La Nation Bénin...
En prélude au
forum mondial d’avril 2024 qui célèbre le trentième anniversaire de la
Conférence internationale sur la population et le développement, un dialogue
intergénérationnel est organisé par l’Unfpa-Bénin et l’Inf, ce mercredi 20
décembre à Cotonou, pour recueillir les aspirations de la jeunesse.
Cotonou
abritera, les 4 et 5 avril 2024, le dialogue mondial des jeunes dans le cadre
de la célébration des 30 ans de la Conférence internationale sur la population
et le développement (Cipd+30). Au nombre des activités préparatoires du forum,
un dialogue intergénérationnel a eu lieu, ce mercredi 20 décembre à Cotonou,
pour lancer les discussions et identifier les défis et les opportunités pour
les jeunes. C’était en présence de Dr Sennen Hounton, directeur régional de
l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, des représentants du
gouvernement et de la société civile.
Coorganisée
par le Bureau national du Fonds des Nations Unies pour la population (Unpa-Bénin)
et l’Institut national de la femme, la rencontre a permis de rappeler le
consensus mondial sur les droits humains, la population, la santé sexuelle et
reproductive, l’égalité des sexes et le développement durable. La conférence
avait mis en place un programme d’envergure qui place la dignité individuelle
et le respect des droits humains, y compris le renforcement du pouvoir des
femmes, au cœur même du développement, rappelle Dr Richmond Tiémoko,
représentant résident de l’Unfpa au Bénin.
La revue qui
s’est déroulée, il y a cinq ans à Nairobi, se souvient-il, montre qu’il y a eu
des progrès mais aussi d’énormes gaps à combler. C’est donc le lieu,
estime-t-il, de tirer les informations de ceux qui étaient là en 1994 et des
générations qui sont venues après, pour redéfinir les mécanismes à mettre en
œuvre pour pouvoir atteindre les objectifs d’un développement inclusif et
durable.
Au Bénin, la
mise en place de l’Inf et les pouvoirs qui lui sont conférés témoignent de la
volonté politique, salue M. Tiémoko. Il saisit l’occasion pour rendre hommage
aux défenseurs des droits de l’Homme, aux organisations de la société civile et
particulièrement les activistes, féministes qui agissent pour changer les
conditions de vie des femmes et des jeunes.
Synergie en faveur de la jeunesse
Pour le
directeur régional de l’Unfpa pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, la
question de la jeunesse reste une priorité pour l’institution. « C’est
important d’écouter les jeunes et prendre des inspirations d’eux pour pouvoir
influencer les politiques et que les programmes tiennent mieux compte de leurs
préoccupations », laisse entendre Dr Sennen Hounton.
La population
béninoise est majoritairement jeune et féminine, appuie Huguette Bokpè Gnacadja.
« Si on n’investit pas dans le capital humain, des femmes mais aussi des
jeunes, c’est qu’on aura refusé le progrès pour notre peuple », martèle-t-elle.
Elle rappelle
que le Rapport 2022 sur l’état de la population mondiale alertait, par exemple,
sur la bombe que constituait la situation des grossesses précoces et non
désirées dont 60 % se terminent par un avortement. La question de la santé
sexuelle et reproductive des jeunes et des femmes reste une préoccupation
majeure.
Le panel a été
animé par Nadège Ahoga Codo, directrice départementale des Affaires sociales et
de la Microfinance de l’Atlantique; Aïchatou Salifou, membre du Réseau des
féministes du Bénin et Nafissatou Hounkpatin du Réseau des jeunes sage-femmes
du Bénin et d’un représentant du groupement « Club des Hommes s’engagent ».
Le dialogue
met en lumière les progrès, mais aussi et surtout les enjeux et les efforts à
faire en matière de planification familiale, de lutte contre les violences
basées sur le genre (Vgb), la mortalité et la morbidité maternelle, le faible
niveau faible d’instruction et les inégalités entre les sexes. Les intervenants
insistent sur la démultiplication et le renforcement des centres d’accueil et
d’information des jeunes, le maintien des filles à l’école, l’employabilité,
l’inclusion des personnes en situation de handicap, l’amélioration de la
couverture sanitaire, l’accès aux services sociaux de base.
Les participants au dialogue espèrent que les conclusions et recommandations serviront à l’élaboration de politiques et stratégies plus appropriées et à la prise de décisions pour un développement inclusif et durable