtières du football. Leur déception aura été totale. Ils ont attendu longtemps. Et il n’a pas fallu moins de six mois pour que la CAF et la FIFA entérinent finalement, en septembre, la décision du gouvernement. Entre-temps un Comité de restructuration et d’orientation (CRO) dirigé par Jérôme Carlos avait été mis sur pied par le ministère en charge des Sports pour, dit-on réfléchir sur la situation.
Dans le souci de faire rouler à nouveau le ballon sur les pelouses et réconcilier la famille du football national, la FIFA décide de mettre en place un Comité de normalisation de cinq membres pour s’occuper désormais de cette tâche.
Après audition des différents candidats, ce sont finalement 7 personnalités qui ont été retenues au lieu de 5 préalablement convenu. «Ils étaient tous de qualité», a laissé entendre un des responsables des instances faitières pour justifier cette nouvelle option.
Installé pompeusement début novembre dans les locaux de la FBF à Porto-Novo, le Comité de normalisation est dirigé par le juriste, Rafiou Paraïso et dispose donc de 6 mois pour « mener les activités footballistiques, gérer les équipes nationales et réunir la famille du football». Mais comment les choses se déroulent- elles au niveau de cette «super structure» mise en place par la FIFA ? Bien malin qui pourra répondre à l’interrogation sans se fourvoyer.
En tout cas un état des lieux fait après son installation, montre bien qu’il a passé un temps assez considérable à gérer d’abord des situations internes : se doter de textes et fixer les règles de départ pour, peut-être, mieux partir. Un exercice qui semble ne pas réussir est-on tenté de dire, au vue des derniers développements au sein de ce comité. Car au nombre de 7 membres au départ, la FIFA a fini par en limoger 2 au motif de «refus de collaborer». A eux s’est ajouté un troisième qui a jeté de son propre gré le tablier pour convenance personnelle. Ce qui ramène le comité à sa portion congrue de 4 membres désormais. A cette ambiance délétère se greffe l’éjection du secrétaire général de la FBF de son poste et remplacé par un autre membre du Comité de normalisation. Autant de remous au sein de la nouvelle instance provisoire de gestion du football de notre pays qui laisse croire que la crise du football national est bien plus profonde qu’on l’aurait cru.
Heureusement que de ces nuages amoncelés sur le football national est apparu un éclairci : deux rencontres de football des Ecureuils à Cotonou pour le compte des éliminatoires de la CAN 2017 et de la Coupe du monde. Un match nul décevant face aux Aigles du Mali et une victoire sur le fil face aux Etalons du Burkina-Faso. Le tout sanctionné par une élimination à Ouagadougou. Ce sont les seuls faits d’arme marquant des Ecureuils à retenir en cette année 2015. A cela peut être ajouté la levée des sanctions infligées aux équipes de catégorie pour tricherie sur les âges, par la CAF?